Sébastien Bareau a rencontré Géraldine Métifeux. Son cabinet, Alter Egale, a vocation à proposer des stratégies globales dédiées, aujourd’hui majoritairement structurées autour de l’assurance-vie. Les SCPI y figurent aussi en bonne place. Car elles présentent un double avantage : un rendement attractif et une volatilité contenue. Interview…
Géraldine Métifeux, présentez-nous votre parcours, votre cabinet et l’origine de son nom…
Géraldine Métifeux – A l’issue de ma formation initiale de juriste, je me suis rapidement intéressée au domaine financier. Après une première expérience au sein de grands groupes anglo-saxons, j’ai créé le cabinet en 2005. De manière quasi concomitante à la mise en place du statut de conseil en investissement financier. Ma volonté était de proposer à mes clients, dans mes propositions d’investissement, une véritable indépendance. Avec un objectif principal : que tout le monde soit gagnant. C’est ainsi que le nom « Alter Egale » s’est imposé. J’ai rapidement été rejointe par Harold Lescourant, qui est ensuite devenu associé. Catherine Besnard a intégré l’équipe début 2020.
Où en est votre cabinet aujourd’hui, en termes d’encours et de perspectives de développement ?
Géraldine Métifeux – Nous gérons actuellement une centaine de familles, pour un volume d’encours d’environ 70 millions d’euros. Nos savoir-faire, alliés à notre communication digitale, nous ont permis un fort développement au fil du temps. Ils continuent d’assurer une belle croissance à Alter Egale. Nous travaillons essentiellement par recommandation. Notre site internet, mis à jour régulièrement et remanié bi-annuellement, est également un point d’entrée important pour les prospects, futurs clients. Ainsi, sur 2020, nous avons réalisé une collecte nette annuelle de plus de 7 millions d’euros.
Quelles sont vos préconisations « structurelles » ?
Géraldine Métifeux – Notre mission de conseil patrimonial a notamment pour objectif de définir le profil de nos clients. Et, surtout, leurs objectifs dans le temps. Elle nous permet ainsi de mettre en place une stratégie globale dédiée. Il est vrai, néanmoins, que nous préconisons majoritairement de l’assurance-vie, composée d’unités de comptes à hauteur de 70%. Nous avons fait le choix, depuis le printemps 2020, de principalement les orienter vers des OPC actions et des produits structurés dédiés. En effet, depuis quelques années, nous nous sommes aperçus qu’il était difficile de trouver un rendement attractif sans trop de volatilité.
Quelles conséquences en termes de choix de produits ?
Géraldine Métifeux – C’est la raison pour laquelle nous apprécions les produits structurés, de type « Phoenix » avec une forte protection du coupon. Dans le domaine de l’immobilier, les SCPI sont également des produits présentant ce double avantage : rendement attractif/volatilité contenue. Selon nous, l’immobilier est un support d’investissement appréciable, en construction de patrimoine. Notamment en utilisant le levier crédit. Les SCPI de rendement, même si cela semble aller à contre-courant dans une année comme 2020, demeurent un actif intéressant. Nous sommes attentifs à la diversification des actifs constituant les sous-jacents des SCPI, tout en restant prudents sur la taille du véhicule.
En cette période mouvementée, pouvez-vous nous indiquer quelles sont les actions que vous avez menées auprès de vos clients ?
Géraldine Métifeux – Nous proposons à nos clients des abonnements « de suivi ». Ils nous permettent de conserver un contact, pour ainsi dire continu, avec eux. Nous « voyons » ainsi nos clients tous les trimestres. Au printemps, dès les premiers jours du confinement, nous avons contacté tous nos clients et organisé des rendez-vous téléphoniques, ou par visio. Lors du second confinement, nous venions de terminer notre point trimestriel. Nous parlons, de ce fait, de plus de 550 rendez-vous organisés annuellement… Certains clients ont été inquiets au printemps dernier. D’autres ont estimé que la recovery n’était pas assez rapide en septembre. Mais, globalement et objectivement, relativement peu se sont inquiétés.
Quels enseignements tirer de cette expérience ?
Géraldine Métifeux – Dans une période où tout va très vite, il faut absolument savoir prendre de la hauteur. Nos contacts réguliers et le fait que nos conseils portent leurs fruits, finalement assez vite, suffisent à rassurer nos clients la plupart du temps. Néanmoins nous avons préconisé, au printemps et au début de l’été, de revenir sur les marchés actions. Et nous avons structuré deux produits dédiés Phoenix pour « couvrir » une partie du risque pris. Mais il faut également tenir compte des inquiétudes des clients, fondées sur leur situation personnelle ou professionnelle. Elles nécessitent des réponses personnalisées. Et nous amènent naturellement à adapter nos stratégies patrimoniales.
Et pour conclure, sur une note d’humour, quel est votre avis sur cette question existentielle : où investir avant la fin du monde ?
Géraldine Métifeux – Arrêtons d’être négatif ! Mais si c’est vraiment la fin du monde, on s’en moque. Car personne n’aura alors le temps de s’inquiéter de tout cela…
Sébastien Bareau
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