La poursuite du repli de la collecte nette des SCPI au 3e trimestre 2023 (-50% par rapport au trimestre précédent) frappe plus durement certains gestionnaires. Mais d’autres continuent à tirer leur épingle du jeu. Chiffres.
Le repli est général. Pratiquement tous les gestionnaires de SCPI, même les plus résilients, affichent des scores de collecte nette en très nette baisse d’un trimestre à l’autre. A l’image d’un marché qui, on le sait, a reculé de -50%, selon les derniers chiffres publiés par l’ASPIM et l’IEIF.
Corum conserve sa position de premier collecteur en SCPI
Certains reculent moins que la moyenne du marché. C’est le cas, par exemple, pour Corum. Le gestionnaire, devenu premier collecteur en SCPI depuis 2022, se maintient à la 1ère position. Avec 188,7 M€ de souscriptions nettes, ses trois SCPI trustent 22% de la collecte nette trimestrielle. Corum fait donc encore mieux, en termes de parts de marché, qu’au trimestre précédent. Où il s’était déjà arrogé 16,5% de la collecte nette globale. En montant absolu, le gestionnaire accuse en revanche une baisse de l’ordre de 30%. Mais moins, donc, que la moyenne. C’est également le cas pour les 2e, 3e et 4e du palmarès trimestriel. Euryale, le gestionnaire de la SCPI Pierval Santé, avec une collecte nette de 81,3 M€, gagne une place par rapport au trimestre précédent. Prenant celle d’Atland Voisin (77,4 M€), qui passe donc en 3e position.
Les premiers en termes de collecte renforcent leur part relative
Alderan, le gérant de la SCPI ActivImmo (66,2 M€ de souscriptions nettes), bondit quant à lui de la 7e à la 4e place. Ces trois gestionnaires augmentent également leurs parts relatives dans le total des souscriptions. Parmi les autres sociétés de gestion présentes dans le « Top 15 », on notera aussi plusieurs remontées en termes de ranking. Celle de Norma Capital, par exemple, passé de la 11e à la 5e place. Celle d’Iroko, de la 10e à la 6e. De Sogenial Immobilier, de la 12e à la 9e. Ou bien encore celle de Groupama Gan REIM (15e à 12e). Signalons également la forte progression d’Inter Gestion REIM, propulsé de la 14e à la 8e place. Avec, fait notable, une augmentation en valeur absolue de sa collecte nette (+6% vs 2T 2023).
Certains gestionnaires affichent des scores de collecte absolue en hausse par rapport au trimestre précédent
Dans cette catégorie de gestionnaires en progression absolue, on trouve également Arkéa REIM (+3%), Urban Premium (+10,5%), ou Consultim AM (+21,8%). Ainsi que le score atypique de Perial AM qui, avec une collecte nette de 17,4 M€ au 3T, multiplie par 7 sa collecte par rapport au trimestre précédent. Ce gestionnaire, qui était sorti du « Top 15 » le trimestre précédent, est toutefois loin d’avoir retrouvé son niveau de début d’année (70 M€ au 1T 2023). Même rebond, mais de moindre ampleur, chez Fiducial Gérance. En décollecte nette au deuxième trimestre, il repasse en territoire positif (à environ 1 M€ de souscriptions nettes). D’autres gestionnaires, qui, comme les deux précédents, ont annoncé des baisses du prix de souscription de certains de leurs véhicules cette année[1], connaissent en revanche des baisses importantes du rythme de leur collecte nette. La Française REM, avec 17,9 M€ de souscriptions nettes, affiche un repli de -78% par rapport au trimestre précédent. Primonial REIM recule aussi, de -86%, à 11,4 M€. Plus qu’AEW Patrimoine (-64%, à 34,5 M€).
Deux gestionnaires sont en décollecte nette
Amundi Immobilier reste quant à elle dans la moyenne du marché, avec un -50% (7,1 M€), mais avec une collecte nette toujours positive. HSBC REIM et BNP Paribas REIM sont en revanche passés de l’autre coté du miroir. HSBC REIM, déjà en décollecte nette au 2T sur la SCPI Elysées Pierre (-17,3 M€), creuse ses pertes. Avec une décollecte de plus de 32,6 M€ au 3T. Le recul le plus brutal reste toutefois celui de BNP Paribas REIM. Qui passe d’une collecte faiblement positive (39 M€ au 2T) à un recul de -77,7 M€ au 3T. Essentiellement porté par sa SCPI Accimmo Pierre (-68 M€). Cette dernière n’est toutefois pas la plus mal lotie sur le critère de la liquidité…
1,2 Md€ de parts en attente au 30 septembre
Rappelons que ce sujet est malheureusement devenu d’actualité depuis la hausse spectaculaire du nombre de rachats auxquels sont confrontées certaines SCPI. Au 3e trimestre, ces rachats ont représenté, au total, 1,7 Md€. Soit, en équivalent de prix de souscription, 1,85% de la capitalisation du marché, selon les chiffres de l’ASPIM. Un montant préoccupant, car bien supérieur aux données historiques. Et qui conduit, compte tenu de la baisse synchrone des souscriptions, à un niveau de parts en attente (non compensées par les souscriptions) en forte hausse. Au 30 septembre 2023, il était estimé par l’ASPIM à 1,2 Md€. Soit 1,3% de la capitalisation des SCPI. A la fin du 1er semestre, ce ratio, qui avait déjà doublé par rapport à fin 2022, n’était que de 0,36%. Mais était déjà bien supérieur à ses moyennes historiques, toujours inférieures à 0,2%[2].
17 sociétés de gestion ont des parts en attente
Toujours selon l’ASPIM, ce problème de parts en attente est concentré sur un nombre restreint de véhicules. « 98 SCPI gérées par 17 sociétés de gestion avaient des parts en attente de rachat au 30 septembre 2023 », expliquait l’association dans son dernier communiqué. Les chiffres récemment diffusés par l’IEIF donnent une vision plus précise des gestionnaires les plus concernés. Trois sociétés de gestion affichent en effet, tous véhicules confondus, des ratios de parts en attente rapportées à leur capitalisation proches ou supérieurs à 4%. Il s’agit de Perial AM, avec un ratio de 3,8%. D’Aestiam, gestionnaire lui aussi en décollecte nette, avec un ratio de 4,2%. Le plus mal disant est Fiducial Gérance, avec un ratio de 4,6%.
Une situation à suivre
Dans ce « palmarès », on retrouve également majoritairement des gestionnaires ayant procédé à des baisses de prix de parts. Tels que La Française REM (2,7%). Primonial REIM (1,7%). Et Amundi Immobilier (1,5%) ou AEW Patrimoine (1,3%). BNP Paribas REIM se situe, lui, autour de 1%. Situation à suivre…
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A propos de l’ASPIM(i)
L’Association française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM) représente et défend les intérêts de ses adhérents, les gestionnaires de fonds d’investissement alternatif (FIA) en immobilier (SCPI, OPCI et autres FIA « par objet »). Créée en 1975, l’ASPIM est une association à but non lucratif qui réunit tous les acteurs du métier de la gestion des fonds immobiliers non cotés. En France, au 31 décembre 2022, les FIA en immobilier représentaient une capitalisation totale de 314 milliards € et 4 millions d’épargnants. Le nombre total des membres de l’ASPIM s’élève à 133, dont 106 Sociétés de Gestion de Portefeuille (SGP) agréées par l’AMF, filiales de groupes bancaires, d’assurance, de gestion immobilière étrangère ou entrepreneuriales, et 27 experts correspondants qui sont des professionnels de l’écosystème immobilier et financier (avocats, consultants, auditeurs et experts).
A propos de l’IEIF(i)
Créé en 1986, l’IEIF est un centre d’études, de recherche et de prospective indépendant spécialisé en immobilier. Son objectif est de soutenir les acteurs de l’immobilier et de l’investissement dans leur activité et leur réflexion stratégique, en leur proposant des études, notes d’analyses, synthèses et clubs de réflexion.
L’approche de l’IEIF intègre l’immobilier à la fois dans l’économie et dans l’allocation d’actifs. Elle est transversale, l’IEIF suivant à la fois les marchés (immobilier d’entreprise, logement), les fonds immobiliers (cotés : SIIC, REIT ; non cotés : SCPI, OPCI, FIA) et le financement.
- Information extraite d’un document officiel de la société.
[1] Huit gestionnaires ont annoncé des baisses du prix de souscription de certaines de leurs SCPI en 2023 : AEW Patrimoine, Amundi Immobilier, BNP Paribas REIM, Fiducial Gérance, HSBC REIM, La Française REIM, Perial AM, et Primonial REIM.
[2] Par exemple, 0,16% fin 2022, 0,15% fin 2020 et 0,12% fin 2019