L’assureur mutualiste SMA-BTP envisage de relever de près de 10 % le prix de son OPA sur la foncière. Il a rendu publique sa réflexion en ce sens à l’occasion de l’examen du recours contre l’OPA du premier actionnaire de Tour Eiffel qui demande la suspension de l’offre devant la Cour d’appel de Paris.
La Cour d’appel de Paris doit se prononcer le 8 avril sur une éventuelle suspension de l’OPA de SMA-BTP sur Tour Eiffel en statuant sur le calendrier de l’examen du recours déposé par le premier actionnaire de la foncière. Sans attendre, l’assureur mutualiste se déclare en position de surenchérir sur son offre initiale à 48 euros par titre. Il ne le fera que lorsque le recours contre son offre publique sera définitivement purgée.
Le prix de 48 euros est contesté par Chuc Hoang, premier actionnaire de Tour Eiffel avec près de 30 % du capital qui est suspecté par les dirigeants de la foncière de vouloir prendre le contrôle de la société sans avoir à en payer le prix. Cet actionnaire remuant a d’ailleurs poursuivi sa montée au capital depuis le dépôt de l’offre en acquérant des titres à des prix supérieurs à celui des termes de l’offre. De fait, depuis le dépôt de l’OPA, le cours a constamment été supérieur à 48 euros. Et ce prix d’OPA a semblé a nombre d’observateurs peu pertinent car inférieur de plus de 20% sur la valeur d’actif net réévalué (58,20 euros par action). Pour un initiateur sérieux, qui a lui-même contesté les conditions de l’offre lancée par Icade sur Silic dont il était actionnaire, ce prix au rabais appelait un relèvement. On s’en approche donc. Peu importe la motivation de SMA-BTP pour sa surenchère qu’il motive par la qualité des résultats publiés depuis le dépôt de son offre.
Le relèvement envisagé par SMA-BTP reste cependant très limité puisque il est de l’ordre de 10 %, le nouveau prix d’OPA resterait donc inférieur de près de 10 % à l’ANR. On voit mal comment SMA-BTP peut espérer l’emporter quand un actionnaire détient déjà près du tiers du capital et qu’il entend s’opposer à l’offre. Il faudra sans doute une surenchère supplémentaire si SMA-BTP veut vraiment atteindre sa cible.
Rappelons que l’offre de l’assureur mutualiste a été reçue comme une OPA amicale par le conseil d’administration de Tour Eiffel qui a cependant rendu publique ses critiques sur le prix d’offre. L’appréciation du conseil de Tour Eiffel reste conditionnée par les conclusions de l’expertise qu’il a commandé à la banque Rothschild, restée secrète jusqu’à aujourd’hui.
Parallèlement à la contestation du prix de l’OPA, le recours déposé par Chuc Hoang vise à contester la capacité pour un assureur mutualiste à prendre le contrôle d’une société à but lucratif et attaque la transparence de l’offre quant à ses conséquences sur le statut SIIC de Tour Eiffel.
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