La performance énergétique des biens immobiliers a déjà un impact significatif sur leur valeur. Il va forcément s’accroître au cours des prochaines années. Une étude de PriceHubble mesure l’état actuel de la décote du prix des logements, en France et en Europe, en fonction de leur performance énergétique.
« Quel est l’impact réel de la performance énergétique sur le prix des biens immobiliers en Europe », s’interroge PriceHubble dans une étude publiée début octobre[1]. Le spécialiste de la data immobilière rappelle que la performance énergétique de l’immobilier est « la clef pour assurer un avenir plus vert ». L’immobilier résidentiel et commercial est en effet responsable d’environ 40% de la consommation d’énergie. Et de 36% des émissions de gaz à effet de serre en Europe[2].
Manque de données sur les pertes de valeur liées à la performance énergétique
Les professionnels de l’immobilier en sont, souvent, pleinement conscients. Des réglementations, de plus en plus strictes, veillent à le leur rappeler. C’est pourquoi ils sont de plus en plus nombreux à intégrer la dimension « performance énergétique » au sein de leurs stratégies. Mais, estime PriceHubble, « les données complètes, fiables et actualisées » qui permettent d’évaluer précisément « les pertes de valeurs » liées à la performance énergétique, « ne sont pas facilement accessibles ». C’est la raison pour laquelle la start-up vient de publier un livre blanc. PriceHubble commence par y rappeler les différentes réglementations européennes en matière de certificats de performance énergétique. Puis détaille la répartition, par étiquettes énergétiques, des logements en vente en Europe. Pour, enfin, mesurer l’impact « réel » du niveau de performance énergétique sur la valeur des biens vendus, dans trois pays européens. Dont la France.
La valeur des maisons plus impactée que celle des appartements
PriceHubble a toutefois limité son étude aux grandes métropoles régionales. Et bien pris soin de comparer l’impact des étiquettes énergétiques entre maisons et appartements. Et le constat, intuitif, est sans appel : les maisons sont les plus impactées. Exemple : le prix au mètre carré d’une maison avec une étiquette énergétique « G » est jusqu’à 15% inférieur à celui d’une maison avec une étiquette énergétique « A ». En tout cas dans des villes comme Angers, Dijon, Reims ou Rennes. Une décote bien supérieure, donc, à celle des appartements. Que PriceHubble chiffre entre 5% et 6% en moyenne sur l’ensemble du territoire national. Sauf à Strasbourg, où cette décote entre biens étiquetés A et G peut atteindre 10%.
Pas de décote pour les appartements parisiens les moins bien-disant sur le plan énergétique
Cette différence n’est pas surprenante. Car, rappelle PriceHubble, les maisons sont par nature moins efficaces sur le plan énergétique que les appartements. Et leur coût de rénovation est bien plus élevé. La start-up estime également que, pour les maisons, « la différence de performance énergétique est déjà bien reflétée dans le prix ». Ce qui n’est pas le cas pour les appartements. « Probablement parce que les factures énergétiques moyennes sont encore beaucoup plus faibles pour les appartements », avance PriceHubble. S’ajoute un effet marché, ou rareté. A Paris, par exemple, les appartements les moins bien-disant sur le plan énergétique ne subissent aucune décote. Et pourtant, on le sait, les appartements parisiens sont parmi les plus mal lotis en termes de « passoires thermiques ». 52% des biens mis sur le marché en effet sont classés E, F, ou G. Contre 31% à l’échelle nationale.
Même constat, plus marqué, en Allemagne et aux Pays-Bas
L’étude PriceHubble cible aussi les biens résidentiels en Allemagne et aux Pays-Bas. Là encore, l’écart de performance énergétique affecte plus les maisons. Jusqu’à -16% en Hollande. Toutefois les appartements, même dans les grandes villes comme Amsterdam, font aussi l’objet d’une plus forte discrimination, en fonction de leur statut énergétique. Mais moins qu’en Allemagne. Où, tous types de biens confondus, la décote peut atteindre jusqu’à 17%. Logique, quant on sait que le système de notation énergétique est plus strict en Allemagne.
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(i) Information extraite d’un document officiel de la société
[1] « Quel est l’impact réel de la performance énergétique sur le prix des biens immobiliers en Europe ?» – PriceHubble – Octobre 2022.
[2] Chiffres publiés en 2020 par la Commission européenne