La loi PACTE votée le 11 avril élargit, entres autres mesures, l’objet social des SCPI. Les 3 amendements ajoutés en octobre dernier vont notamment permettre à ces véhicules de mieux répondre aux nouveaux enjeux sociétaux et climatiques de l’investissement immobilier, et d’investir plus aisément hors des frontières.
Le projet de loi « PACTE » a été définitivement adopté le 11 avril. Parmi les mesures introduites par ce « Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises » – dont certaines, on le sait, ont suscité de vifs débats -, trois amendements ajoutés au texte initial en octobre 2018 viennent donner plus de marge de manœuvre dans la gestion des SCPI.
Adapter l’objet social des SCPI aux nouveaux enjeux de l’investissement immobilier
Soutenues par l’ASPIM, qui vient d’ailleurs de se féliciter de leur adoption, ces trois dispositions ont pour objectif d’adapter les règles de fonctionnement des SCPI aux nouveaux enjeux de l’investissement immobilier. Comme le proposait Frédéric Bôl, le président de l’ASPIM, dans une tribune publiée par Les Echos en septembre dernier, il s’agit en effet de doter ces véhicules d’un « objet social élargi, au service d’investissements résolument tournés vers l’intérêt général ». Le plus emblématique des textes adoptés vise d’ailleurs à permettre aux SCPI de mieux répondre aux nouvelles pratiques de la gestion locative, tout en favorisant leur implication dans la transition énergétique et le financement d’actifs sociétaux, tels que les résidences gérées pour seniors ou étudiants.
Mieux répondre aux nouvelles pratiques de la gestion locative et aux enjeux sociétaux et climatiques
Afin de servir cet objectif, le nouveau texte prévoit l’élargir le champ d’intervention des SCPI en leur permettant de détenir, à titre accessoire, des « biens meubles ou meublants » . Jusqu’alors, ces véhicules ne pouvaient acquérir que des équipements lourds nécessaires à la mise en service des bâtiments. Désormais, ils pourront également investir – comme les OPCI sont en droit de le faire depuis 2015… – dans l’installation de panneaux photovoltaïques, ou tout équipement permettant d’améliorer l’efficacité énergétique ou la connectivité des immeubles. Les SCPI sont également désormais habilitées à financer les biens nécessaires à une prestation de services, ce qui leur permettra notamment, comme le précise l’ASPIM dans un communiqué, « de proposer à la location des espaces destinés au coworking sans avoir besoin de passer par un tiers ».
Faciliter l’investissement des SCPI, notamment à l’international
Les deux autres amendements adoptés dans le cadre de la loi PACTE sont plus techniques. Le premier résout une contradiction apparente des textes en vigueur, en autorisant explicitement les SCPI à détenir un immeuble via une « SCI de SCI ». Elles pourront désormais, à l’instar des OPCI, investir dans une SCI (société civile immobilière) détenant elle-même une participation dans une autre SCI, ce qui n’était théoriquement pas possible jusqu’à présent. Enfin, un dernier amendement va faciliter l’investissement hors de France de ces véhicules. L’état actuel des textes ne leur permet en effet que d’investir dans des parts de sociétés de personnes. Or, comme le rappelait l’exposé des motifs de l’amendement, « la plupart des droits étrangers ne connaissent pas de structure comparable aux sociétés de personnes de droit français ». Afin de faciliter la diversification et l’investissement international des SCPI, ces dernières ont donc désormais la possibilité de détenir des actifs immobiliers par l’intermédiaire d’une société de capitaux. Une extension de leur objet social qui remet, là encore, SCPI et OPCI sur un pied d’égalité.
Frédéric Tixier
A propos de l’ASPIM
L’Association française des sociétés de placement immobilier (ASPIM) promeut, représente et défend les intérêts de ses adhérents, les gestionnaires de fonds d’investissement alternatif (FIA) en immobilier (SCPI, OPCI et autres FIA « par objet »). Créée en 1975, l’ASPIM est une association à but non lucratif qui réunit tous les acteurs du métier de la gestion des fonds immobiliers non cotés. Au 31 décembre 2018, les Fonds d’Investissement Alternatifs (FIA) en immobilier (SCPI, OPCI, OPPCI et autres FIA) affichaient un encours global de plus de 165,3 Md€.