Guy Marty est l’invité de l’émission « Intégrale Placements », sur BFM Business, aux côtés d’Alain Tordjman, du groupe BPCE, et de Jean-François Filliatre, de MarchésGagnants. Le thème du jour : épargne en France, l’état des lieux…
Une émission, diffusée ce 19 décembre, au cours de laquelle seront traitées plusieurs questions relatives à l’épargne des Français. Face aux deux animateurs, Guillaume Sommerer et Cédric Decœur, Jean-François Filliatre, Directeur éditorial du site MarchésGagnants, commence par en rappeler les grandes composantes.
Les ménages détiennent 12 000 milliards d’euros
« Le patrimoine des Français représente environ 12 000 milliards d’euros, sur un total d’environ 15 000 », calcule-t-il, rappelant que les ménages sont les premiers détenteurs du capital en France. Leur premier poste, sans surprise, c’est l’immobilier (7 000 milliards). Et en termes d’épargne financière (5 000 milliards), là encore, pas de scoop : c’est le fonds en euros qui s’impose comme support préféré, avec un encours de près de 1 700 milliards d’euros. Les actions, cotées ou non cotées, restent le parent pauvre du patrimoine des Français. Qui préfèrent les comptes bancaires non rémunérés aux placements à risque… D’où la question posée aux invités de l’émission : « les Français sont-ils nuls ou irrationnels dans leurs choix ? »
Les Français, nuls ou irrationnels dans le choix de leurs placements ?
« Ils sont parfaitement rationnels dans leurs placements », estime pour sa part Alain Tordjman, Directeur des études économiques au groupe BPCE. En rappelant notamment que la baisse des taux longs à laquelle on assiste depuis une trentaine d’années a favorisé l’immobilier et les placements obligataires -et donc les fonds en euros-. Et que l’attentisme actuel, face à une situation inédite de taux d’intérêt négatif, paraît assez légitime. Guy Marty, fondateur du site pierrepapier.fr, relève quant à lui le caractère vertueux de l’épargnant français. «12 000 milliards, c’est l’équivalent d’à-peu-près 5 fois le niveau du PIB », constate-t-il. Ce qui démontre la résilience et la constance des ménages, pourtant soumis à une batterie de « torpilles anti-épargne »… « La répartition actuelle de leur patrimoine est en outre assez en phase avec le portefeuille optimum qu’il faudrait constituer pour préparer sa retraite », ajoute Guy Marty.
Les Français averses au risque
Reste que les Français sont sans doute un peu trop averses au risque. Pour Jean-François Filliatre, ce tropisme résulte en partie de l’attitude des pouvoirs publics. L’éducation financière des Français, c’est « l’éducation par la peur », estime-t-il. A leur expliquer qu’il faut épargner pour financer les études des enfants, pour faire face à un accident de la vie, pour préparer une retraite qui sera insuffisante, on crée de l’angoisse et de la peur. Or, « si vous avez peur, prenez-vous des risques ? La réponse est non », martèle Jean-François Filliatre. « Les marchés financiers devraient renvoyer une image qui rassurent davantage les Français », reconnaît Alain Tordjman. Alors, quels conseils donner aux ménages pour mieux allouer leur épargne en fonction de la nouvelle donne économique ?
Quels conseils pour mieux allouer son épargne ?
Déjà, considère Guy Marty, il faut apprendre à raisonner sur le « temps long ». Ce « temps long » expose aux risques de chocs violents, en Bourse, mais aussi sur l’immobilier. Pour le traverser sereinement, la solution existe : l’investissement programmé ou progressif. Investir, chaque mois, une même somme sur un placement financier ou immobilier, c’est une « discipline d’épargne gagnante », explique Guy Marty. Il ne faut pas non plus « courir après les opportunités », comme le souligne Jean-François Filliatre. Enfin, rappelle Guy Marty à ceux qui craignent une dévalorisation de leur capital, il faut alors privilégier l’investissement dans l’économie réelle. Les actions comme l’immobilier. « S’il y a un flux de revenus – comme les loyers-, la question de la valeur du placement devient secondaire », conclut-il.
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