Le prix des logements en zone euro -et en Europe d’une manière générale- a bondi l’an dernier, selon les dernières statistiques annuelles d’Eurostat. La France est en dessous de la moyenne européenne. Les pays baltes, très au-dessus. Chiffres…
Il n’y a pas qu’en France, et plus particulièrement dans ses grandes métropoles régionales, que l’immobilier résidentiel est de plus en plus cher… Dans la plupart des autres pays de l’Union européenne, les prix sont aussi très largement orientés à la hausse. Selon les dernières données publiées par Eurostat, compilées à partir de statistiques nationales, ils ont encore augmenté de 9,4% en moyenne dans les 19 pays de la zone euro. Et de 10% dans l’ensemble de l’Union européenne.
Les prix des logements en France progressent moins que la moyenne européenne
La France est d’ailleurs en dessous de la moyenne européenne. L’indice des prix des logements, qui inclut tous les biens résidentiels achetés par les ménages -appartement ou maison, neuf ou ancien-, ne progresse « que » de 7% en 2021. Un chiffre en phase avec celui du Conseil supérieur du notariat, qui annonce une hausse des prix des seuls logements anciens de 7,1%. Rappelant au passage que 2021 a été « une année anormale pour l’immobilier ». Elle se caractérise en effet à la fois par un effet rattrapage post-confinement, en début d’exercice. Et un effet d’anticipation sur 2022, en fin d’année. Au 4e trimestre 2021, le volume des transactions a diminué légèrement, après 4 trimestres consécutifs de hausse. Mais les notaires estimaient, juste avant le déclenchement de la guerre en Ukraine[1], qu’il pourrait se stabiliser en 2022 « à un niveau toujours élevé, proche de celui de la fin 2019 ».
Des progressions de plus de 150% sur 11 ans
Le dernier baromètre FNAIM-Clameur, publié début avril, ne semble pas remettre en cause ce pronostic. Mais on peut toutefois s’interroger sur les conséquences du contexte ukrainien vis-à-vis des marchés les plus proches de la zone de conflit. Et notamment ceux des pays baltes qui, selon les données Eurostat, figurent parmi les plus inflationnistes ces dernières années. Sur 11 ans (2010-2021), les prix des logements estoniens, lettons, ou lituaniens, ont en effet progressé de respectivement 156%, 120% et 112%. En 2021, ils ont encore bondi de 20,4%, 16,5% et 19,8%… Ces hausses, qui placent les pays baltes dans le haut de la fourchette européenne, sont toutefois uniformément réparties en terme régional. D’autres pays, plus « eurocentrés », figurent également parmi ceux où le prix des logements a le plus progressé ces onze dernières années. C’est le cas notamment du Luxembourg (+124%), de l’Allemagne (+65%) ou du Portugal (+63%)…
Tchéquie : +25,8% de hausse en 2021
Sur cette période, la France se retrouve également en deçà de la moyenne, avec +32%. Trois pays affichent des scores négatifs. Jusqu’à -23% pour la Grèce. Devant l’Italie (-12%). Et Chypre (-9%). En 2021, les logements chypriotes accusent d’ailleurs un fort recul (-5,3%). Ils font figure d’exception, puisque dans tous les autres pays européens, c’est la hausse qui était de nouveau à l’ordre du jour l’an dernier. Dans le peloton de tête, outre les pays baltes, on retrouve la Tchéquie, en pole position (+25,8%). Mais aussi la Hongrie (+19,5%), les Pays-Bas (+18,7%). Ou encore la Slovénie, l’Islande et l’Autriche, avec des scores de l’ordre de +15%. En queue de peloton, derrière la France, figurent le Danemark (+4,2%), l’Italie (4%) et la Finlande (3,9%).
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A propos d’Eurostat(i)
Eurostat est une direction générale de la Commission européenne chargée de l’information statistique à l’échelle communautaire. Elle a pour rôle de produire les statistiques officielles de l’Union européenne, principalement en collectant, harmonisant et agrégeant les données publiées par les instituts nationaux de statistiques des pays membres de l’Union européenne, des pays candidats à l’adhésion et des pays de l’Association européenne de libre-échange.
(i) Source : Wikipédia
[1] Le 24 février