On reconnaît traditionnellement comme un atout des sociétés foncières, le fort rendement procuré à leurs actions par des dividendes généreux. Cette importante distribution des bénéfices a d’ailleurs été consacrée par le régime fiscal de transparence des Sociétés d’investissement immobilier cotées (SIIC). Les SIIC ont l’obligation de distribuer 85 % de leurs revenus locatifs nets et 50% des plus-values de cessions.
Cette obligation de distribution est le pendant de la transparence fiscale. On exonère les SIIC d’impôts sur les sociétés et on saisit l’impôt chez leurs actionnaires qui encaissent leurs dividendes. Logique ! C’est au nom de cette logique que la loi de finances 2012 a exclu les SIIC des PEA à compter du 21 octobre dernier (les titres présents dans les PEA à cette date sont autorisés à y demeurer). La morale fiscale est sauve même si du coup on crée une catégorie d’actions particulière toujours néfaste et difficile à comprendre pour les investisseurs, particulièrement les institutionnels dont les neurones sont paresseux.
Ce cadre fiscal et la volonté de certaines SIIC d’offrir un titre attractif en Bourse permet à certaines sociétés, souvent celles qui souffrent d’une forte décote de leur cours de Bourse sur leur valeur d’actif net, d’offrir des rendements alléchants, parfois supérieur à 7 %… le rendement d’Affine ressort ainsi à 8,3 %, celui de Tour Eiffel à plus de 10 %.
Aujourd’hui, les forts rendements ne sont pourtant plus l’apanage des seules foncières. La crise des marchés financiers depuis 2008 et le coup de tabac de 2011 ont tellement fait baisser les cours de bourse de beaucoup de sociétés que leur dividende, souvent maintenus malgré la déprime des cours de Bourse, procure eux aussi des rendements très élevés.
Au sien du CAC 40, l’action Unibail-Rodamco procure un rendement de 5,4 % sur la base d’un dividende versé en 2012 de 8 euros et d’un cours de Bourse de 148 euros, en date du 29 mars. Appréciable, soit ! Mais loin d’être le plus fort du panier des 40 valeurs composant l’indice de référence de la Place parisienne. Les actions Bouygues et EDF « donnent » plus de 6 %, Vivendi et GDF Suez plus de 7 %. La palme revenant à France Telecom avec un rendement de 12,2 %.
Cela ne veut pas dire que le sort des actionnaires de ces champions du rendement soit enviable. Le copieux dividende de l’opérateur Telecom historique est bien peu de chose si on garde en tête le recul de son cours de bourse de près de 30 % en un an. Il est loin de compenser la perte en capital…
Les actionnaires d’Unibail-Rodamco s’en sortent beaucoup mieux puisque leur titre n’a cédé que 1,23 % au cours des 12 derniers mois. Leur performance globale est donc positive. Ils sont d’ailleurs bien les seuls parmi les actionnaires des champions du rendement du CAC 40.
Christophe Tricaud
Pierrepapier.fr