Le commerce de détail est affecté par la baisse de la consommation française et par la concurrence de l’e-commerce. Les ventes des centres commerciaux ont reculé l’an dernier de 1,6 % après une baisse de 1,1 % en 2012. Le CNCC croit qu’on a touché le point bas.
Comme l’année précédente, les performances commerciales des centres commerciaux en France ont terminé sur un bilan négatif en 2013. Selon les premières estimations du Conseil national des centres commerciaux, la fréquentation s’est inscrite en repli de 1,7% sur l’année 2013 et les chiffres d’affaires des enseignes se sont repliés de 1,6%.
« On a atteint un plancher, on ne va pas descendre plus bas. Et je pense qu’on aura probablement une amélioration lente qui va s’amorcer au cours du second semestre » analyse Jean-Michel Silberstein, le délégué général du CNCC pour qui « ce recul de l’activité est constant depuis 2011 ». En 2012, la fréquentation avait chuté de 1,1%, et les ventes de 0,2%. Malgré tout, « l’érosion reste pourtant modérée au vu du contexte économique. Le commerce et la consommation en France sont tout de même descendus beaucoup moins bas que certains de nos voisins européens, et nos modèles demeurent solides et résistants » a-t-il estimé.
De fait, ce modèle continue à attirer les investisseurs. Après une année 2013 riche en ouverture de centres commerciaux (+37% de nouveaux mètres carrés inaugurés), notamment à l’automne avec Beaugrenelle à Paris et Aéroville en région parisienne, 2014 devrait à nouveau être riche en projets commerciaux, a indiqué le cabinet Cushman & Wakefield mardi. Les centres commerciaux de La Bongarde à Villeneuve-la-Garenne, des Terrasses du Port à Marseille et Vill’Up à Paris sont notamment attendus cette année.
Les investissements (achats/ventes) devraient également rester dynamiques, avec la finalisation de plusieurs gros projets, comme la cession de Beaugrenelle pour près de 700 millions d’euros ou le rachat des galeries marchandes de Klépierre par Carrefour pour plus d’1 milliard et le portefeuille Risanamento. Près de 2,5 milliards d’euros sont d’ores et déjà engagés. De quoi assoir la prévision de dépasser la barre des 5 milliards en 2014 comme le font les analystes du Retail Consulting Group après une année 2013 qui a vu les engagements en immobilier de commerces augmenter de 3 % d’une année à l’autre, passant de 3,5 milliards d’euros contre 3,4 en 2012. Le commerce représente ainsi 23 % des engagements en immobilier d’entreprise cette année, confirmant une part de marché qui reste supérieure à 20 % depuis 5 ans. Les investisseurs, majoritairement des nationaux (58 % des volumes investis) et essentiellement des institutionnels (6% seulement de privés), ont plébiscité les centres commerciaux et les pieds d’immeubles, chacun de ces segments concentrant 36 % des engagements.
Sur le marché des centres commerciaux, RCG a recensé 30 cessions pour un total de 1,3 milliard d’euros en progression de 46 % par rapport à 2012, mais loin du plus haut historique de 2,6 milliards d’euros en 2010. Cette reprise des investissements s’est accompagnée d’une baisse des rendements immobiliers descendant parfois jusqu’à 4,50% pour les actifs les plus en vue alors que les moins bien situés se sont négociés sur la base de rendement de plus de 7 %.
Le marché du commerce en pied d’immeuble cher aux SCPI spécialisées sur ce type d’actifs surperforme, avec plus de 1,2 milliard d’euros investis en 2013, un niveau historique très légèrement supérieur à celui de 2012.
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