Comme l’an dernier, le niveau de distribution des SCPI (4,72%) n’aura pas suffi à compenser le recul de la valeur moyenne de leurs parts (-5,8% en 2024). Le rendement global des SCPI reste donc en territoire négatif (-1,1%). Mais nettement moins qu’en 2023 (-5,78%). Une contre-performance portée essentiellement par les SCPI de bureaux. Chiffres et commentaires.
Pas de surprise. En 2024, comme en 2023, « l’ajustement des valorisations des patrimoines des SCPI est en ligne avec l’évolution des valeurs d’expertises observée sur le marché de l’immobilier d’investissement », rappellent l’ASPIM et l’IEIF dans leur communiqué sur les indicateurs de performance des SCPI en 2024.
La valeur moyenne du patrimoine des SCPI en recul de 5,8% en 2024
La bonne nouvelle, c’est que cet ajustement est moins brutal qu’en 2023. Rappelons que cet exercice s’était soldé par un recul de -10,3% de la valeur moyenne des patrimoines des SCPI, mesurée à l’aune de leur valeur de réalisation[1] par part. En 2024, ce repli n’aura été « que » de -5,8%. Ces révisions à la baisse de la valeur des patrimoines sous gestion s’étant soldées, on le sait, par des dévalorisations de prix de souscription de certaines SCPI. 17 étaient concernées en 2024. Contre 23 en 2023. L’ajustement des valeurs patrimoniales de ces véhicules est effectivement en phase avec l’évolution des marchés immobiliers sous-jacent. Ces derniers, mesurés par l’indice France MSCI Annual Property, ont baissé de 3,2% l’an dernier. Contre -11% en 2023. Et déjà -1,5% en 2022. Cette contre-performance patrimoniale des SCPI joue donc de nouveau négativement sur leur performance globale.
Le rendement global des SCPI toujours en territoire négatif en 2024
Cette performance globale, mesurée depuis le 1er janvier 2022 par le Rendement Global Immobilier, ressort à -1,1% selon les calculs de l’ASPIM. Elle résulte, rappelons-le, de l’addition du Taux de Distribution moyen du marché (4,52%) et de la variation des valeurs de réalisation moyennes des parts. Comme en 2023, le rendement des SCPI n’aura donc pas suffi à compenser leurs pertes en capital. La performance globale 2024 des SCPI s’améliore toutefois nettement par rapport à l’an dernier (-5,78%). Et positionne toujours les SCPI à la première place des fonds immobiliers non cotés. Devant, donc, les OPCI Grand Public (-2,8% en 2024). Et les unités de compte immobilières (-4,7%). Comme l’an dernier, cette relative contre-performance des SCPI s’explique toutefois essentiellement par les mauvais résultats des véhicules dédiés à la thématique bureaux.
La chute des valorisations essentiellement portée par les SCPI bureaux
Les SCPI bureaux, dont le poids global dans la capitalisation des SCPI se réduit d’année en année, du fait des révisions à la baisse du prix de leurs parts, restent néanmoins majoritaires en volume. Fin 2024, elles représentaient encore 56% de la capitalisation. Le très fort recul de la valeur de réalisation moyenne de leurs parts l’an dernier (-9,5%) pèse donc très significativement sur l’ensemble du marché. Elles sont d’ailleurs les seules à afficher un Rendement Global Immobilier négatif (-5,10%). Toutes les autres catégories de SCPI sont quant à elles en territoire positif. Juste au-dessus du point zéro, pour les SCPI Santé et Education (+0,40%). Et très au-delà pour les SCPI Diversifiées (+5,90%). Lesquelles affichent également le meilleur Taux de Distribution (5,78%) du marché. L’ASPIM a d’ailleurs calculé le rendement global immobilier 2024 des SCPI « hors bureaux » : il s’établirait à 3,8%…
Lire aussi
- Tous les Taux de Distribution des SCPI en 2024
- SCPI : un rendement global en territoire négatif en 2023
- Tous les Taux de Distribution des SCPI en 2023
- SCPI : la baisse des valeurs impacte le rendement global 2022
A propos de l’ASPIM(i)
L’Association française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM) représente et défend les intérêts de ses adhérents, les gestionnaires de fonds d’investissement alternatif (FIA) en immobilier (SCPI, OPCI et autres FIA « par objet »). Créée en 1975, l’ASPIM est une association à but non lucratif qui réunit tous les acteurs du métier de la gestion des fonds immobiliers non cotés. En France, au 31 décembre 2022, les FIA en immobilier représentaient une capitalisation totale de 314 milliards € et 4 millions d’épargnants
A propos de l’IEIF(i)
Créé en 1986, l’IEIF est un centre d’études, de recherche et de prospective indépendant spécialisé en immobilier. Son objectif est de soutenir les acteurs de l’immobilier et de l’investissement dans leur activité et leur réflexion stratégique, en leur proposant des études, notes d’analyses, synthèses et clubs de réflexion. L’approche de l’IEIF intègre l’immobilier à la fois dans l’économie et dans l’allocation d’actifs. Elle est transversale, l’IEIF suivant à la fois les marchés (immobilier d’entreprise, logement), les fonds immobiliers (cotés : SIIC, REIT ; non cotés : SCPI, OPCI, FIA) et le financement.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société
[1] La valeur de réalisation d’une SCPI est égale à la somme de la valeur vénale des immeubles et de la valeur nette des autres actifs détenus.