Savez-vous que partout dans le monde, sur toutes les places boursières, il s’est passé quelque chose à propos du logement ?
Je m’explique. Il y a un compartiment immobilier en Bourse. Ce sont les « Foncières », ces sociétés qui construisent ou achètent des immeubles et les mettent en location. Certains pays comme les Etats-Unis, l’Allemagne, ou la Suède ont même un compartiment Logement important en Bourse. Eh bien voici une information qui vous avait peut-être échappé : sur toutes les Bourses qui ont des Foncières spécialisées sur le logement, celles-ci enregistrent depuis plusieurs années, continuellement, une performance supérieure à celle des autres Foncières.
D’accord, la Bourse est caractérielle, elle monte et descend soudainement, on ne sait pas trop si c’est la passion ou la raison qui la guide, mais justement, c’est une girouette, elle indique le sens du vent même quand celui-ci n’est pas encore très fort. C’est pour cela qu’on dit souvent qu’elle anticipe : en fait, elle ressent les tendances émergentes.
Quelle est donc cette brise de printemps qui souffle sur la valeur du logement partout dans le monde ?
Il suffit de poser la question pour apercevoir la réponse. Face à la grande vague technologique, pas de forteresse immobilière. La société change, un point c’est tout. Elle nous fait basculer vers une économie de l’usage, vers un impératif de mobilité, vers des comportement de zapping. Le logement n’échappera pas à cette évolution. De plus en plus de jeunes ou moins jeunes ne pourront plus ou ne voudront plus se stabiliser dans la propriété de leur habitation. Mais si l’usage se développe par rapport à la propriété, il faudra que des biens soient mis à disposition ! Il y a donc de l’avenir pour les grands investisseurs qui prendront la relève de la propriété du logement. C’est ce que nous disent les Bourses, en faisant d’ores et déjà monter les cours des Foncières logement.
Je sais bien qu’en France l’immobilier n’a pas la cote auprès de nos dirigeants. Mais en est-on vraiment sûr ? Après tout, il fallait supprimer l’ISF, et pour cela il fallait aussi un bouc émissaire. Pas de chance, c’est nous. Mais c’est de la tactique ! Bien sûr que le logement mérite un grand effort d’investissement, si l’on veut que notre pays, donc notre économie, reste dans la course dans le monde tel qu’il va.
D’ailleurs, l’écart entre les discours et la réalité me fait penser à une phrase célèbre du philosophe Bergson. Je rappelle qu’il y a un siècle celui-ci se rendit aux Etats-Unis et mit dans la balance tout le poids de son immense notoriété de l’époque, pour convaincre les États-Unis de venir à notre secours dans la Première guerre mondiale. C’est peu connu, mais ce fut décisif. Henri Bergson avait donc fréquenté le domaine de la politique. Il écrivit dans son dernier livre :
« N’écoutez pas ce qu’ils disent, regardez ce qu’ils font ».
Alors, espérons !
Je vous souhaite une très, très bonne journée.