Yann Videcoq, le directeur général d’Arkéa REIM, s’explique sur les succès enregistrés par ses différents véhicules sous gestion l’an dernier. Et trace leurs perspectives. En termes de performances. Mais aussi de collecte. Laquelle reste toujours d’actualité sur les premiers mois de 2024. Interview.
Arkéa REIM figure parmi les gestionnaires de fonds immobiliers qui continuent de collecter. Et même de beaucoup collecter…. Au 1T 2024, vous vous positionnez au 4e rang des gestionnaires de SCPI ayant le plus collecté (avec 66 M€). Et au premier rang sur le segment des unités de compte immobilières (avec 30 M€). Dans un marché de la collecte pour le moins déprimé, que vous inspire ce succès commercial ? Est-il d’ailleurs au-delà, ou en deçà, de vos attentes ?
Yann Videcoq – Il faudrait être difficile pour ne pas apprécier la situation. Nous sommes évidemment contents. Mais aussi modestes. Modestes, car nous avons bien conscience que nous avons profité d’un timing de marché particulièrement favorable. Certes, nous avons su prendre les bonnes décisions. Pour acheter au bon moment. Et pour acheter les bons actifs. Mais les résultats sont là. Nos véhicules figurent effectivement parmi les meilleurs en termes de collecte, mais aussi de performances. Grâce à ce bon timing de lancement. Mais aussi aux choix stratégiques que nous avons faits, en termes de diversification sectorielle ou géographique, qui nous ont permis d’aller chercher les opportunités d’investissement là où elles se trouvaient…
Collecte égale effectivement opportunités d’investissement. A quels taux de rendement achetez-vous actuellement ? Et dans quel secteurs plus particulièrement ?
Yann Videcoq – Je vais prendre l’exemple des opérations menées pour le compte de la SCPI Transitions Europe, le plus flagrant. En 2023, nos acquisitions ont été réalisées sur la base d’un taux de rendement moyen de 6,75%. En 2024, ce taux de rendement moyen est passé à quasiment 7,60% pour les opérations déjà menées et celles que nous allons conclure dans les prochains mois. Ce qui donne la mesure du niveau de contraction des taux de rendement immobilier (loyer sur prix d’acquisition) à laquelle nous venons d’assister. Cette compression nous semble toutefois avoir atteint un palier. Mais pour répondre à la question « qu’est-ce que l’on achète ? », je dirais : ce qui nous semble encore être intéressant. Quel que soit le secteur…
Vous avez récemment investi dans des actifs logistiques et de « life science »…
Yann Videcoq – Logistique, life science, effectivement. Mais aussi bureau. Car nous croyons toujours au secteur du bureau. Plus le même bureau qu’auparavant, bien sûr. Des bureaux de plus petite taille, le plus souvent. C’est d’ailleurs un point important à souligner. Ce qui nous caractérise aujourd’hui, c’est que nous restons sur des tailles d’acquisitions raisonnables. Parce que nos véhicules sont encore de taille raisonnable. Notre SCPI Transitions Europe vient de franchir les 210 M€ de capitalisation. La SC Territoires d’Avenir frôle les 400 M€. Silver Avenir, notre fonds viager, c’est 800 M€. Ce qui nous permet donc de cibler des actifs unitaires de taille raisonnable. Qui sont encore relativement liquides. Et ont fait preuve d’une relative résilience depuis le début de la crise.
Et en termes géographique ?
Yann Videcoq – Nous achetons sur toutes les géographies, en fonction des opportunités, sans idées préconçues. Aux Pays-Bas, en Irlande, ou autres pays, si c’est intéressant. Avec en revanche un focus systématique sur la qualité des locataires, qui reste primordiale…
Vous venez également de boucler une opération dans le résidentiel, pour un club deal spécialisé. Le résidentiel, c’est un secteur intéressant aujourd’hui ?
Yann Videcoq – Oui. Encore une fois, c’est un excellent exemple d’opportunité. Ces derniers mois, nous avons identifié plusieurs opportunités d’acquisition dans le résidentiel très haut de gamme, à des prix très décotés. A condition d’acheter en bloc. Nous avons donc eu l’idée de structurer une offre dédiée à nos clients fortunés. Lesquels ont répondu présents, et nous ont permis de mener à bien deux opérations particulièrement intéressantes. La première portait, en début d’année, sur un très bel immeuble résidentiel situé avenue Victor Hugo, à Neuilly. La deuxième, il y a moins d’un mois effectivement, portait quant à elle sur un immeuble situé au 47 rue de Sèvres, à Paris, juste devant Le Bon Marché. Un magnifique emplacement, un magnifique immeuble, à un prix très intéressant… Il y a donc des affaires à faire. Sachant, et c’est intéressant de le souligner, que dans ce cas les investisseurs sont au rendez-vous.
C’est-à-dire ?
Yann Videcoq – Pour acquérir cet immeuble rue de Sèvres, nous avons levé près de 40 M€ en un peu moins d’un mois. Nous avons même dû refuser une partie des fonds… On parle beaucoup en ce moment de crise de l’immobilier, de crise de la collecte. Mais force est de constater que lorsque l’on met à la disposition des épargnants des produits qui les intéressent, ils sont toujours là…
Nous allons venir sur le sujet de la collecte. Mais d’abord, petites précisions sur les performances de vos fonds. Vous l’avez dit, elles expliquent pour partie votre succès commercial puisque, l’an dernier, vous placiez en première position des classements votre SCPI Transitions Europe avec un Taux de Distribution, assez exceptionnel, de 8,16%. Ferez-vous aussi bien cette année ?
Yann Videcoq – C’est en tout cas notre objectif. Mais nous préférons rester prudents. En augmentant nos objectifs au fur et à mesure de l’avancement de l’année. Alors, l’an dernier, qui était le premier exercice pour Transitions Europe, cette dernière a effectivement distribué un rendement de 8,16%. Un taux que l’on n’avait pas vu depuis bien longtemps dans l’univers des SCPI. Pour 2024, nous avons l’ambition de réaliser une performance d’au moins 7%. Et nous sommes, aujourd’hui, en bonne voie pour l’atteindre. La SCPI a déjà versé un dividende de 4,20 € par part au titre du 1er trimestre. A rapporter à un prix de part de 200 €. Nous sommes donc pour l’instant très clairement au-delà de cet objectif[1].
Et sur vos unités de compte immobilières ?
Yann Videcoq – Sur Territoires d’Avenir, qui a généré une performance de 6,15% en 2023, l’objectif est de positionner dans une fourchette comprise entre 5% et 6%. Là aussi, c’est bien parti. Silver Avenir, notre fonds viager, était au-delà des 6% l’an dernier. En raison d’un phénomène de rattrapage conjoncturel d’acquisitions. Plus de 200 M€ ont en effet été investis l’an dernier…
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A propos d’Arkéa REIM(i)
Arkéa Real Estate Investment Management est la société de gestion immobilière du Crédit Mutuel Arkéa. Au sein du modèle multi boutiques d’Arkéa Investment Services, Arkéa REIM réunit l’expérience d’un bancassureur français de premier plan et d’experts reconnus de l’immobilier. Au côté d’Arkéa Real Estate, l’ambition d’Arkéa REIM est d’accompagner les transitions à l’œuvre sur les marchés immobiliers en offrant des produits répondant aux attentes des investisseurs pour un immobilier à la fois durable et performant.
- Information extraite d’un document officiel de la société.
[1] Note de la rédaction : sur la base d’un dividende trimestriel de 4,20 € reconduit à l’identique sur les quatre trimestres de l’année, le dividende annuel s’établirait à 16,8 €. Le Taux de Distribution annuel théorique ressortirait alors à 8,4% (16,8/200).