Le Fonds d’Investissement Alternatif, une définition simple
Les SCPI et les OPCI sont des Fonds d’Investissement Alternatifs (FIA) par nature.
En effet, selon les réglementations européenne et française, il existe deux sortes de fonds d’investissement :
- les OPCVM (Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières) pour les actions et les obligations cotées,
- et les FIA (Fonds d’Investissement Alternatifs) pour tous les autres actifs dont l’immobilier.
Un « actif » est simplement un support d’investissement : action, obligation, immobilier, or, matières premières, terres, forêts, œuvres d’art, etc.
Et il existe deux sortes de Fonds d’Investissement Alternatifs :
- Les FIA par nature, nommés explicitement dans la réglementation.
- Ainsi que les FIA par objet, qui peuvent laisser place à une certaine marge d’interprétation Un exemple bien connu est le « club deal » où plusieurs investisseurs s’associent pour acheter un immeuble. Si plusieurs conditions sont remplies, comme la délégation à une société de gestion inscrite auprès de l’AMF, ce « club deal » sera un FIA par objet.
Première caractéristique : un FIA est un fonds d’investissement
Selon le vocabulaire adopté à l’échelle européenne, un fonds d’investissement (parfois en français fonds de placement) est un système de gestion collective relevant de la réglementation.
Il a les caractéristiques suivantes :
- Délégation de gestion. Chaque fonds à une société de gestion. Une société de gestion peut créer et gérer plusieurs fonds.
- Diversification. De nombreuses actions dans le cas d’un fonds d’investissement en actions, de nombreux immeubles dans le cas d’un fonds d’investissement immobilier.
- Accessibilité. Les montants d’investissement unitaires sont faibles. C’est l’intérêt de rassembler un certain nombre d’épargnants/investisseurs
- Une stratégie d’investissement définie. Le type d’actions ou le type d’immeubles sont précisés à l’avance, de même que les degrés de dynamisme ou de prudence de la gestion, et sont ensuite respectés pendant toute la durée de vie du fonds.
- Protection de l’investisseur. C’est l’objet essentiel de la réglementation, qui prévoit aussi une information régulière des épargnants/investisseurs.
Il existe deux sortes de fonds d’investissement :
- Les OPCVM (Organismes de Placement en Valeurs Mobilières), pour les actions et les obligations cotées
- Et les FIA (Fonds d’investissement alternatifs), pour tous les autres placements.
Seconde caractéristique : un FIA est un fonds « alternatif »
Dans le vocabulaire de la réglementation, qui a adopté celui de la finance, le terme « alternatif » désigne tout ce qui n’est pas valeur mobilière (action ou obligation cotée en Bourse).
Ainsi l’immobilier est un investissement « alternatif ».
Mais la liste des investissements alternatifs est illimitée. Cela va des infrastructures (aéroports, routes, etc.), en passant par l’or, les matières premières, les terres agricoles ou les forêts, jusqu’aux œuvres d’art, timbres, livres anciens, etc.
À savoir : il existe de nombreux Fonds d’Investissement Alternatifs
- Immobilier et FIA
La pierre papier, quand il s’agit de placements non cotés, relève des FIA :
-
- les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier)
- les OPCI (Organismes de Placement Collectifs en Immobilier) accessibles à tous les particuliers ((mot OPCI qui renvoie à la page vidéo))
- les FPCI (Fonds Professionnels de Capital Risque), les FCPR (Fonds Communs de Placement à Risque) et les OPCI accessibles aux particuliers sous certaines conditions de montant d’apport et/ou d’expérience et/ou de représentation par un conseil
- Les « club deals » parfois sous l’appellation de « private Equity immobilier ». Private voulant dire non coté, et equity voulant dire propriété en fonds propres. Rappelons que ceux-ci sont des FIA par objet, et non par nature.
La pierre papier comprend aussi les SIIC (Sociétés d’Investissement Immobilier Cotées) et les OPCVM immobiliers – voir aussi « pierre papier »
- Placements divers et FIA
Tous les autres actifs :
- actions non cotées
- groupements forestiers
- œuvres d’art, etc.
que l’on appelait « placements divers » dans les anciennes réglementation sur l’épargne) doivent être en FIA pour être diffusés en tant que placements auprès de particuliers.
Pour bénéficier de la protection de la réglementation, il convient de rester dans le périmètre des FIA. Un particulier est supposé ne pas prendre le risque de souscrire des placements de tous types proposés par voie commerciale, par internet, etc. qui n’entreraient pas dans la protection réglementaire des FIA
- OPCI, Épargne salariale et FIA
Enfin, il existe de nombreux autres Fonds d’investissement alternatifs comme par exemple :
- Les OPCI réservés aux institutionnels et non accessibles aux particuliers,
- De même que les fonds réservés aux investisseurs professionnels (protection allégée par rapport aux fonds plus largement ouverts aux particuliers)
- Ainsi que les fonds d’épargne salariale, etc.
Les exemples cités correspondent à des FIA par nature.
Question : pourquoi le Fonds d’Investissement Alternatif ?
C’est une étape importante dans l’harmonisation des pratiques financières à l’échelle européenne. Avec le Fonds d’investissement alternatif, il existe un modèle commun.
Les règles sur :
- la collecte d’épargne,
- la gestion des produits,
- l’information donnée aux souscripteurs
- et les protections dont ils bénéficient,sont identiques d’un pays à l’autre. Le texte de référence est la directive européenne de 2011 sur « les gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs ».
Si vous aimez savoir quand on fait semblant de ne pas vous aimer
Soyons clair, le mot « alternatif » n’est pas flatteur pour l’immobilier.
Il suggère que les placements sérieux sont les obligations et les actions cotées en Bourse, et que faute de mieux, ou par fantaisie, ou par recherche de diversification, on peut s’intéresser à l’immobilier, mais de façon accessoire…
Ce déclassement est d’autant plus étrange que l’immobilier constitue l’essentiel de la richesse accumulée. La valeur du seul immobilier d’entreprise est égale à la capitalisation boursière, et la valeur des logements est de plusieurs fois la capitalisation boursière, en France et dans la plupart des pays du monde !
Alors, pourquoi la finance se donne-t-elle l’air de mépriser l’immobilier ?
En fait, l’évolution de la finance depuis un demi-siècle a concentré l’activité, les théories, les modèles, sur les valeurs mobilières. L’évolution du langage en témoigne : Bourse et marché financier sont devenus synonymes. L’immobilier n’a pas été activement méprisé, il est tombé en-dehors du champ des financiers. Même pas de l’indifférence, un oubli total !
Jusqu’au jour récent, crise de 2008 aidant, où les financiers ont soudain découvert que l’immobilier pouvait avoir de sérieux attraits pour diversifier et stabiliser leurs portefeuilles… mais comment le dire sans perdre la face ?
Cela s’est passé de la façon suivante :
- On a d’abord expliqué doctement que l’immobilier était lui aussi un actif.
- On aurait pu continuer en si bon chemin, et déclarer que désormais la finance avait pour périmètre trois actifs majeurs, les obligations, les actions et l’immobilier.
- Au lieu de cela, on s’est hâté de remettre les choses au point : l’immobilier est un actif, d’accord, mais pas un vrai de vrai, seulement un actif « alternatif »…
Mais tous les amoureux le savent, il y a ce que l’autre dit, et il y a ce qu’il fait. Or dans la pratique les fonds de pension, compagnies d’assurance, fonds souverains et autres grands investisseurs, partout dans le monde, augmentent sensiblement la part d’immobilier dans leurs portefeuilles.
Tout est bien qui finit bien. La finance aime l’immobilier.
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