Cinq majors de la pierre-papier se sont réunis mardi 20 mai devant une cinquantaine de CGP pour faire part de leur sentiment sur le marché de l’investissement immobilier d’entreprise et l’évolution qu’ils constatent sur les loyers de bureaux et de commerce. L’optimisme était au rendez-vous.
Quatre sociétés de gestion de SCPI indépendantes (La Française, Perial, Primonial et Sofidy) ralliées au panache d’Amundi, qui les a reçues dans son magnifique amphi dont le fonds une fois ouvert permet de découvrir la tour Eiffel au premier plan devant la Défense au Second : le premier Immo Day a permis mardi 20 mai à une bonne centaine de professionnels pour moitié des CGP de prendre l’ambiance auprès de ces « majors » de la gestion de fonds immobiliers. Et de découvrir ensuite les SCPI, et OPCI que ces acteurs de la pierre-papier désiraient mettre en avant lors de cette manifestation.
Les travaux ont débuté par un rappel des nouvelles potentialités offertes par la toute récente transcription en droit français de la directive AIFM par Stéphane Puel avocat du cabinet Gide, notamment sur la capacité élargie des SCPI pour valoriser leur patrimoine par d’importantes restructurations-constructions d’immeubles et l’acquisition de droits immobiliers. Ensuite son confrère Laurent Modave a fait un point sur les dernières évolutions la fiscalité de la pierre-papier qui font que l’imposition des plus-values de parts de SCPI devient plus avantageuse que celle de l’assurance-vie au bout de 14 années de détention.
La conjoncture de l’investissement immobilier a été au centre de la table ronde réunissant les représentants des cinq grands acteurs de la gestion de SCPI et d’OPCI d’immo Day. Pour Nicolas Kert (Amundi) après une baisse ténue des loyers de bureaux l’an dernier, on peut se demander si on n’assiste pas d’ores et déjà à un début d’amélioration de la position des bailleurs. A La Française, Marc Bertrand insiste pour sa part sur « la rente qui vaut très cher » quand on veut investir dans les actifs les plus sécurisés. Ce ne sont pas les flux d’investissement en provenance de toute la planète (Amérique du Nord, Asie, Allemange….) qui vont retendre ces primes de risques a expliqué pour sa part Laurent Flechet (Primonial) qui voit même ces nouveaux investisseurs saisir des opportunités en dehors du quartier central des affaires de Paris pour se saisir d’opérations plus opportunistes. Une prise de risque que pourrait bien conforter son analyse de l’évolution des loyers : « on n’est pas loin du point bas » se réjouit-il. A leurs côtés, Jean-Marc Peter (Sofidy) s’est plu à évoquer l’éco-responsabilité qui favorise les commerces de centre-ville qui sont le premier fonds de commerce de son groupe. Enfin Jean-Christophe Antoine (Perial) associe le soutien des prix à la masse des liquidités déversées par les banques centrales. Ce professionnel a insisté sur le sédentarisme des entreprises peu enclines à prendre des risques dans une conjoncture à faible visibilité et qui a conduit à ce 70 % des relocations de son groupe se concluent en renégociation avec les occupants des lieux.
Dans l’immobilier tout change, rien ne change et tous ces professionnels s’accordent pour penser que les campus construits en grande périphérie s’ils ont été une réponse à la crise, trouvent des limites pour les entreprises cherchant à attirer les talents. De son côté, Laurent Fléchet rappelait qu’ils ne fallait pas oublier la province. Cependant les métropoles susceptibles d’offrir un cadre attractif sont rares si on veut respecter les critères d’un marché suffisamment profond, d’une démographie favorable et d’un environnement, notamment le soutien des élus locaux, porteur. Jean-Christophe Antoine ajoute regarder également les infrastructure de transports (TGV, Aéroport…) la présence d’un pôle universitaire, une fiscalité modérée qui réduisent d’autant la liste des Cependant pourquoi aller en Province si on peut acquérir en bas de cycle des bureaux à la Défense, qui restera le premier centre tertiaire d’Europe ? Dans le commerce toutefois la liste des villes intéressant s’allonge : Jean-Marc Peter fixe le seuil à 50 000 habitants en prenant soin d’identifier le « barycentre abritant un centre commercial inter-ville qui siphonnerait les rues commerçantes de certaines cités ».
En conclusion cette table ronde a été le reflet d’un optimisme prudent de ces grands professionnels qui savent que l’immobilier ne saurait se déconnecter, quoiqu’avec une certaine inertie, de la marche de l’économie. Pour confirmer le retour à une conjoncture plus favorable pour les propriétaires il faudra « un souffle de reprise » espère Marc Bertrand.
La fin de la matinée a été consacrée à la présentation que ces acteurs souhaitaient mette en avant. Ainsi, Sofidy a rappelé l’augmentation de capital en cours de la SCPI Immorente 2, Visant les investisseurs désireux de valoriser leur patrimoine sans privilégier des revenus immédiats. Amundi a montré que son OPCI grand public Opcimmo tenait largement ses promesses. Primonial et la Française ont présenté leurs SCPI misant sur la santé et les besoins sociaux liés au vieillissement de la population, tout comme Périal, mais sous la forme d’un FPCI, proposant la thématique du viager.
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