
Une large majorité des professionnels de l’immobilier locatif (promoteurs, sociétés de gestion de SCPI, conseillers en investissement…) s’étaient pourtant résignés à une année blanche, ne doutant pas que la question du financement du logement dans l’Hexagone se solderait forcément par la mise en place d’un nouveau dispositif prenant le relais de la loi Scellier. Ils n’auront pas à attendre. Dès le 14 septembre, à l’occasion de la publication du projet de loi des finances pour 2013 les grandes lignes en seront connues. On sait déjà que l’accent sera mis sur le logement intermédiaire et que le dispositif reposera sur un zonage. Tout se passe comme si la ministre avait retenu les enseignements des travaux menés par Gilbert Emont, senior advisor au sein de l’IEIF qui pointe les problèmes associés du manque de logements intermédiaires en zones tendues, expliquant que le marché immobilier hexagonal n’avait rien de monolithe.
Quant à la carotte fiscale, il semble qu’on abandonne la réduction de l’impôt sur le revenu pour revenir au principe d’une imputation partielle de l’investissement en déduction des revenus déclarés par les contribuables. Un système qui privilégie donc les gros revenus les plus taxés. Ce qui nous ramènerait à la logique du dispositif Besson dont l’efficacité s’est révélée peu satisfaisante.
Le succès dépendra de la réalité de l’incitation fiscale mais aussi du rendement global que pourront espérer les investisseurs. Si les plafonds de loyers sont bas cela ne condamne pas forcément le nouveau dispositif car l’Etat peut modifier sensiblement la donne avec deux mesures. Le premier élément tient à la valeur du foncier : si les constructions se réalisent sur des terrains de l’Etat, un loyer faible permettra une rentabilité satisfaisante (l’État prévoie de céder 930 terrains d’ici 2016 pour accélérer la production de logements). Parallèlement, une garantie de l’Etat sous une forme ou sous une autre du paiement des loyers ferait accepter aux investisseurs un rendement faible en vertu de la théorie du couple risque/rendement.
On le voit si le principe d’un nouveau dispositif est acquis, le diable se cache encore dans les détails.
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