
Les habitués du monde de la gestion d’actifs et des marchés boursiers connaissent bien ces deux termes… Le Bêta, en jargon financier, désigne la performance issue d’un marché financier sous-jacent. Autrement dit, la performance sur laquelle le gestionnaire d’un fonds d’investissement n’a aucune prise : si le marché progresse, son fonds sera naturellement orienté à la hausse. Et réciproquement. L’Alpha, en revanche, mesure la capacité de ce même gestionnaire à faire mieux – ou moins bien – que le marché. C’est la partie de la performance due à son seul talent. Au choix des valeurs sélectionnées, au timing de ses investissements…
Les rendements des gestionnaires de SCPI peuvent eux aussi s’analyser à l’aune du Bêta et de l’Alpha. Actuellement, ces produits de la pierre-papier affichent des performances particulièrement alléchantes, sans doute supérieures à 4,5%[1] en moyenne en 2016. Mais c’est en grande partie parce que les marchés immobiliers « physiques » dans lesquels ils sont investis sont particulièrement dynamiques. Quand le Bêta va, tout va…
Mais que se passera-t-il quand les locataires des immeubles détenus par les SCPI seront devenus plus exigeants ? Quand un local commercial ne trouvera plus preneur, parce que son emplacement ne sera plus à la mode ? Ou quand les bureaux seront boudés, faute de répondre à des normes de consommation énergétique de plus en plus drastiques ? L’Alpha du gestionnaire de SCPI, c’est précisément d’anticiper l’évolution de ces critères d’occupation. En achetant, peut-être plus cher, systématiquement les immeubles les mieux durablement placés, et les mieux-disants en termes écologiques.
Dit autrement, l’Alpha de la SCPI, ce ne sont pas les rendements d’aujourd’hui, mais la performance de demain…
Frédéric TIXIER
Cet article a été publié dans Le Monde Argent du 12/12/2016
[1] La performance des SCPI est mesurée par leur TDVM (Taux de Distribution sur Valeur de Marché)


