La foncière dont le patrimoine est composé à 60 % de bureaux voit ses loyers résister. La SIIC réduira ses investissements pour ne pas sacrifier sa rentabilité en achetant trop cher.
La menace de tensions sur les loyers de bureaux, agitée par de nombreux commentateurs en début d’année, n’a pas trouvé d’écho chez Gecina qui voit récompensés ses efforts de sécurisation de ses baux accomplis au cours des dernières années. Les revenus locatifs bruts sont ressortis à 293.9 M€ au 30 juin 2014. A périmètre constant, les loyers sont en hausse de +2.2%. Cette progression résulte notamment de l’effet positif de l’indexation (+1.1%) et de la progression du taux d’occupation (+0.7%) qui ressort à un zénith de 95,4 %. L’effet des renégociations et relocations est neutre sur l’évolution des loyers à périmètre constant.
A périmètre courant, les loyers sont en baisse de -0.2% par rapport au 1er semestre 2013. Ce léger recul résulte essentiellement des pertes de loyers engendrées par les cessions et les mises en restructurations (-15.8 M€), supérieures aux revenus cumulés provenant des investissements et livraisons de projets (+9.7 M€) et de la croissance à périmètre constant (+5.6 M€). Cependant, l’effet des relocations et renégociations qui ressort à -0.3% à fin juin 2014 est en légère amélioration par rapport au niveau constaté à fin mars 2014 (-0.4%).
De quoi permettre à Gecina de confirmer sa prévision d’une croissance à périmètre constant des loyers de bureaux proche de +0.5% en 2014. A périmètre courant, les loyers de bureaux (hors Beaugrenelle) sont en hausse de +2.9%, au travers notamment des loyers provenant des immeubles récemment livrés ou acquis tels que la Tour Mirabeau, Marbeuf et Le France à Paris, ainsi que l’immeuble Docks en Seine à Saint Ouen.
Si la stabilité est assurée pour les loyers, c’est sur le terrain des investissements que se produit une inflexion, car les dirigeants de Gecina refusent de faire des acquisitions reposant sur des rentabilités dégradées par la hausse des prix des actifs de qualité. Son directeur général Philippe Depoux estime qu’il est sage de ralentir les investissements dans un marché de l’investissement euphorique. La Société d’investissement immobilier cotée (SIIC) a donc renoncé à son objectif d’investir 1 milliard d’euros en 2014. Parallèlement, la foncière va limiter ses cessions à 600 millions sur l’année contre 1 milliard initialement prévu.
Ces révisions stratégiques devront être validées par les nouveaux actionnaires de Gecina à l’issue de la cession de ses actions par Metrovacesa. Le nouveau tour de table verra le tandem Blackstone/Ivanhoé Cambridge friser la barre des 30 % du capital de la SIIC, alors que le Crédit Agricole détiendra un peu plus de 13% et le fonds souverain Norges Bank 9 %.
Le résultat net récurent du premier semestre ressort à 165.6 M€, en baisse de -0.7% par rapport au premier semestre 2013.
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