Au 3e trimestre 2021, dans un contexte de léger tassement de la collecte, les SCPI positionnées sur les secteurs réputés résilients (santé, logistique…) continuent de truster les premières places du podium trimestriel. Les SCPI diversifiées font de la résistance.
La collecte des SCPI du 3e trimestre 2021 s’est, on le sait, légèrement tassée. Les chiffres publiés par l’ASPIM et l’IEIF font état d’un recul (1,5 Md€) par rapport au trimestre précédent (1,9 Md€). Pour autant, ce point d’étape ne remet pas en cause la dynamique des souscriptions en faveur de ces véhicules. Surtout, il confirme le basculement qui s’est opéré, depuis la crise sanitaire, entre les diverses catégories de SCPI.
La collecte nette des SCPI baisse de 14,6% sur les neuf derniers mois
Depuis plusieurs mois, ce sont en effet les SCPI dites thématiques qui ont pris l’ascendant, tout du moins en relatif, sur les SCPI « historiques » (bureaux et commerces). La nouvelle taxinomie mise en place par l’ASPIM permet de mieux chiffrer le phénomène. Selon les données que vient de publier l’IEIF, la collecte nette des SCPI a progressé de 16,5% sur les 9 premiers mois de 2021[1]. Mais cette progression globale masque des disparités importantes. Les SCPI à prépondérance bureaux restent certes la catégorie la plus souscrite (44% de la collecte du 3e trimestre, par exemple). Mais leur part relative ne cesse de diminuer. Leur collecte nette, sur les 9 derniers mois, est en baisse de 14,6% par rapport à 2020. Pour les SCPI commerces, le repli est encore plus accentué : -42% sur la période.
Celle des SCPI exposées à des secteurs « alternatifs » affiche des progressions à trois chiffres
Dans le même temps, les SCPI exposées à des secteurs autrefois considérés comme « alternatifs » affichent des taux de croissance de leur collecte à trois chiffres. Si l’on exclut la catégorie des « autres alternatifs », qui n’accueille pour l’instant que la SCPI viticole LF Les Grand Palais, et sa hausse atypique de +424%, on observe bien la montée en puissance des catégories « santé et éducation », « logistique » et « résidentiel ». La première affiche un taux de croissance de sa collecte sur les 9 derniers mois de 120,9%. La deuxième, de 331%. Et la troisième, de 216,1%[2]. Seule la nouvelle catégorie « hôtels, tourisme, loisirs » accuse un recul, d’ailleurs très important (-88%). La reprise du secteur hôtelier pourrait peut-être prochainement changer la donne. Côté SCPI « traditionnelles », seules les SCPI diversifiées font de la résistance. Leur collecte progresse de 45,2%.
Primovie et Pierval Santé toujours en tête des palmarès
C’est donc fort logiquement que l’on retrouve en têtes des palmarès de collecte trimestrielle des véhicules positionnés sur l’une ou l’autre de ces catégories en forte croissance. Comme au 2e trimestre, ce sont les SCPI dédiées au secteur de l’immobilier de santé et d’éducation qui occupent les 1ère et 2e positions au 3e trimestre. Primovie (Primonial REIM) et Pierval Santé (Euryale Asset Management) trustent à elles seules 22,5% de la collecte nette du 3etrimestre (21% au 2e trimestre). En 6e position, c’est de nouveau la SCPI logistique Activ’Immo, chez Alderan, qui s’impose. Avec cette fois 56 M€ de collecte nette (72 M€ au 2e trimestre). Les 3e et 4e places restent occupées par des SCPI diversifiées. Celle d’Atland Voisin (Epargne Pierre). Et Corum XL, chez Corum. Le gestionnaire place d’ailleurs toutes ses autres SCPI (Corum Origin et Corum Eurion) dans le top 15 des véhicules les plus collecteurs.
Les gestionnaires adossés à des réseaux réduisent encore leur part relative en termes de collecte
Comme lors des trimestres précédents, ce sont donc toujours les gestionnaires de ces produits thématiques ou diversifiés qui affichent les collectes globales les plus élevées. On retrouve en tête Primonial, suivi d’Euryale AM et de Corum. Suivent d’autres gestionnaires dits indépendants (non adossés à des réseaux bancaires). Amundi Immobilier passe, d’un trimestre à l’autre, de la 5e à la 8e place. BNP Paribas REIM déloge AEW Patrimoine du top 10. Mais ces trois gestionnaires « adossés » voient une nouvelle fois leur part relative en termes de collecte régresser. Ils ne représentent plus que 10,5% de la collecte totale. C’était 12,5% au 2e trimestre. Et près de 25% en 2019…
Frédéric Tixier
[1] Par rapport à la même période en 2020
[2] Les données IEIF incluent les SCPI résidentiel non fiscales et fiscales
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A propos de l’IEIF(i)
Créé en 1986, l’IEIF est un centre d’études, de recherche et de prospective indépendant spécialisé en immobilier. Son objectif est de soutenir les acteurs de l’immobilier et de l’investissement dans leur activité et leur réflexion stratégique, en leur proposant des études, notes d’analyses, synthèses et clubs de réflexion. L’approche de l’IEIF intègre l’immobilier à la fois dans l’économie et dans l’allocation d’actifs. Elle est transversale, l’IEIF suivant à la fois les marchés (immobilier d’entreprise, logement), les fonds immobiliers (cotés : SIIC, REIT ; non cotés : SCPI, OPCI, FIA) et le financement.
A propos de l’ASPIM(i)
L’Association française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM) représente et défend les intérêts de ses adhérents, les gestionnaires de fonds d’investissement alternatif (FIA) en immobilier (SCPI, OPCI et autres FIA « par objet »). Créée en 1975, l’ASPIM est une association à but non lucratif qui réunit tous les acteurs du métier de la gestion des fonds immobiliers non cotés. En France, au 31 décembre 2019, les FIA en immobilier représentaient une capitalisation totale de 231 milliards d’euros.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société