La sortie du dispositif Malraux des niches fiscales permet à la société de gestion de SCPI de développer fortement sa collecte sur ce segment.
La société de gestion Intergestion qui s’est développée sur le compartiment des SCPI Malraux avant de se diversifier dans les SCPI de rendement et dans le déficit foncier entend collecter plus de 50 millions en 2013, contre 38 millions l’an dernier. Si le taux de croissance de cette collecte ralentit (près de 40 % contre 145% en 2012) c’est que la base de calcul a considérablement augmenté l’an dernier. Pour comprendre le dynamisme d’Intergestion, mieux vaut retenir que cette année sa collecte va presque doubler en poids relatif de la collecte globale des SCPI qui pour sa part a tendance à s’effriter. Cependant, si la collecte globale des SCPI se ralentit c’est en partie parce que les SCPI Duflot ne remplaceront pas les flux attirés par le dispositif Scellier. Et c’est justement cette moindre concurrence des SCPI fiscales les plus banales qui font les choux gras d’Intergestion.
Le groupe entend collecter en 2013 une quinzaine de millions d’euros sur sa SCPI de déficit foncier Grand Paris Pierre. Le dispositif de déficit foncier des SCPI est assis sur la pratique de droit commun qui consiste à déduire les coûts entrepris sur les travaux engagés sur un patrimoine locatif sur ses revenus fonciers et de l’ensemble de ses revenus (voir pierrepapier.fr du 21 mars 2013). Ce mécanisme simple est apparu comme une réponse efficace aux contribuables désireux de compenser leurs revenus fonciers de plus en plus taxés.
Mais c’est sur la nouvelle SCPI Malraux, Pierre Investissement VIII, qu’Intergestion fonde l’essentiel de ses espoirs de collecte cette année. Son capital social vient d’être relevé pour collecter une trentaine de millions d’euros d’ici la fin de l’année. Le dispositif fiscal Malraux permet de déduire une grande part de son investissement correspondant aux travaux de rénovation engagé sur de immeubles situés dans des zones définies. Les élus locaux ont bien compris tout le parti qu’ils pouvaient attendre de ces financements pour rénover leurs quartiers anciens. C’est sans doute pour cela que le Parlement l’a exclu des niches fiscales, au même titre que les Sofica finançant le cinéma. Ces dernières restant soumises pour leur création à l’agrément de Bercy, le Malraux apparaît comme le seul régime sans limitation. C’est pourquoi Intergestion escompte un relèvement du montant moyen des souscriptions qui avait été orienté à la baisse (400 00 euros contre 80 000 auparavant) à l’issue de la réforme entrée en vigueur en 2010 remplaçant la déduction de revenus imposables au profit d’une réduction d’impôts. Concrètement, les particuliers peuvent maintenant déduire jusqu’à 100 000 euros de leur impôt en souscrivant jusqu’à 168 000 euros en SCPI Malraux (voir pierrepapier.fr publié le 15 avril 2012 : Les habits neufs des SCPI Malraux : de la haute couture au prêt-à-porter de luxe). Quoi que la commission de souscription s’élève à 14 % pour la SCPI Pierre Investissement VIII, Gilbert Rodriguez, le président d’Intergestion, estime que sa SCPI est très compétitive puisque son groupe maîtrise le « sourcing » des immeubles à rénover ainsi que l’assistance à maîtrise d’ouvrage qui lui permettent de sortir des opérations avec un discount de près de 25 % sur certains concurrents.
Enfin, Intergestion entend collecter près de sept millions d’euros sur sa SCPI de classique diversifiée Cristal Rente qui investit dans le résidentiel dynamique, les lots de parkings et les murs de boutiques. Le rendement de ses parts DVM (1), à 5,60%, la rend assez attractive.
Christophe Tricaud
Pierrepapier.fr
(1) DVM : taux de distribution sur valeur de marché des parts