Selon les données communiquées par l’ASPIM et l’IEIF, les fonds immobiliers non cotés grand public ont collecté 10,7 Md€ en 2021. Un montant quasi identique (10,8 Md€) à celui de 2020. SCPI et SCI sont en progression. Les OPCI, en revanche, en très net recul. Explications.
« Les fonds immobiliers ont maintenu en 2021 des niveaux de collecte historiquement élevés », se félicite Jean-Marc Coly, président de l’ASPIM, dans le communiqué dévoilant les statistiques du 4e trimestre et de l’ensemble de l’exercice 2021. Avec une collecte globale annuelle de 10,7 Md€, SCPI, OPCI et sociétés civiles immobilières font pratiquement aussi bien qu’en 2020 (10,8 Md€). Sans pour autant retrouver, en ce qui concerne les SCPI et, surtout, surtout, les OPCI, leurs niveaux d’avant-crise.
Un rythme de collecte nette trimestrielle pour les fonds immobiliers proche des 3 Md€
L’évolution des scores trimestriels incite néanmoins à l’optimisme. La collecte du 4e trimestre 2021 s’établit en effet à 2,9 Md€. Aussi bien qu’au 2e trimestre. Et mieux qu’au 1er (2,7 Md€) et qu’au 3e (2,2 Md€). Les « trous d’air » des 2eet 3e trimestres 2020 (respectivement 1,6 Md€ et 2 Md€) sont donc bel et bien de l’histoire ancienne. Et le nouveau trend s’avère prometteur. Même s’il est encore loin des montants atteints avant l’irruption de la pandémie. Au 1ertrimestre 2020, la collecte culminait en effet à 4,8 Md€… Elle s’expliquait toutefois, pour une large part, par le niveau très élevé des souscriptions en OPCI. Ces derniers enregistraient alors un flux trimestriel de près de 1,3 Md€.
Effondrement de la collecte des OPCI
Un montant en phase avec les années précédentes, au cours desquelles ces véhicules en partie investis en foncières cotées avaient pu recueillir, annuellement, jusqu’à quasiment 4 Md€ (en 2016 et en 2017). Et encore près de 3 milliards en 2019 (2,81 Md€)… Ces périodes fastes semblent pour l’heure révolues. Depuis le 2e trimestre 2020, leur collecte s’écroule, trimestre après trimestre. De 331 M€, elle passe à 247 M€ au 3T 2020, puis à 106 M€ au 4T 2020. 2021 est encore plus catastrophique. 110 M€ au 1er trimestre. 45 M€ au 2e. 33 M€ au 3e. Et 6 M€ seulement au 4etrimestre 2021. Les OPCI terminent donc l’année sur un score de moins de 200 M€… « Au total, les souscriptions brutes se sont montées à environ 900 M€. Mais les retraits ont atteint un montant de 700 M€ », constate l’ASPIM.
Une évolution de l’attente des investisseurs ?
Ces retraits, on le sait, concernent essentiellement un véhicule auparavant vedette sur le plan des souscriptions : Opcimmo, d’Amundi Immobilier. Sa taille, toujours impressionnante (8,2 Md€ fin septembre dernier), lui permet heureusement de gérer, sans problème de liquidité, la décroissance de ses encours. Qui se poursuit donc, en dépit du retour à des niveaux de performances plus que correctes, en 2021, pour l’ensemble du segment des OPCI. « La modification de la composition de la collecte par typologie de fonds, et typologies d’actifs, traduit l’évolution de l’attente de nos investisseurs », souligne Jean-Marc Coly. Sur le plan sectoriel, les épargnants continuent de privilégier les véhicules majoritairement investis en bureaux (45% de la collecte 2021). Mais toujours aussi de plus en plus les secteurs de la santé et de l’éducation (25%).
Montée en puissance des sociétés civiles confirmée
En termes de véhicules, l’année écoulée marque très clairement la confirmation d’une nouvelle tendance : la montée en puissance des sociétés civiles immobilières. Tirée par la forte croissance des UC dédiées au secteur résidentiel, essentiellement les fonds viagers, leur part relative dans l’ensemble de la collecte des fonds immobiliers non cotés grand public est passée de 25,7% à 29,4% entre 2020 et 2021. Tandis que celle des OPCI chutait de 18,2% à… 1,8%. Les SCPI confirment quant à elles leur retour vers des niveaux de collecte d’avant-crise, avec un 4e trimestre plus très éloigné (2,2 Md€) du record enregistré au 1T 2020 (2,6 Md€)…
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A propos de l’ASPIM(i)
L’Association française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM) représente et défend les intérêts de ses adhérents, les gestionnaires de fonds d’investissement alternatif (FIA) en immobilier (SCPI, OPCI et autres FIA « par objet »). Créée en 1975, l’ASPIM est une association à but non lucratif qui réunit tous les acteurs du métier de la gestion des fonds immobiliers non cotés. En France, au 31 décembre 2020, les FIA en immobilier représentaient une capitalisation totale de 250 milliards €.
A propos de l’IEIF(i)
Créé en 1986, l’IEIF est un centre d’études, de recherche et de prospective indépendant spécialisé en immobilier. Son objectif est de soutenir les acteurs de l’immobilier et de l’investissement dans leur activité et leur réflexion stratégique, en leur proposant des études, notes d’analyses, synthèses et clubs de réflexion.
L’approche de l’IEIF intègre l’immobilier à la fois dans l’économie et dans l’allocation d’actifs. Elle est transversale, l’IEIF suivant à la fois les marchés (immobilier d’entreprise, logement), les fonds immobiliers (cotés : SIIC, REIT ; non cotés : SCPI, OPCI, FIA) et le financement.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société