La famille de Chatauvieux a revendu ses parts à des actionnaires présents dans son capital de longue date mais entend poursuivre sa collaboration à l’international avec la foncière.
La famille de Chatauvieux achève de couper les ponts capitalistiques avec sa filiale foncière réunionnaise. Entrée en Bourse à l’occasion d’un spin off de la société Bourbon dont les actionnaires avaient reçu des titres CBO Territoria sous forme de dividende en 2005, cette société qui allie les métiers de promoteurs de société foncière avait conservé par le biais de sa Jaccar Holdings (actionnaire de référence du groupe Bourbon) son actionnaire historique à hauteur de 19,4% de son capital.
Ces actions sont aujourd’hui reprises par un groupe d’actionnaires historiques privés et par le management de CBO Territoria. L’opération se fait au cours de 3,08 euros par titre. Ce prix présente une prime sur le cours de Bourse qui cotait 2,93 euros à l’annonce de l’opération. Les investisseurs privés historiques belges, Philippe Diricq, Serge Goblet et Jean-Marc Heynderickx, regroupés au sein d’une holding dénommée Hendigo, vont désormais détenir 18,8 % du capital et deviennent ainsi les nouveaux actionnaires de référence. Parallèlement, le management représentera 5,5 % du capital, contre 0,5 % avant acquisition des titres Jaccar Holdings.
La gouvernance de la société reste inchangée.
« Cette nouvelle étape dans l’histoire de notre entreprise montre son dynamisme et la confiance que lui témoignent les investisseurs. Si l’actionnariat de CBO Territoria reste majoritairement réunionnais, le renforcement de la participation d’actionnaires historiques est pour nous une marque indiscutable de l’intérêt que présentent tant les perspectives d’évolutions de notre Groupe que le développement continu et prometteur de notre territoire. Avec le soutien de nouveaux investisseurs et en collaboration avec JACCAR Holdings, CBO Territoria poursuit, plus serein que jamais, ses objectifs de développement » déclare Eric Wuillai, Président directeur général de CBO Territoria.
Cependant si Jaccar Holdings sort du capital de sa filiale foncière, son président Jacques de Chatauvieux indique à l’occasion de la vente de ses titres sa volonté de collaborer « en toute indépendance » avec son ancienne filiale « sur des projets immobiliers à l’international » quoi qu’il souligne parallèlement « les excellentes perspectives qu’offre le Groupe sur l’Île de La Réunion, territoire porteur d’avenir » alors que CBO Territoria dispose d’importantes réserves foncières sur l’île » dont elle n’est jamais sortie pour investir ailleurs. C’est sur son territoire d’origine que la société modifie peu à peu son profil en devenant une foncière détentrice d’un patrimoine immobilier, dépassant ainsi sa vocation initiale de promoteur (voir pierrepapier.fr du 26 février 2013 : CBO Territoria accélère sa mue en foncière).
Au 1er semestre 2013, les loyers bruts générés par l’activité de la foncière ont poursuivi leur progression (+ 10 %) pour atteindre 6,9 millions d’euros contre 6,2 millions au 1er semestre 2012, générés à 65 % par les actifs d’immobilier professionnel. Cette hausse de revenus est soutenue par la mise en service de nouveaux actifs conformément à la stratégie d’accroissement du patrimoine locatif du Groupe (progression des surfaces en 2012 de 11 % en immobilier d’entreprise, et de 13 % en logements). Dans le même temps, les revenus de l’activité de promotion immobilière ont diminué de 12 % sur le semestre à 33 millions d’euros.
A terme, CBO Territoria pourrait opter pour le statut SIIC de transparence fiscale. Ce qui n’est pas encore le cas et cela permet donc à ses actionnaires de détenir leurs actions à l’intérieur d’un plan d’épargne en actions (PEA).
pierrepapier.fr