En 2021, le crowdfunding immobilier a encore séduit plus d’épargnants. Et financé plus de professionnels de l’immobilier. Il reste toujours aussi rentable. Mais des challenges l’attendent. Lesquels ? Les réponses de Céline Mahinc, Eden Finances, face caméra.
Le crowdfunding immobilier, toujours au top ?
L’intérêt pour le crowdfunding immobilier ne se dément pas. En 2021, il affichait encore de très belles performances. +93% de croissance par rapport à 2020… Au 31 décembre dernier, ce sont plus de 2,6 Md€ de projets qui ont été financés via les plateformes de crowdfunding immobilier. Soit plus de 3 200 projets. Quant aux plateformes, elles poursuivent leur professionnalisation. Elles continuent de se structurer. Résultat : le crowdfunding immobilier -et les porteurs de projets- peuvent aujourd’hui s’appuyer sur de très beaux acteurs. Au total, presque 1 000 porteurs de projets ont été financés par le crowdfunding immobilier depuis sa création.
Un « porteur de projet » ?
Les porteurs de projets sont
- Soit des aménageurs fonciers
- Soit des promoteurs immobiliers
- Soit des marchands de biens.
Historiquement, ce sont majoritairement les promoteurs immobiliers qui faisaient appel au crowdfunding immobilier. Mais la Covid est passée par là. Les marchands de biens ont trouvé de l’attrait au crowdfunding. Et ils sont aujourd’hui à la première place des professionnels de l’immobilier financés via du crowdfunding.
Que finance le crowdfunding immobilier ?
Il y a, on l’a vu, déjà une belle diversité dans la nature des acteurs financés par le crowdfunding. Ceci participe à la mutualisation des risques. Cette mutualisation tient aussi à la nature des actifs immobiliers qui sont financés par les plateformes. Sans surprise, le secteur résidentiel confirme son hégémonie. Mais d’autres secteurs sont aussi présents. Le secteur des commerces. Celui des bureaux. Mais aussi ceux de l’hôtellerie et de l’immobilier de santé. Il y a donc également une belle diversité en termes de classes d’actifs.
Donc, les risques du crowdfunding immobiliers sont bien mutualisés ?
Oui, grâce à la multitude des projets financés. Mais aussi grâce à la diversité des typologies d’actifs -le résidentiel, le bureau, le commerce, les loisirs…- Et grâce à la diversité des typologies d’acteurs financés -aménageurs, marchands de biens, promoteurs…- Tous ces éléments participent bien sûr à l’attractivité du crowdfunding immobilier. Et, de fait, à la « belle mutualisation » de ses risques.
Le crowdfunding immobilier, c’est rentable ?
Oui, le crowdfunding immobilier est toujours aussi rentable. Sa rentabilité est de plus de 10 points de base. Sur les projets « actés », c’est-à-dire remboursés au 31 décembre dernier. Soit 18% des montants financés. Et 28% des opérations.
Et risqué ?
Cette rentabilité élevée, évidemment, ne va pas sans risque. Au 31 décembre dernier, on constatait que, pour l’ensemble des projets en cours, environ 4% affichaient un retard « critique ». C’est-à-dire de plus de 18 mois. Ensuite, on peut aussi s’interroger sur la capacité de résistance du crowdfunding immobilier face à la montée des risques macroéconomiques ou géopolitiques. Sans disposer d’une « boule de cristal », je ne suis pas particulièrement inquiète pour les plateformes de crowdfunding. Car elles vont continuer, comme elles ont su le faire par le passé, à ajuster leurs critères de sélection. Par exemple, en augmentant encore, pour un promoteur immobilier, le niveau des demandes de pré-commercialisation des biens.
Alors, 2022, une nouvelle belle année pour le crowdfunding immobilier ?
2022 sera, je pense, encore une belle année pour le crowdfunding immobilier. Avec un taux de croissance de l’ordre de +20% par rapport à 2021. Néanmoins, il y aura des challenges. Des challenges macroéconomiques, on vient de l’évoquer. Des challenges liés à la capacité de gestion des retards potentiels. Et puis le beau challenge du statut européen. Mais, en contrepartie de cette ouverture, un gros potentiel. Car le marché va de fait s’ouvrir à plus de potentiels investisseurs. Et de porteurs de projets à financer….
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A propos d’Eden Finances(i)
Céline Mahinc, gérante fondatrice du cabinet Eden Finances, est courtier conseil en gestion de patrimoine : investissements financiers, opérations de banque, assurances, et spécialiste de l’immobilier et du crowdfunding. Elle intervient dans l’accompagnement, le développement, ou toute problématique financière du particulier, du chef d’entreprise et de l’entreprise elle-même ; et permet d’identifier, par exemple, les possibilités d’optimisation d’épargne et d’investissement. Le cabinet a développé, avec CC&A Finance Patrimoine Formation, une offre étendue du fait de nos complémentarités et des spécialités de chacun.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société
