Sébastien Bareau a rencontré Judith Sebillotte-Legris. La fondatrice du cabinet Score Patrimoine, ancienne avocate, pratique une ingénierie patrimoniale fondée sur de véritables expertises en droit, finance et fiscalité. Son enveloppe préférée est l’assurance-vie. Mais le choix des supports est essentiel. Interview…
Comment êtes-vous devenue CGP ?
Judith Sebillotte-Legris – Avocate pendant plus de vingt ans, spécialisée dans le droit du patrimoine, j’ai cédé à l’appel des sirènes d’une banque privée. Très vite, je me suis aperçue que ce que l’on nomme pompeusement « l’ingénierie patrimoniale » était en réalité un produit d’appel pour les clients, et non un service à part entière. C’est ainsi que j’ai décidé de la création, en 2007, de Score Patrimoine. Afin d’offrir à nos clients des services en droit, finance et fiscalité. Ceci me semble être l’essence même de la gestion de patrimoine ! Le nom du cabinet était une référence au score dans le milieu du sport de haut niveau. Car, à mon sens, la gestion de patrimoine nécessite du travail, de l’endurance et du temps pour arriver à une performance.
Comment travaillez-vous au quotidien ?
Judith Sebillotte-Legris – Le cabinet accompagne et s’occupe d’une centaine de clients pour un encours géré d’environ 150 M€. Nous proposons essentiellement de l’assurance-vie, en raison de l’avantage juridique et fiscal que représente cette enveloppe de placement. Mais l’assurance-vie n’est qu’un véhicule qu’il faut savoir gérer, et pour lequel il est indispensable de bien choisir les unités de compte. La plupart de nos clients possède une surpondération immobilière dans leur patrimoine déjà constitué, que ce soit en immobilier physique ou pierre-papier. C’est pour cette raison que, d’une manière générale, nous proposons ou conseillons peu de placements orientés immobilier.
Quelle serait la composition d’un portefeuille type, pour un client lambda ?
Judith Sebillotte-Legris – Pour Score Patrimoine, l’allocation d’actif est un service qui requiert une grande compétence technique. Il est assuré par Stephan Clerjaud. Aujourd’hui, pour un client âgé de 50 ans avec un profil dit équilibré, l’allocation qui lui serait proposée au sein d’un contrat d’assurance-vie serait 50% de fonds euro et 50% d’unités de compte (UC). Lesquelles seraient réparties de la manière suivante :
- 20% d’actions France Europe en petites et moyennes capitalisations Nos principales convictions : Indépendance et Expansion Sicav Europe, HMG Découvertes PME, MainFirst Germany, Ginger, Norden Small.
- 5% d’actions internationales. Notre principale conviction : Mandarine Global Microca
- 20% d’actions émergentes. Nos principales convictions : Templeton Frontier Markets, Fidelity Funds EMEA, Comgest Growth Promising Cies, Africa Picking Fund, JP Morgan Emerging Markets Smaller Cies.
- 5% d’actions or-matières premières-énergies. La gamme BlackRock a nos faveurs en ce moment sur cette thématique.
Comment avez-vous géré cette année de crise sanitaire ?
Judith Sebillotte-Legris – En mars 2020, beaucoup de nos clients se sont bien évidemment inquiétés. Néanmoins, nous avons toujours maintenu le dialogue malgré le confinement et l’impossibilité des rendez-vous physiques. Du fait qu’il ne peut y avoir de réponse toute faite, il ne peut pas y avoir aussi de réponse unique. Nous avons toujours été présents pour les clients. La plupart d’entre eux ont suivi nos avis lorsque nous leur avons conseillé d’arbitrer une partie de leurs avoirs du fonds euro vers des unités de comptes malgré la période anxiogène.
Propos recueillis par Sébastien Bareau
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