L’hypothèse d’un atterrissage en douceur de l’immobilier résidentiel se confirme. Les prix des logements anciens continuent de progresser, mais à un moindre rythme. Le volume des transactions reste soutenu, sauf sur les marchés franciliens, en légère baisse au second trimestre 2018.
« Vers une stabilisation des volumes et des prix de transactions ? » s’interrogeaient déjà les Notaires de France dans leur lettre de conjoncture immobilière de juillet dernier. Les dernières statistiques de l’indice Notaires-Insee des prix des logements anciens, au deuxième trimestre 2018, confirment une tendance identifiée en début d’année par bon nombre d’observateurs.
La hausse des prix reste d’actualité
La hausse des prix du résidentiel ancien reste d’actualité. Sur un an glissant, fin juin 2018, ils progressent de 2,8% sur l’ensemble des marchés français. Mais à un rythme légèrement moins soutenu, les prix n’ayant progressé que de 0,5% sur le deuxième trimestre, contre 1,1% sur le premier. Le décalage Paris/province reste toujours aussi marqué. En Ile-de-France, la hausse des prix sur un an glissant s’affiche à 4,1%, contre 2,3% en province. Paris se distingue, avec une progression de 7,1% pour les appartements parisiens. En province, pour la première fois depuis début 2017, le prix des maisons (+2,5%) se revalorise davantage que celui des appartements.
Logements anciens : l’évolution annuelle des prix reste positive |
Sources : indices Notaires-Insee des prix des logements anciens, Notaires Paris Ile-de-France – Evolution sur un an glissant, données à fin juin 2018. |
Tassement des volumes en Ile-de-France
Côté transactions, la tendance est plus contrastée. Au niveau national, leur volume annuel reste à un niveau élevé : 953 000 fin juin, soit un montant similaire à celui observé fin mars dernier (956 000), toujours plus élevé que celui constaté fin juin 2017 (915 000). En Ile-de-France, en revanche, on observe un léger tassement. « Depuis le début 2018, les ventes s’inscrivent en légère érosion par rapport à l’année précédente, laissant à penser qu’un pic a été atteint en fin d’année dernière » écrivent ainsi les Notaires d’Ile-de-France dans leur dernière note de conjoncture. Au 2e trimestre 2018, les volumes de ventes de logements anciens reculent de 6% par rapport à la même période en 2017, après une baisse de 7% au 1er trimestre 2018. Un repli tout relatif puisque, rappellent les notaires, ce chiffre est « encore supérieur de 23% à celui d’un 2e trimestre moyen des dix dernières années ». Paris fait toutefois exception, avec des ventes en recul de 7%, en raison du particularisme d’un marché marqué par le manque de logements et de l’envolée des prix.
Atterrissage en douceur
Si les indicateurs demeurent globalement positifs, les perspectives du marché résidentiel, au sens large, semblent donc aujourd’hui moins favorables, comme en attestent les ventes de logements neufs, désormais orientées à la baisse (-13,7% en glissement annuel sur les 7 premiers mois de l’année, selon la FFB¹). Surtout, la remontée attendue des taux directeurs de la Banque centrale européenne, à compter du second semestre 2019, risque de peser sur la solvabilité des acquéreurs qui bénéficient néanmoins encore aujourd’hui de conditions d’emprunt particulièrement attractives (1,58% fin avril)…
Frédéric Tixier
[1]Fédération française du bâtiment.