Les SCPI ont globalement moins investi en 2021 (7,8 Md€) qu’au cours des années précédentes. Mais ce recul, en relatif, est moins important que celui de l’ensemble du marché de l’investissement, tout du moins en France. La nature sectorielle des acquisitions des SCPI a en revanche significativement évolué.
Les chiffres de l’IEIF créditent les SCPI d’un volume d’acquisitions de 7,8 Md€ en 2021. C’est moins qu’en 2020 (8,4 Md€). Et moins qu’en 2019, année historique en termes de collecte et d’investissements (9,2 Md€).
Les volumes d’investissement se sont repris au 4e trimestre 2021
Le niveau 2021 s’avère en revanche plus élevé qu’en 2018 (6,2 Md€) et 2017 (7,3 Md€). Ce léger recul demande toutefois à être relativisé. D’abord, parce que les SCPI ont en réalité une nouvelle fois davantage investi que collecté (7,4 Md€) l’an dernier. Et que les volumes du dernier trimestre, en forte hausse par rapport aux précédents (3 Md€ vs environ 1,5 Md€ en moyenne pour les trois premiers trimestres), tentent à démontrer que les investissements de ces véhicules sont repartis sur un trend haussier. Ensuite, parce que sur le seul marché de l’investissement français, leur part relative a de nouveau progressé.
Les SCPI occupent une part relative toujours plus importante sur le marché français
L’an dernier, elles ont investi à hauteur de 5,1 Md€ en France. Soit, comparé à l’ensemble des volumes investis en immobilier d’entreprise en France en 2021 (26,7 Md€, selon BNP Paribas RE), une part de marché d’environ 19,2%. Plus qu’au cours des trois dernières années, qui montrent d’ailleurs une progression de la part relative des SCPI sur le marché français. Dit autrement, l’investissement des SCPI a moins reculé que celui de l’ensemble du marché, ce dernier affichant une baisse en volume de près de 8% par rapport à 2020 (29 Md€). Corollaire de cette montée en puissance sur le marché hexagonal, les SCPI ont été moins présentes à l’international. En 2021, seules 34,2% de leurs acquisitions ont porté sur des actifs situés hors de France. C’était 40% en 2020.
Les SCPI moins présentes à l’international, notamment en Allemagne
Le chiffre global 2021 va en outre à l’encontre de la tendance observée sur le seul 1er semestre. Où les SCPI, à l’inverse, avaient accru leur exposition sur les pays de la zone euro. Est-il temporaire ? Ce rééquilibrage entre l’étranger et la France profite en tout cas davantage aux régions (30,4% vs 23% en 2020) et à l’Ile-de-France (30,8% vs 27%) qu’à Paris intra-muros, dont la part relative baisse fortement (4,6% vs 10%). En Europe, les préférences des SCPI ont aussi évolué. L’Allemagne a perdu de sa suprématie. Elle ne représente plus que 28% des investissements hors de France des SCPI en 2021. Contre 36% en 2020. Pour mémoire, sa part relative avait dépassé les 57% en 2017, première année de la véritable montée en puissance de l’internationalisation du patrimoine des SCPI. Le Royaume-Uni, en revanche, attire de plus en plus de SCPI.
Répartition sectorielle : moins de bureaux, plus d’Ehpad
En termes sectoriels, la réallocation des investissements des SCPI est encore plus sensible. Si les bureaux restent dominants, leur part relative (58% en 2021) est en diminution constante, si l’on exclut le rebond de 2020 (65,5%). Pour mémoire, ce ratio était proche de 70% en 2017. La part des commerces continue elle aussi à baisser. Même si les SCPI (et les OPCI) ont représenté, l’an dernier, 30% des investissements consacrés à ce secteur. On observe surtout la montée en puissance du secteur santé et éducation. En 2021, il a drainé 17% des acquisitions des SCPI, selon les données ASPIM. Contre 7% en 2019. Une évolution parfaitement en phase avec l’intérêt de plus en plus marqué par l’ensemble des investisseurs pour ces classes d’actifs jugées plus résilientes. Et illustrée par l’envolée des SCPI dédiées à ces secteurs qui ont trusté, l’an dernier, près de 25% de la collecte…
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