Les OPCI affichent de nouveau une performance négative en 2024. Mais leur repli (-2,82% selon l’ASPIM) est moins accablant qu’en 2023 (-7,6%). Même si certains véhicules frôlent les 20% de baisse… Datas.
Les performances des OPCI sont entrées dans le rouge en 2022. Et n’en sont pas sorties depuis lors… Tout comme d’ailleurs le niveau de leur (dé)collecte, elle aussi en territoire négatif depuis le 4e trimestre 2022. Ni l’une (performance), ni l’autre (collecte), ne sont repassées dans le vert en 2024. Mais l’année écoulée marque néanmoins des signes d’amélioration.
Performances de nouveau négatives pour les OPCI en 2024
Selon les dernières données de l’ASPIM, la décollecte nette des OPCI grand public s’est en effet réduite à -2 Md€ en 2024. Contre -3 Md€ en 2023. Une décélération particulièrement sensible sur le 4e trimestre, où le niveau des retraits est passé à 333 M€, contre 1,3 Md€ sur la même période en 2023. Leur performance moyenne, quant à elle, s’établit à -2,82% en 2024, toujours selon les données de l’ASPIM. Comparé au chiffre 2023 (-7,6%), le redressement est notable. Il l’est également en prenant comme référence cette fois les données de l’indice IEIF OPCI Grand Public Mensuel. Celui-ci crédite les OPCI d’une contre-performance globale de -3,49% en 2024. Contre -7,96% en 2023. Le différentiel s’explique essentiellement par une moindre dépréciation, en 2024, de la composante « capital » de l’indice.
Moins de dépréciation des actifs immobiliers détenus par les OPCI
En 2023, la perte de valeur des actifs immobiliers détenus par les OPCI s’élevait en effet à -9,26%. A peine compensée par la composante « revenus » (+1,30%). En 2024, cette composante revenus s’est un peu renforcée (+1,54%). Mais nettement moins que l’amélioration de la composante capital dont le recul, l’an dernier, se « limite » à -5,03%. Les OPCI ont donc un peu moins pâti en 2024 de la correction des actifs immobiliers, que l’on sait désormais en voie de stabilisation. Sauf pour certains actifs, notamment de bureaux, dont la valeur a continué à se déprécier l’an dernier. Ce sont d’ailleurs souvent les véhicules les plus exposés à ce type d’actifs qui affichent les plus fortes contre-performances l’an dernier.
Deux OPCI affichent des reculs de plus de 17%
Le plus fort recul est signé par PREIMium, chez Praemia REIM, avec -17,63% (après déjà -15% en 2023). On sait que cet OPCI est entré en phase de dissolution depuis le 26 juillet dernier. Sa poche financière a déjà été liquidée. Ses actifs immobiliers seront quant à eux cédés progressivement par le liquidateur… L’OPCI LF OPSIS Epargne Immobilière, à La Française REM, affiche lui aussi une contre-performance du même ordre (-17,32%). Son portefeuille est en revanche essentiellement constitué de parts de SCPI gérées par … La Française REM. Que l’OPCI tente de vendre, depuis 2023, pour faire face à des demandes de retraits. C’est d’ailleurs l’exécution partielle de ces demandes de rachat (1,3 M€ en provenance du fonds de remboursement de la SCPI Sélectinvest) qui explique le recul de la valeur liquidative de l’OPCI en 2024.
Les OPCI d’AXA IM en tête de classement
Parmi les OPCI qui, à l’inverse, affichent des performances positives l’an dernier, on retrouve les deux véhicules gérés pas AXA IM, déjà en tête de peloton au 1er semestre. Pour mémoire, ces deux OPCI sont majoritairement investis en actifs immobiliers directs (à hauteur d’environ 70%), et détiennent une importante poche d’obligations de foncières cotées (entre 11% et 13%). On notera que Silver Génération, l’OPCI dédié aux résidences services senior, à la première place en 2023 (5,15%), reste en territoire positif (2,50%). Mais qu’Altixia Valeurs, régulièrement dans le haut des classements ces dernières années, signe son premier exercice négatif (-4,63%). Il s’explique par une baisse de la valeur vénale de ses actifs sous gestion. L’OPCI a en outre dû mettre en place un plan de cession, pour rééquilibrer son ratio actifs cotés/non cotés. La poche financière a néanmoins contribué positivement à la performance globale 2024.
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