Le 1er trimestre 2023 marque une nouvelle chute des investissements dans le secteur résidentiel. Mais ils pourraient se relever au 3e trimestre, sous l’effet notamment de « ventes massives en VEFA », estime BNP Paribas RE.
Après un repli de 23% en 2022, les volumes dédiés par les investisseurs institutionnels à l’immobilier résidentiel enregistrent un nouveau recul au 1er trimestre 2023. Les dernières données compilées par le groupement ImmoStat[1] les évaluent à 530 M€. C’est 83% de moins qu’au 1er trimestre 2022…
Résidentiel : pas de transactions de grands portefeuilles début 2023
BNP Paribas Real Estate, dans son commentaire des chiffres ImmoStat, cherche des explications rassurantes. « Ce résultat s’explique principalement par l’absence des grands portefeuilles, qui avaient dominé le marché début 2022 », relativise le conseil en immobilier. Reconnaissant toutefois que, sur le seul segment des transactions unitaires, « le marché est encore en baisse sur les trois premiers mois de l’année ». En raison, bien sûr, « de la hausse rapide des taux de crédit ». Laquelle impacte aussi bien les investisseurs institutionnels que privés… BNP Paribas Real Estate estime toutefois que le marché résidentiel « devrait rebondir au 3e trimestre ». Notamment « grâce aux ventes massives en VEFA », précise Jean-François Morineau, directeur général délégué Conseil Habitation et Hospitality de BNP Paribas Real Estate.
Le segment des VEFA pourrait dynamiser le marché au second semestre
Ce segment représente de fait une part de plus en plus significative du marché. En 2022, les programmes neufs trustaient en effet plus de 60% des volumes investis. Certes en partie gonflés, l’an dernier, par la cession du portefeuille Lamartine (2,4 Md€) à CNP Assurances. Mais aussi par l’importance des VEFA relevées sur le segment du résidentiel géré. La mise à l’arrêt de plusieurs projets, dans la seconde partie de l’année 2022 – au total, le nombre de mise en chantier a baissé de plus de 10% l’an dernier-, en raison notamment de la hausse des coûts de construction et de financement, a donc pesé sur la tendance. Le « stock » de projets n’en restait pas moins important. Selon la Fédération des promoteurs immobiliers, plus de 150 000 logements neufs étaient en attente de lancement fin 2022, sur la seule région Ile-de-France…
Montée relative du résidentiel géré confirmée
Si une partie de ces projets pourraient venir alimenter le marché au cours du second semestre, les chiffres du 1er trimestre confirment déjà une tendance observée ces derniers mois : la montée en puissance -relative- du résidentiel géré. Le logement « classique », avec 332 M€ investis, est en effet en plus fort recul (-89%) que le segment des résidences seniors, étudiantes, ou de coliving. Ce segment, avec un volume de 198 M€, ne se contracte quant à lui « que » de 51% par rapport au 1T 2022. Résultat : le résidentiel géré représente près de 40% des volumes investis début 2023. Contre 27% en 2022. Et 15% en 2021… L’an dernier, c’était l’appétit des investisseurs institutionnels pour les résidences seniors qui avait tiré le marché. Elles représentaient alors 40% des volumes investis.
Le coliving s’impose dans le résidentiel géré
Leur poids relatif a littéralement fondu au 1T 2023. A moins de 8%… « Les résidences seniors (15 millions d’euros engagés) et les résidences pour étudiants (26 millions d’euros) ont réalisé des performances décevantes en ce début d’année », confirme BNP Paribas Real Estate. A l’inverse, constate le conseil en immobilier, « le marché du coliving a été particulièrement dynamique ». Avec six transactions, pour un montant global de 157 millions d’euros, il représente près de 80% du volume investi sur le segment des résidences gérées. Ce modèle d’habitat, en phase avec les nouvelles tendances sociétales, suscite l’intérêt des investisseurs depuis 2019. Il ne s’est toutefois réellement développé dans l’Hexagone qu’à partir de 2021. Mais confirme donc visiblement aujourd’hui son nouveau statut de classe d’actifs à part entière.
Lire aussi
Baisse des volumes confirmée pour l’immobilier résidentiel en 2022
Immobilier résidentiel : nouveau repli des investissements au 3T 2022
Immobilier résidentiel : les institutionnels en sont toujours aussi friands
Le résidentiel, 79% de la valeur de l’immobilier mondial…
L’immobilier résidentiel poursuit sa percée auprès des institutionnels
A propos d’Immostat(i)
ImmoStat est un groupement d’intérêt économique (GIE) créé en 2001 par les principaux conseils en immobilier d’entreprise : BNP Paribas Real Estate, CBRE, JLL et Cushman & Wakefield. Grâce à ses règles communes de traitement, le GIE ImmoStat restitue des informations harmonisées à ses membres et fournit des statistiques homogènes sur l’offre, la demande et les prix aux acteurs de l’immobilier, qu’ils soient utilisateurs ou investisseurs. Cette initiative originale renforce la lisibilité du marché et dote l’Ile-de-France d’un véritable organe de place qui contribue à son attractivité à l’international.
A propos de BNP Paribas Real Estate(i)
BNP Paribas Real Estate est un leader international de l’immobilier, offrant à ses clients une large gamme de services couvrant l’ensemble du cycle de vie d’un bien immobilier : Promotion, Transaction, Conseil, Expertise, Property Management et Investment Management. Avec 5 000 collaborateurs et en tant qu’entreprise « à guichet unique », BNP Paribas Real Estate accompagne propriétaires, locataires, investisseurs et collectivités grâce à son expertise locale, dans près de 30 pays (à travers ses implantations et son réseau d’alliances) en Europe, au Moyen-Orient et en Asie. BNP Paribas Real Estate fait partie du groupe BNP Paribas, leader mondial de services financiers.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société.
[1] Pour renforcer la fiabilité de ce nouvel indicateur, les membres du GIE ImmoStat (BNP Paribas Real Estate, CBRE, Cushman & Wakefield et JLL) se sont associés à trois partenaires très présents sur le marché résidentiel : BPCE Solutions immobilières, FONCIA Valorisation et IKORY.