La dernière note de conjoncture des Notaires de France dresse un bilan positif de l’évolution, tant en volume qu’en prix, de l’immobilier ancien. Côté logements neufs, la tendance est nettement plus morose…
L’ancien va bien… Comme les Notaires de France l’anticipaient depuis plusieurs mois, la tendance au tassement des volumes de ventes de logements anciens s’est une nouvelle fois confirmée au 3e trimestre 2018 – dernière donnée disponible -. Côté prix, comme le prévoyait également le site édité par le Conseil supérieur du notariat, l’accélération de la hausse est aussi au rendez-vous.
Près d’un million de transactions en 2018
Après un volume record enregistré en 2017 (960 000 transactions), les notaires estimaient qu’un sommet avait été atteint. Avec 957 000 transactions fin octobre, la prédiction reste d’actualité : toutes les études notariales constatant un léger tassement en fin d’année, il est « peu probable », parient les Notaires de France, que le seuil du million soit dépassé en 2018. A l’appui de cette hypothèse, ils rappellent que ces volumes, élevés en valeur absolue, sont en revanche, une fois rapportés au stock global de logements (35,4 millions au 1er janvier 2018, selon l’Insee), proportionnellement équivalent au chiffre constaté au début des années 2000 (environ 800 000 ventes).
Des prix toujours orientés à la hausse
« L’ensemble de ces données conduit à conclure que nous avons certainement atteint un plafond en termes de volumes, conséquence tant d’un effet de seuil que de prix majoritairement orientés à la hausse, aussi modeste soit-elle », considèrent, finalement, les Notaires de France. Car la hausse est, elle, toujours au rendez-vous. Au 3e trimestre 2018, le prix des appartements anciens sur l’ensemble du territoire a encore progressé de 1,4% par rapport au trimestre précédent, et de 3,4% sur un an glissant. Les projections à fin février 2019 donne une tendance encore plus positive, avec une croissance estimée de +3,7% sur un an glissant. Les maisons anciennes, elles aussi plus onéreuses, progressent toutefois plus lentement (+3,5% en projection à fin février). Et évidemment, l’Ile-de-France (+4,2% pour les appartements sur un an glissant fin septembre), et plus particulièrement Paris (+6,2%), font nettement mieux que le reste du marché.
Le neuf à la peine
Côté logement neuf, le constat est beaucoup plus morose. Non seulement les prix des logements individuels sont désormais orientés à la baisse (-3,5% sur un an glissant, fin septembre 2018), mais les volumes plongent (-21,4% au niveau national). Pour expliquer ce marasme, les Notaires de France avancent plusieurs explications : des prix plus élevés que dans l’ancien ; un marché tiré essentiellement par l’investissement locatif, où le gisement d’investisseurs potentiels résiduels s’est sans doute tari ; le recentrage du dispositif Pinel sur les zones les plus tendues (sachant que 2/3 des ventes, en province, sont assorties d’un avantage fiscal) ; et un contexte globalement défavorable – politiquement et médiatiquement – à la poursuite du soutien, par les pouvoirs publics, d’un secteur perçu comme déjà massivement subventionné. Rien de très encourageant, donc…
Frédéric Tixier