Les idées ne manquent pas pour préserver la construction de logement d’une correction trop préjudiciable à notre économie. Chacun y va de sa proposition : le Président de la République, le Président de la FPC, celui de Nexity, celui d’Akerys… Et nous, pierrepapier.fr ! Jean-François Gabilla, Président de la Fédération des promoteurs constructeurs (FPC), a sonné l’alarme le premier : il n’y aura que 90 000 ventes d’appartements neufs en 2008, contre 127 000 en 2007. L’essentiel des 37 000 logements manquants est dû à une sérieuse baisse de régime des ventes aux investisseurs en Robien et Borloo. Aussi propose-t-il de relancer ces dispositifs en augmentant le déficit foncier imputable sur le revenu global : 15 000 euros, comme au temps du Périssol, au lieu des 10 700 euros actuels. Il y a mieux à faire, rétorque François Jouven, Président de la société de promotion Akerys, plus gros fournisseur des réseaux de défiscalisation. Il propose d’abandonner purement et simplement l’amortissement Robien ou Borloo pour lui substituer une réduction d’impôt. Son taux serait, par exemple, de 19 %, calculé sur le prix hors taxe du bien, plafonné et étalé sur 9 ans. La solution du Président de la République est autrement plus simple : faire acheter par les bailleurs sociaux, à un prix décoté, 30 000 logements dont les travaux n’ont pas été lancés faute de certitude sur les ventes. Pour la décote, il est question de 25 %. Impossible, s’écrie Alain Dinin, Président de Nexity, les promoteurs peuvent concéder 8 à 10 %, pas plus. A moins que l’Etat fasse un geste et applique sur ces logements la TVA à 5,5 % au lieu de 19,6 %… Et notre solution à nous, président de rien du tout ? Sans surprise, elle consiste à favoriser l’investissement locatif des particuliers, non plus en direct, mais au travers de fonds immobiliers (SIIC, SCPI, OPCI). Gageons que les gestionnaires de ces fonds sauront mieux choisir les produits que les particuliers. Du fait des achats en nombre, ils ne devraient pas avoir trop de mal à obtenir une ristourne de 8 à 10 % sur le prix promoteur. Ils n’auront pas non plus à payer les 12 à 15 % de frais de publicité et de commercialisation facturés à l’investisseur particulier, sans toujours qu’il le sache, dans son « prix packagé ». A peu de chose près, on la tient notre décote de 25 %. L’épargnant a tout à y gagner, en qualité de produit et en rendement. Sans même que l’Etat ait besoin d’abaisser sa TVA.
Christian Micheaud