« Le Grenelle n’est pas une fin, c’est un commencement », peut-on lire en exergue du projet de loi pour une économie écologique présenté le 11 juin dernier. Pour l’immobilier, chantier n° 1 dans la lutte contre le changement climatique, c’est assurément la promesse d’un tournant majeur. Dans le neuf comme dans l’ancien. Ainsi, fin 2010 dans le tertiaire et fin 2012 dans le résidentiel, les nouvelles constructions devront répondre à des normes de consommation d’énergie draconiennes. Mieux, après 2020, il leur faudra produire plus d’énergie qu’elles n’en consomment. Quant aux bâtiments existants, leur consommation énergétique moyenne annuelle devra globalement baisser de 38 % d’ici 2020. Les finances suivront-elles ? Dans le neuf, il est peu probable que les surcoûts engendrés par les nouvelles normes puissent être répercutés sur les prix de vente. Pour le promoteur Marc Piétri, Pdg de Constructa, « si l’on veut construire moins cher, il faut repenser l’action de bâtir et revisiter les bilans : rationaliser les méthodes de construction, mieux coordonner l’action des différents intervenants, accélérer les procédures et abaisser les marges à tous les niveaux ». Ambitieux programme. Dans l’ancien, ce sera plus simple : le projet de loi Grenelle a imaginé une idée de financement géniale : les « écoprêts » à taux bonifiés. Il s’agit de prêts aux particuliers à taux réduit, voire à taux zéro, dont les caractéristiques financières permettront le remboursement des annuités au moyen des économies d’énergie réalisées. Côté banquiers aussi, on va repenser l’action de prêter !
Christian Micheaud