Le cap des 5 % de rendement des SCPI paraît toujours impossible à franchir à la baisse pour commercialiser des SCPI aux yeux de certains professionnels. Mais d’autres mettent en avant le profil de risque des investissements qui commence à être intégrer par les investisseurs.
« Avec un rendement de moins de 5 %, pas question de vendre des parts de SCPI à un CGP » lâche abruptement le responsable d’une société de gestion de SCPI. Il est vrai que le rendement des parts reste pour beaucoup le principal indicateur pour sélectionner une SCPI. A ce jeu-là, les SCPI à haut rendement séduisent à l’image de Corum Convictions qui a investi dans des actifs très rentables souvent atypiques et éloignés des grands marchés de l’immobilier tertiaires européens. Cependant, les SCPI qui ont vu leur rendement passer sous le cap symbolique des 5 % ne sont pas condamnées à faire du surplace sans collecte et sans croissance. Au moins deux des six principales SCPI collectrices lors du premier semestre ont franchi le pas et offrent un rendement légèrement inférieur à 5 %. Sont-elles moins bonnes que les autres ? Pas sûr ! Jacqueline Faisant, Présidente de BNP Paribas REIM, la société qui gère Accimmo-Pierre, la deuxième SCPI pour le montant des capitaux levés au premier semestre (154,6 millions d’euros) explique que le rendement de 4,70 % des parts de cette SCPI reflète la qualité de ses investissements à même de répondre aux besoins actuels des entreprises dans une conjoncture difficile. En province aussi le rendement s’ajuste et on achète aujourd’hui des immeubles sur la base d’un rendement locatif proche de 6 % qui s’éloigne des 7-7,5 % que l’on trouvait facilement il y a quelques années ». Ce qui offre d’ailleurs des opportunités aux SCPI ayant recours à l’endettement puisqu’elles peuvent financer leurs acquisitions à moins de 3 % et bénéficier de la prime de risque historique que supporte l’immobilier d’entreprise et les fonds immobiliers par rapport au rendement des emprunts d’Etat tombé sous les 1,2 %.
«Si Accimmo-Pierre attire toujours c’est que les clients regardent la nature du risque et pas seulement le rendement » ajoute la Présidente de BNP Paribas REIM. La difficulté de trouver de bons investissements amène d’ailleurs certains gestionnaires à freiner la collecte à l’image d’Allianz qui a préféré décalé de quelques semaines l’entrée de deux institutionnels pour ne pas diluer les porteurs de parts déjà présents dans ses SCPI. Et Jean–Pierre Quatrhomme,Président Directeur Général d’Immovalor Gestion, filiale d’Allianzen France, de mettre l’accent également sur le rallongement du temps nécessaire aux transactions pour répondre aux « due diligences » que les acheteurs se doivent aujourd’hui d’exiger. Face à cette compétition accrue Isabelle Rossignol, Présidente du directoire de Ciloger, se dit sereine car elle aborde la fin de l’année en situation de surinvestissement sur toutes les SCPI de son groupe. Et comme le montre l’excellent taux d’occupation de ses SCPI elle peut ajouter « on ne s’est pas trompé sur nos investissements ».
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