2017 n’égalera pas 2016. L’an dernier, les volumes investis en immobilier d’entreprise français sont restés à des niveaux très élevés – +39% au-delà de la moyenne décennale -, sans parvenir toutefois à dépasser le montant enregistré en 2016 (-3%). La prime de risque des actifs immobiliers, en repli, reste attractive. SCPI et OPCI figurent parmi les investisseurs les plus actifs.
« Une fin d’année vrombissante, mais pas triomphante », constate Cushman & Wakefield dans l’étude annuelle qu’il consacre à l’investissement dans l’immobilier d’entreprise banalisé (bureaux, commerces, entrepôts et locaux d’activité).
39% au-delà de la moyenne décennale – Au 4e trimestre, « la nette accélération des volumes d’investissements – avec un doublement des montants d’un trimestre sur l’autre – n’a pas permis de combler le retard pris sur l’année 2016 au cours du 3e trimestre (-7% en un an) », explique le courtier. Résultat : l’année 2017 se termine sur un chiffre certes élevé – 26,1 Md€ -, mais inférieur de 3% à celui constaté en 2016. Les volumes restent toutefois supérieurs de 39% par rapport à la moyenne des 10 dernières années. Si le prix unitaire moyen des transactions se stabilise à 39 millions d’euros, les méga-transactions – montant supérieur à 200 M€ – ont rythmé le 4e trimestre. Sur l’ensemble de l’année, cette tranche d’opérations totalise 9,4 Md€ d’investissements, « un niveau exceptionnel non égalé depuis 2007 (10,1 milliards) », détaille Cushman & Wakefield, en rappelant l’acquisition emblématique de l’année, l’immeuble de bureaux « Cœur Défense » par le club deal associant ACM, Amundi Immobilier et Primonial REIM.
Erosion des primes de risque – Cette bonne santé de l’immobilier d’entreprise, qui devrait se confirmer en 2018, reste toutefois marquée par la baisse tendancielle des rendements. En 2017, la contraction des taux « prime » s’est poursuivie, le rendement des bureaux et, surtout, celui des commerces, franchissant à la baisse le seuil des 3%. La remontée des taux d’intérêt de long terme a eu pour effet de réduire encore davantage la prime de risque – le différentiel entre le rendement des actifs et le taux sans risque – des actifs immobiliers. Pour autant, « ce « spread » reste incitatif » considère Cushman & Wakefield, l’évaluant à 145 points de base sur les commerces, 220 points de base sur les bureaux à Paris « QCA », et à un peu plus de 420 points sur le secteur logistique.
Montée en puissance des OPCI et SCPI – Le courtier constate par ailleurs d’importants changements dans la typologie des acquéreurs. 2017 atteste de la montée en puissance des véhicules non cotés de la pierre-papier, OPCI et SCPI affichant un volume d’investissement de 8,8 Md€, soit 48% de plus que celui enregistré en 2016. La forte collecte dont ils sont l’objet a en outre conduit ces acteurs « traditionnellement très actifs sur les petits et moyens volumes, à élargir leur gamme d’investissement à des opportunités d’un montant supérieur à 100 millions d’euros, voire même au-delà de 200 millions d’euros », souligne Cushman & Wakefield. Pour la première fois de leur histoire, ajoute-t-il, OPCI et SCPI occupent « une position centrale sur la scène française de l’investissement en immobilier d’entreprise, tant en qualité d’acquéreur que d’investisseur net ».
Frédéric Tixier
A propos de Cushman & Wakefield(i)
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(i) Cette information est extraite d’un document officiel de la société