Guillaume Hilaire, directeur général délégué au Développement, revient en détail sur le positionnement de la SCPI de Magellim REIM dédiée au secteur de la santé, Foncière des Praticiens. Il détaille 3 de ses actifs emblématiques. Et annonce le lancement prochain d’un véhicule combinant murs et exploitation. Interview.
Magellim, un groupe aux expertises multiples, un focus sur la santé
Frédéric Tixier – Magellim gère aujourd’hui un peu plus de 5 Md€, répartis désormais autour de quatre expertises : l’immobilier, le private asset, les infrastructures et les valeurs mobilières. Ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est évidemment l’immobilier, et plus particulièrement l’immobilier de santé. Ce marché, comme l’ensemble des classes d’actifs immobiliers, semble traverser une phase charnière. Est-ce encore le bon moment pour investir dans l’immobilier de santé ?
Guillaume Hilaire – Le momentum reste favorable, malgré les turbulences actuelles. Pourquoi ? Parce que nous avons des locataires de plus en plus solides, qui s’engagent sur des baux longs. Et, surtout, la santé est un marché tendanciel de long terme. Les besoins de soins sont structurels, portés par le vieillissement de la population et la nécessité d’équipements complémentaires aux hôpitaux. C’est une tendance longue, et cela constitue toujours un socle solide pour l’immobilier.
Immobilier de santé : le momemtum reste favorable
Frédéric Tixier – Concrètement, quel rendement à l’acquisition peut-on attendre aujourd’hui ?
Guillaume Hilaire – Autour de 7 %.
Frédéric Tixier – Rappelez-nous quels étaient les rendements en 2020 ?
Guillaume Hilaire – Les meilleurs actifs de santé se négociaient alors plutôt autour de 4,5 %.
Frédéric Tixier – Donc le point d’entrée est favorable. Et vous anticipez une stabilisation dans cette fourchette ?
Guillaume Hilaire – Oui. Nous pensons que la tendance se situera entre 6% et 7 %, ce qui correspond à une prime de risque santé cohérente sur le long terme.
Frédéric Tixier – Quelques mots sur la Foncière des Praticiens. Où en est-elle aujourd’hui ?
La Foncière des Praticiens : six ans de développement maîtrisé
Guillaume Hilaire – La SCPI gère environ 170 millions d’euros d’actifs, répartis sur 23 immeubles et 80 locataires. Cette diversification traduit bien notre logique de mutualisation. Depuis six ans, nous distribuons plus de 5%. Notre objectif est clair : stabiliser le patrimoine, gérer avec prudence et rigueur, maîtriser actif et passif. La liquidité se joue sur les deux. Nous avons également commencé à nous ouvrir à l’étranger, ce qui représente un axe stratégique important.
Frédéric Tixier – Et en termes de collecte ?
Guillaume Hilaire – La collecte se poursuit, et nous n’avons pas de parts en attente, grâce à une construction prudente de notre passif. Nous n’avons pas recours à l’assurance-vie, ce qui nous donne plus de maîtrise. Nous restons modestes en taille, concentrés sur des actifs unitaires raisonnables. Notre objectif n’est pas de faire le marché, mais de le battre. Et nous sommes fiers du chemin parcouru.
Des acquisitions emblématiques en France et en Europe
Frédéric Tixier – Vous avez un pipeline d’acquisitions pour 2025-2026 ?
Guillaume Hilaire – Oui, et nous sommes même en situation de surinvestissement grâce à la VEFA. Tous nos investissements sont immédiatement productifs, ce qui nous a permis de ramener nos réserves de 6 à 4 mois. Nous sommes très confiants sur notre capacité à maintenir le rendement.
Frédéric Tixier – Si vous deviez citer trois actifs emblématiques de la Foncière des Praticiens ?
Guillaume Hilaire – Le premier, ce sont des maisons médicales spécialisées en Belgique. Ce n’était pas pour des raisons fiscales, mais parce que cela avait du sens au regard des besoins, notamment en santé mentale. La France étant trop complexe administrativement, nous avons trouvé des solutions plus rapides en Belgique, avec des baux de 25 ans. Fait intéressant : les ARS françaises financent aujourd’hui des séjours de patients français en Belgique.
Trois actifs emblématiques du portefeuille de Foncière des Praticiens
Frédéric Tixier – Une maison de santé en Belgique, d’accord. Deux autres exemples, sur la France peut-être ?…
Guillaume Hilaire – Deuxième exemple : une maison médicale « 4.0 » près du CHU de Bordeaux, intégrant imagerie, laboratoire et recherche. C’est une réponse directe à une demande du CHU pour désengorger l’hôpital. Il s’agit d’un actif qui sera livré en janvier prochain, et qui est parfaitement en phase avec notre positionnement. Enfin, je citerais un actif à Évreux, plus modeste, autour de 5 millions d’euros. Un exemple qui illustre cette fois notre volonté de maintenir de la liquidité par la taille des actifs.
Frédéric Tixier – Le groupe Magellim, je l’ai rappelé, ne se limite pas à l’immobilier. Vous développez aussi des approches mêlant investissement immobilier et capital. Avez-vous des projets spécifiques dans la santé ?
Vers un FPCI « murs et fonds » dédié à la santé
Guillaume Hilaire – Oui. Nous préparons pour 2026 le lancement d’un FPCI combinant murs et exploitation, un modèle que nous connaissons déjà dans l’hôtellerie. L’idée est de faire du capital-développement dans la santé, en maîtrisant à la fois les murs et l’opérateur. Nous avons les équipes, l’expérience et la connaissance des réseaux pour le faire.
Frédéric Tixier – Et le nom de ce FPCI ?
Guillaume Hilaire – Il est encore confidentiel.
Frédéric Tixier – Très bien, nous aurons donc l’occasion d’en reparler. Guillaume Hilaire, merci beaucoup.
Propos recueillis le 19 septembre 2025
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A propos de Groupe Magellim(i)
Acteur majeur de l’investissement, le Groupe MAGELLIM se donne pour mission de porter des projets d’investissements durablement utiles pour les territoires, les entreprises et les citoyens. Structuré autour de 4 expertises – l’immobilier, le private asset, les infrastructures et les valeurs mobilières – le groupe répond aux besoins de ses clients particuliers, conseillers en gestion de patrimoine, banques privées et institutionnels en s’appuyant sur une large palette de connaissances et de savoir-faire synergiques, héritée de ses filiales et participations : MAGELLIM REIM, Turgot Capital, Baltis, A Plus Finance, GO CAPITAL, OCCTE et ArMen Asset Management. A fin décembre 2024, le groupe représente près de 5 Mds€ d’encours sous gestion et près de 150 collaborateurs répartis sur toute la France.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société.
