Les fonds immobiliers (SCPI, sociétés civiles immobilières et OPCI) affichent une collecte en hausse de 47% par rapport à 2021. Elle dépasse le précédent record de 2019.
« En 2022, les épargnants se sont tournés vers les fonds immobiliers non cotés pour un montant inédit », estime Jean-Marc Coly, le président de l’ASPIM. L’association des gérants d’actifs immobiliers et l’IEIF évaluent en effet la collecte 2022 des SCPI, OPCI et sociétés civiles immobilières à 16,1 Md€. Un montant supérieur de 47% au chiffre 2021. Et qui « surpasse le précédent record de 2019 », souligne l’ASPIM.
Les SCI ont tiré la collecte des fonds immobiliers en 2022
Si les SCPI demeurent les principaux collecteurs de la famille des fonds immobiliers (10,1 Md€, soit près de 63% des souscriptions nettes), c’est toutefois la montée en puissance des SCI qui explique, en grande partie, cet excellent score. Leur collecte 2022 progresse en effet de +65%. Pour atteindre 5,4 Md€. L’ASPIM rappelle d’ailleurs que leur poids dans la collecte globale des fonds immobiliers est passé « de 23% à 34% entre 2019 et 2022 ». De fait, la percée de ces unités de compte immobilières est impressionnante. L’ASPIM l’observait déjà en 2020. Depuis, sous l’effet d’une forte demande des réseaux d’assurance-vie, à laquelle répondent de plus en plus de gestionnaires d’actifs immobiliers, la hausse des souscriptions ne s’est pas démentie. Sur le 4T 2022, elles atteignaient 1,4 Md€. Deux fois plus qu’au 4T 2021…
Les OPCI en décollecte nette au 4e trimestre
Cette croissance continue des SCI s’avère en outre parfaitement synchrone avec la décroissance des OPCI. Au 4e trimestre, ces véhicules qui représentaient encore plus du quart de la collecte début 2020, sont passés en décollecte nette. Pour -135 M€. Sur l’année 2022, ils n’auront collecté qu’environ 900 M€. Mais subi quelque 400 M€ de retraits. Soit un niveau de souscriptions nettes ramené à 465 M€. Contre encore 1,9 Md€ en 2020… Avec l’effet marché, leur capitalisation est en recul. Elle s’établit à 20,2 Md€ fin 2022. 3% en dessous de son niveau fin 2021. Surtout, leurs encours sont désormais très clairement en deçà de ceux des SCI… Un retrait qui s’explique en partie par des niveaux de performance décevants. Ces derniers sont étroitement liés à la bonne santé des marchés financiers. Les OPCI étant en effet, dans leur grande majorité, en partie exposés aux foncières cotées.
Les SCPI captent toujours l’essentiel des souscriptions nettes des fonds immobiliers
Le rebond de fin d’année n’aura pas suffi à sauver leurs résultats 2022. Selon l’ASPIM et l’IEIF, la performance globale des OPCI s’établit à -3,48%. Contre +4,4% en 2021. Un score à comparer à celui obtenu par les SCI : 3,7%. Quasi identique à celui qu’elles affichaient l’exercice précédent (+3,8%). Les SCPI tiennent toutefois de nouveau la corde. Elles ont, on le sait, offert à leurs souscripteurs l’an dernier un rendement (4,53%) encore plus élevé qu’en 2021 (4,49%). Cette régularité dans la performance -et le statut de valeur refuge de l’immobilier que les SCPI symbolisent- expliquent la toujours forte collecte dont bénéficient ces véhicules. Le 4T 2022, « historique » avec 2,8 Md€, s’avère même supérieur à tous les trimestres précédents.
Les SCPI en passe de franchir le cap des 100 Md€ de capitalisation ?
Un signe de bon augure pour 2023 ? En tout cas, la consécration pour une catégorie de véhicule qui s’approche désormais du cap des 100 Md€ de capitalisation (89,6 Md€ fin 2022). Soit, pour mémoire, un niveau près de 9 fois supérieur à celui qu’elles atteignaient il y a presque 20 ans…[1]
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A propos de l’ASPIM(i)
L’Association française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM) représente et défend les intérêts de ses adhérents, les gestionnaires de fonds d’investissement alternatif (FIA) en immobilier (SCPI, OPCI et autres FIA « par objet »). Créée en 1975, l’ASPIM est une association à but non lucratif qui réunit tous les acteurs du métier de la gestion des fonds immobiliers non cotés. En France, au 31 décembre 2021, les FIA en immobilier représentaient une capitalisation totale de 280,5 Md€.
A propos de l’IEIF(i)
Créé en 1986, l’IEIF est un centre d’études, de recherche et de prospective indépendant spécialisé en immobilier. Son objectif est de soutenir les acteurs de l’immobilier et de l’investissement dans leur activité et leur réflexion stratégique, en leur proposant des études, notes d’analyses, synthèses et clubs de réflexion.
L’approche de l’IEIF intègre l’immobilier à la fois dans l’économie et dans l’allocation d’actifs. Elle est transversale, l’IEIF suivant à la fois les marchés (immobilier d’entreprise, logement), les fonds immobiliers (cotés : SIIC, REIT ; non cotés : SCPI, OPCI, FIA) et le financement.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société.
[1] Fin 2003, la capitalisation des SCPI atteignait 10,5 Md€ (source : IEIF).