Nous sommes en début d’année, c’est la saison des vœux.
Avant de formuler le mien, je dois l’expliquer.
Pour la plupart d’entre nous, l’immobilier est comme l’air que l’on respire. Le seul fait d’habiter quelque part, de se rendre à son travail, de travailler aussi, de faire ses courses, d’aller à un concert, que rencontre-t-on sinon de l’immobilier ?
Si en plus, comme nombre d’entre nous, on exerce son activité dans le secteur immobilier – architecture, construction, gestion, investissement, expertise, information et j’en passe – alors l’immobilier occupe une place encore plus importante dans notre vie.
Mais voilà, nous, français, nous sommes des intellectuels. Débats, controverses, nous aimons les grandes idées, nous aimons prendre de la hauteur.
C’est qui est arrivé semble-t-il à nos responsables politiques. Ils ont tellement pris de la hauteur, leurs schémas intellectuels se sont tellement épurés qu’ils n’ont pas gardé le souvenir du réel. L’immobilier, pour eux, est quelque chose d’étrange, de lointain, voire de nuisible. D’ailleurs, ils n’ont pas été préparés par leurs belles études. Est-ce qu’un jour, à l’école ou au Lycée, on vous a parlé d’immobilier ? Alors, à l’université…
Pour tenter de contrer ce grand dérapage intellectuel, je vous propose un bref exposé à l’intention des gens intelligents qui nous dirigent, en posant une question toute simple : pourquoi l’immobilier ?
Parce que depuis les premières cités antiques, la civilisation s’est développée dans les villes, et c’est sur cette base qu’elle s’épanouit.
Parce que l’activité économique doit bien reposer sur quelque chose, un endroit où les hommes et les femmes peuvent travailler, parler, échanger, imaginer, innover.
Parce que la sécurité est une préoccupation importante pour beaucoup de familles, et que la propriété de leur lieu de résidence est la première sécurité financière qui leur vient à l’idée.
Parce que les actifs immobiliers sont, dans toutes les économies du monde, les principaux en valeur. Imaginez-vous des épargnants ou des investisseurs institutionnels mettre leur argent – pour le transporter dans le temps – en se détournant d’un tel gisement de richesse ?
Parce que… on pourrait multiplier les parce que !
Il y a des réductions de dépenses énergétiques à réaliser, et où allons-nous le faire sinon là où l’on habite, là où l’on fait ses courses, là où l’on travaille ?
Il y a des nouvelles formes de travail à développer, et il faut apporter des locaux différents, adaptés.
Les métropoles sont le creuset du dynamisme économique et du vivre ensemble, il faut bien les aménager, adapter, améliorer.
Et puis, l’esthétique compte aussi. De beaux espaces, pour être avec ses collègues, entre amis ou en famille. De belles villes.
Alors oui, il y a l’économie dans les livres et les grandes idées, mais il y a aussi l’économie dans la vie réelle. Et là, il y a l’immobilier.
Le grand Paracelse, à l’aube de la Renaissance, disait des médecins de son temps qu’ils lisaient les mauvais livres, car c’était le livre de la Nature qu’ils auraient dû feuilleter.
Ah, si nos dirigeants débordant d’intelligence voulaient bien feuilleter le livre de la vraie vie !
Voilà le vœu que je formule pour cette nouvelle année.
Je vous souhaite aussi beaucoup de bonheur
Voir aussi Immobilier, le discours inattendu