La valeur des parts en attente de retrait des SCPI a de nouveau augmenté au 2e trimestre 2024. Mais dans des proportions moindres que lors des trimestres précédents. Ces parts en attente représentent néanmoins 2,6 Md€. Soit 2,9% de la capitalisation du marché. Quels sont les véhicules concernés ? Quels sont ceux qui continuent de collecter ? Datas…
La collecte nette des SCPI est restée atone au 2e trimestre 2024. A 907 M€, elle relève toutefois un peu la tête par rapport au 1T 2024 (765 M€). Selon les données publiées par l’ASPIM et l’IEIF, en juillet dernier, ce léger mieux s’explique essentiellement par la forte contraction du volume des ordres de rachats. Passé de 625 M€ à 412 M€.
Le stock de parts en attente passe à 2,9% de la capitalisation des SCPI
Un montant que les nouvelles souscriptions n’auront toutefois pas, une nouvelle fois, réussi à totalement compenser. Seuls 302 M€ de rachats de parts ont pu être compensés au 2e trimestre (sur 412 M€, donc). Conséquence : le stock de parts en attente continue de progresser. Il est passé, fin juin, à 2,6 Md€. Contre 2,4 Md€ fin mars. Il représente, à date, 2,9% de la capitalisation des SCPI. A comparer avec une moyenne historique, rappelons-le, inférieure à 0,2% du marché… Comme au cours des trimestres précédents, ce sujet des parts en attente reste concentré sur un nombre restreint de véhicules. Selon le dernier pointage de l’ASPIM-IEIF, « 91 SCPI gérées par 17 sociétés de gestion » sont concernées. C’est 5 SCPI de moins qu’au trimestre précédent. Mais, pour celles qui restent, la situation a plutôt empiré…
16 SCPI ont un ratio parts en attente/capitalisation supérieur à 5%
On dénombre toujours 16 SCPI présentant un ratio parts en attente rapportées à la capitalisation supérieur à 5%. Mais 5 d’entre elles affichent cette fois un ratio supérieur à 10%. Contre 3 seulement au 1T 2024. Le « record » trimestriel est établi par Novapierre Résidentiel, chez Paref Gestion. Avec un ratio qui frôle les 20%… La situation de LF Grand Paris Patrimoine, qui occupait cette première position au trimestre précédent, ne s’est pas vraiment améliorée pour autant. Avec toujours environ 200 M€ de parts en attente. La dévalorisation de son prix de souscription, début septembre (-17,7%), suffira-t-elle à assainir sa liquidité ? A la deuxième place cette fois, son ratio reste autour de 13% (13,06% au 2T, vs 13,20% au 1T). Dans le reste du classement par ratio parts en attente/capitalisation, on retrouve d’autres SCPI gérées par La Française REM (dont l’imposante Epargne Foncière).
73 SCPI sur 208 affichent une collecte nette positive
Mais aussi les SCPI d’autres gestionnaires qui ont, eux aussi, procédé à des baisses de prix de souscription. Tels Praemia REIM. Ou AEW Patrimoine, avec la SCPI Laffitte Pierre, détentrice à ce jour du plus fort recul de valeur depuis 2023. Toutes ces SCPI font évidemment partie des véhicules qui ne collectent pas, ou peu. Au total, sur les 208 SCPI du marché (SCPI fiscales comprises), on dénombre 6 SCPI en situation de décollecte nette. La grande majorité ne collecte pas. Et 73 affichent une collecte nette positive. Ce sont pour l’essentiel des véhicules sans parts en attente. Comme le souligne l’ASPIM-IEIF, ces SCPI sans problème de liquidité captent encore l’essentiel de la collecte brute du trimestre : 1,03 Md€. Soit 85% de l’ensemble des souscriptions…
Six gestionnaires ont attiré, chacun, plus de 50 M€ de souscriptions nettes au 2e trimestre
On retrouve sans surprise dans le palmarès des SCPI les plus collectrices les mêmes qu’au trimestre précédent. Transitions Europe (111,6 M€), chez Arkéa REIM, ravit toutefois la 1re place à Iroko Zen (87,7 M€), en deuxième position ce trimestre. Suivent Corum Origin, Remake Live, toutes deux au-dessus de 50 M€ de collecte nette. Dans le classement des gestionnaires, Corum reste en tête (152 M€), suivi d’Arkéa REIM. Ils sont 6 au total[1], comme au 1er trimestre, à avoir attiré chacun plus de 50 M€ de souscriptions nettes au 1er trimestre.
Lire aussi
- SCPI, OPCI, UC immobilières : la collecte nette redevient positive au 2T 2024
- SCPI : celles qui ont des parts en attente de retrait au 1T 2024
- SCPI, OPCI, UC immobilières : moins de rachats au 1T 2024
- Ces SCPI qui ont des parts en attente de retrait fin 2023
- SCPI, OPCI, UC immobilières : forte décollecte au 4T 2023
- Ces SCPI qui ont baissé -revalorisé- le prix de leurs parts en 2023
- Quelles SCPI ont le plus collecté – décollecté…- au 3T 2023 ?
- SCPI : liquides, moins liquides ?
- SCPI : quels outils pour gérer leur liquidité ?
- Comment améliorer la liquidité des SCPI ?
- Baisse des prix des SCPI : suite et… fin ?
- Nouveau – et très fort – repli de la collecte des fonds immobiliers non cotés au 2T 2023
A propos de l’IEIF(i)
Créé en 1986, l’IEIF est un centre d’études, de recherche et de prospective indépendant spécialisé en immobilier. Son objectif est de soutenir les acteurs de l’immobilier et de l’investissement dans leur activité et leur réflexion stratégique, en leur proposant des études, notes d’analyses, synthèses et clubs de réflexion. L’approche de l’IEIF intègre l’immobilier à la fois dans l’économie et dans l’allocation d’actifs. Elle est transversale, l’IEIF suivant à la fois les marchés (immobilier d’entreprise, logement), les fonds immobiliers (cotés : SIIC, REIT ; non cotés : SCPI, OPCI, FIA) et le financement.
A propos de l’ASPIM(i)
L’Association française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM) représente et défend les intérêts de ses adhérents, les gestionnaires de fonds d’investissement alternatif (FIA) en immobilier (SCPI, OPCI et autres FIA « par objet »). Créée en 1975, l’ASPIM est une association à but non lucratif qui réunit tous les acteurs du métier de la gestion des fonds immobiliers non cotés. En France, au 31 décembre 2022, les FIA en immobilier représentaient une capitalisation totale de 314 milliards € et 4 millions d’épargnants.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société.
[1] Corum AM, Arkéa REIM, Iroko, Atland Voisin, Remake AM, Alderan.