Si la clientèle patrimoniale manifeste peu d’appétit pour le nouveau dispositif fiscal d’incitation en faveur de l‘investissement immobilier locatif, l’UFF veut quand même y croire et déploie ses efforts pour la convaincre. La banque spécialisée dans la distribution de produits d’épargne collective sera le premier commercialisateur de SCPI Duflot en 2013 en partenariat avec La Française.
Le dispositif d’incitation à l’investissement immobilier résidentiel Duflot a bien du mal à trouver grâce auprès de la population de la clientèle patrimoniale. C’est l’un des enseignements qui ressort de la cinquième édition de l’observatoire UFF/IFOP. D’autant que la menace de blocage des loyers agitée par la Ministre du Logement ne facilite pas.
Cette enquête menée auprès de 300 français détenant des valeurs mobilières ou de l’assurance-vie ou dont la possession d’un patrimoine financier est supérieur à 30 000 euros s’accompagne d’une intention de réaliser un placement financier dans les deux ans montre parallèlement un regain d’optimisme de cette clientèle traditionnellement sensible à l’optimisation fiscale.
Le peu d’appétence des clients patrimoniaux pour le Duflot contraste avec un intérêt qui reste fort pour l’immobilier. La moitié d’entre eux se déclare prêts à investir dans l’immobilier, mais plus des deux tiers connaissent mal le Duflot. Après un rappel du dispositif auprès de panel de l’observatoire, 15 % des répondants se disent prêts à en profiter, tout en déclarant qu’un blocage des loyers pourrait remettre en cause cet intérêt.
C’est peu mais suffisant pour que l’UFF se soit mobilisé pour distribuer ce produit dont elle assure qu’il permettra d’obtenir des performances satisfaisantes. La banque vise une collecte de 20 millions d’euros d’ici la fin de l’année. Forte de son réseau de 90 conseillers commerciaux et de ses 115 600 clients particuliers, elle a déjà collecté 2 millions d’euros à l’issue de sa première semaine de commercialisation. Avec cet objectif, l’UFF devrait absorber l’essentiel de la collecte de la SCPI lancée par son partenaire La Française (voir pierrepapier.fr du 25 septembre 2010 : La Française REM lance sa SCPI Duflot). Ces ambitions suffisent à expliquer que La Française ait déjà mis sur les rails la création d’une deuxième SCPI Duflot…
L’objectif de collecte de l’UFF sur ce produit reste modeste au regard de celle qu’elle a obtenu avec le dispositif Scellier avant que son avantage fiscal ne soit raboté. Elle avait alors distribué pour près de 65 millions d’euros dans l’année. Comme pour le Scellier, l’essentiel des souscriptions – maintenant en moyenne de 60 000 euros – est adossé à des crédits qui permettent aux souscripteurs de maximiser l’intérêt fiscal de l’opération en se créant des déficits fiscaux.
L’engouement de l’UFF pour les SCPI Duflot n’est pas partagé par beaucoup de réseaux de distribution, ni par les CGP ? De sorte que seules deux SCPI spécialisés sur ce segment ont vu le jour : outre Multihabitation 7 gérée par La Française REM, la SCPI Ciloger Habitat 4 est gérée par Ciloger (voir pierrepapier.fr du 16 juillet 2013 : Ciloger lance les souscriptions de la première SCPI Duflot) dont l’ambition de collecte auprès de ses partenaires et dans les réseaux de la Banque Postale et des Caisses d’épargne, est de 27,8 millions d’euros.
A noter également, dans les résultats de l’observatoire que pour ce panel de clientèle patrimoniale, les SCPI seraient privilégiées par 38 % de ceux qui envisagent d’investir dans l’immobilier locatif en logement neuf. C’est trois points de mieux qu’en 2012.
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