Comme l’an dernier, les OPCI ont globalement pâti de leur exposition aux marchés boursiers. Leur performance est, en moyenne, négative. Mais certains OPCI ont encore réussi à rester en territoire positif. Tableau des performances, et commentaire.
Leur collecte recule… Leur capitalisation recule. Et leurs performances aussi. 2022 ne restera clairement pas dans les annales pour le véhicule OPCI. L’an dernier, ces fonds immobiliers ont connu, pour la première fois de leur histoire, une décollecte nette. De 135 M€ au dernier trimestre de l’exercice écoulé, selon les données de l’ASPIM. Et, même s’ils terminent l’année avec une collecte nette supérieure à celle de 2021 (465 M€ vs 199 M€), l’effet marché aura érodé le niveau de leur capitalisation.
OPCI : une contreperformance de 3,48% en 2022
Cette dernière recule de près de 3%. Passant de 20,7 Md€ à 20,2 Md€. Elle positionne dorénavant les OPCI derrière les unités de compte immobilière. Dont l’encours ne cesse, lui, de grimper. Pour expliquer ce désamour croissant pour les OPCI, les raisons ne manquent pas. La première reste sans doute la volatilité de leurs performances. Elles étaient négatives en 2020 (-1,54%). Positives en 2021 (+4,40%). Et de nouveau dans le rouge en 2022 : -3,48%, selon l’ASPIM[1]. L’association des gestionnaires d’actifs immobiliers explique que cette contreperformance a été « essentiellement provoquée par la chute des marchés financiers». L’an dernier, détaille l’ASPIM, la poche foncières cotées des OPCI a baissé de 29%. La poche financière, de 5%. Et les revenus issus de leur poche immobilière n’auront pas suffi à compenser ces replis. D’autant que cette dernière aura elle-même subi un effet marché négatif…
Baisse des marchés financiers, mais aussi baisse des valorisations immobilières
« Des baisses de valorisation des actifs ont été observées en fin d’année. Minorant la performance globale de la poche immobilière », précise l’ASPIM. Un phénomène qui a affecté notamment l’OPCI Aviva Investors Experimmo ISR, à la première place du classement annuel en 2021. Passé depuis lors dans le giron d’OFI Invest, et rebaptisé OFI Invest Experimmo ISR, il affiche en 2022 une performance négative. En raison, principalement, du recul de la valeur de sa poche immobilière (62,5% de ses actifs fin 2022). Celle-ci s’est « dépréciée d’un peu plus de 6% », écrit le gestionnaire dans le dernier reporting de l’OPCI. Le recul est même encore plus élevé (-10,7%) pour ses actifs logistiques sous gestion (55% de sa poche immobilière). Résultat : l’OPCI perd 4,16% en décembre. Et -5,28%[2] sur l’ensemble de l’année 2022.
Certains OPCI, les plus immobiliers, sont restés en territoire positif
La plupart des OPCI, et évidemment ceux les plus exposés aux marchés financiers, se sont donc retrouvés en territoire négatif l’an dernier. Les plus fortes baisses sont au crédit des véhicules gérés par AEW Ciloger. Notamment Immo Diversification, qui perd plus de 10%. A l’inverse, les OPCI dont la poche immobilière est majoritaire affichent des performances souvent positives. C’est le cas notamment de Colivim, chez Foncière Magellan, qui grimpe de plus de 15%. De LF Cerenicimo +, l’un des rares OPCI doté du statut « FILM »[3], à La Française REM (+5,26%). De PREIM ISR, chez Primonial REIM (plus de 4,30%). Ou, dans une moindre mesure, de Kayneos Résidentiel, chez Kayneos AM (+2,82% pour la part C). On notera aussi la remarquable stabilité d’Altixia Valeurs, chez Altixia REIM. Cet OPCI, qui investit majoritairement en VEFA, affiche en 2022 une performance (5,09%) quasiment équivalente à celles des années précédentes…
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A propos de l’IEIF(i)
Créé en 1986, l’IEIF est un centre d’études, de recherche et de prospective indépendant spécialisé en immobilier. Son objectif est de soutenir les acteurs de l’immobilier et de l’investissement dans leur activité et leur réflexion stratégique, en leur proposant des études, notes d’analyses, synthèses et clubs de réflexion.
L’approche de l’IEIF intègre l’immobilier à la fois dans l’économie et dans l’allocation d’actifs. Elle est transversale, l’IEIF suivant à la fois les marchés (immobilier d’entreprise, logement), les fonds immobiliers (cotés : SIIC, REIT ; non cotés : SCPI, OPCI, FIA) et le financement.
A propos de l’ASPIM(i)
L’Association française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM) représente et défend les intérêts de ses adhérents, les gestionnaires de fonds d’investissement alternatif (FIA) en immobilier (SCPI, OPCI et autres FIA « par objet »). Créée en 1975, l’ASPIM est une association à but non lucratif qui réunit tous les acteurs du métier de la gestion des fonds immobiliers non cotés. En France, au 31 décembre 2021, les FIA en immobilier représentaient une capitalisation totale de 280,5 Md€.
[1] Une performance en phase avec celle affichée par l’indice IEIF OPCI Grand Public mensuel (-3,46% sur un an glissant, à fin décembre 2022)
[2] Part A
[3] FILM (fonds d’investissement en location meublée)