Les ministres ignorent les actions cotées en Bourse et les SCPI, leur préférant les comptes bancaires sur livret. On y verra un oubli de financer les entreprises et l’économie autant qu’une grande légèreté de leur part dans la perspective de leurs vieux jours…
Avec l’exercice de transparence des patrimoines du gouvernement, les ministres ne nous emmèneront pas longtemps en bateau. En tout cas pas avec la pêche-promenade déclarée par le ministre du travail pour une valeur de 4 000 euros, pas plus avec le frêle esquif de la ministre de la réforme de l’Etat déclaré pour 2 000 euros.
Plus sérieusement, cet étalage un peu malsain montre des ministres en tous points conformes à l’adage « le Britannique actionnaire, l’Allemand factionnaire et le Français … fonctionnaire ». Seule La ministre chargée des personnes âgées et de l’autonomie reconnaît-elle un portefeuille titre conséquent de 188 750 euros. A ses côtés, le patron de Bercy admet détenir 17 360 euros en titres et le ministre délégué en charge des relations avec le parlement, « avoue » détenir des actions cotées en Bourse. Encore cette reconnaissance se fait-elle, à peine dissimulée, sous l’intitulé « PEA Crédit Lyonnais » comme s’il s’agissait d’un des livrets bancaires qu’affectionnent visiblement tous ses confrères du gouvernement. PEA fort modeste d’ailleurs quand on sait que la limite légale de versement sur ces comptes titres atteint 132 000 euros. C’est pourtant un bon début monsieur le ministre. Continuez ! Le rapport Berger-Lefebvre sur la réforme de l’épargne longue remis la semaine dernière à Bercy est venu rappeler les besoins en fonds propres des entreprises que la plupart de vos confrères ignorent superbement. Et si ces derniers oublient de soutenir financièrement les entreprises en entrant dans leur capital, il ne faut pas non plus compter sur leur engagement financier dans l’immobilier d’entreprise sous forme de parts de SCPI. Les ministres sont absents de la cohorte des 500 000 porteurs de parts de SCPI qui financent l’immobilier d’entreprise en France.
La fonctionnarisation du gouvernement Ayrault se mesure plus largement à leur maigre épargne-retraite. La valeur cumulée de leurs contrats d’assurance-vie ne dépasse pas 2,2 millions d’euros dont les trois quarts appartiennent aux deux « riches » du gouvernement (912 000 euros pour la ministre chargée des personnes âgées et de l’autonomie et 516 000 euros pour celui des affaires étrangères). Faut-il que nos ministres soient sereins pour leurs vieux jours, à montrer autant d’imprévoyance que des cigales. Ou tout simplement qu’en bons fonctionnaires ils ne doutent pas que leurs pensions leurs soient versées sans barguigner. Combien de temps pourront-ils ignorer la crise des retraites que les Français du privé vont affronter durement tout au long des 20 prochaines années.
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