Rien ne semble plus s’opposer à l’OPA de SMA-BTP qui propose maintenant 53 euros par action Tour Eiffel. Au premier trimestre, les loyers de la foncière sont revenus de 16,8 à 13,2 millions d’euros, soit une baisse de 21,5%, dont 3,4% à périmètre constant.
La surenchère à 53 euros par action de l’assureur mutualiste SMA-BTP dans son OPA sur Tour Eiffel, assortie d’une baisse de son seuil de renonciation de 50 à 40 % semble avoir eu raison des velléités de prise de contrôle rampante de la société d’investissement immobilier cotée (SIIC). M. Chuc Hoang et les sociétés qu’il contrôle (MI 29 et Eurobail) ont cessé de déclarer à l’AMF leurs achats de titres Tour Eiffel qui rythmaient les séances de Bourse depuis plusieurs mois. Le titre qui n’avait jamais coté en dessous du cours de l’OPA initiale de SMA-BTP s’est stabilisé à 52 euros, soit un euro de moins que le libellé de la surenchère.
Ce ne sont pas les décisions de la Cour d’Appel de Paris qui pourraient motiver le retour de ces achats agressifs. Celle-ci a en effet décidé de ne pas donner de caractère suspensif au recours initié par MI 29 contre la décision de l’Autorité des marchés financiers déclarant conforme l’offre publique de SMA-BTP. Toutefois, un nouveau recours a été déposé par MI 29 le 9 mai 2014 contre la décision de l’AMF publiée le 30 avril 2014 ayant déclaré conforme l’offre publique en surenchère de SMA-BTP, suivi d’une nouvelle requête aux fins de sursis à exécution de cette décision de conformité. Sur ces bases, l’AMF a indiqué ce jour que la date de clôture de l’offre était reportée à une date ultérieure. Le régulateur indique qu’une nouvelle information sera publiée ultérieurement pour faire connaître le nouveau calendrier de l’offre.
La Cour d’Appel de Paris a enfin rejeté le 30 avril 2014 la demande formulée par ce même actionnaire de faire nommer un mandataire ad hoc afin de convoquer une assemblée générale, estimant en particulier que « MI 29 ne saurait sérieusement méconnaitre qu’une telle attitude tendant « à se faire justice soi-même », ne perturbe pas, de son propre fait, le fonctionnement normal de la société » et que « la désignation d’un mandataire ad hoc répond encore moins à un intérêt légitime, alors que l’actionnariat de STE est susceptible de changer radicalement dans un délai rapproché…. ». Cet arrêt confirmant la décision de première instance a été assorti d’une condamnation de MI 29 à verser 50.000 euros à STE, en plus des 10.000 euros octroyés en première instance.
Si la voie semble libre pour l’assureur, il lui faut encore obtenir 40 % du capital de la SIIC, soit 62% du flottant que ne contrôle pas Chuc Hoang qui détient pour sa part 29,5 % du capital de Tour Eiffel. Sauf à ce que ce dernier abdique totalement et profite de la porte de sortie qui lui est offerte, renonçant alors à tous ses recours en justice. Ce qui serait une victoire totale pour le management de la foncière…
Celui-ci pourrait se consacrer à la gestion et à la stratégie qui ont été mise sous pression par Chuc Hoang lui-même qui a rendu impossible certains développements qui supposaient notamment une rémunération de certains apports en actions nouvelles à créer de Tour Eiffel.
Le soutien que le management de Tour Eiffel recevra de SMA-BTP lui permettra de repartir de l’avant après plusieurs exercices consacrés au recentrage de la foncière qui a donné lieu à une saignée massive dans son patrimoine. Le chiffre d’affaires du premier trimestre 2014 en porte la marque une nouvelle fois à 15,8 millions d’euros contre 20,1 un an plus tôt. Les loyers inclus dans ce chiffre d’affaires du premier trimestre sont passés respectivement de 16,8 à 13,2 M€ en 2014, soit une baisse de 21,5%, dont 3,4% à périmètre constant. Les cessions d’actifs non core ont en effet entrainé une réduction du parc d’immeubles, qui est passé de 915 M€ à 701 M€ en douze mois, soit une baisse de 23,4%. Pour mémoire, c’est cette politique qui a permis à la fois de réduire l’endettement du groupe pour retrouver des ratios normatifs et aussi d’augmenter très significativement la cohérence de son portefeuille, avec 69% d’immeubles de bureaux parisiens contre 49% un an auparavant. Cette contraction est partiellement compensée en 2014 (+0,6 M€) par l’impact de l’entrée de l’immeuble de Montrouge dans le portefeuille, à partir du deuxième trimestre 2013.
Par ailleurs, à périmètre constant, l’évolution des loyers est de -3,4%, soit un impact total de -0,4 M€ sur la variation des loyers. Ceci est lié à la fois à un effet neutre de l’indexation mais aussi à une légère détérioration des prises à bail nettes, avec un impact de -0,4 M€ sur la variation des loyers entre les premiers trimestres 2013 et 2014.
En consolidé, le taux d’occupation financier EPRA du groupe s’élève à 92,3% au 31 mars 2014 contre 92,0% au 31 mars 2013 et 93,7% au 31 décembre 2013.
Les cessions se sont poursuivies au début du deuxième trimestre, avec deux centres de tris loués à La Poste cédés depuis le début de l’année, à La Roche-sur-Yon et Les Souhesmes, à hauteur de 7 M€, ce qui était anticipé dans les comptes annuels du groupe. D’autres immeubles non stratégiques font l’objet de discussions avec des acquéreurs potentiels. Ces ventes additionnelles, pour un volume global qui devrait être nettement inférieur à celui de l’année 2013, seraient compensées en valeur et en revenu locatif par des acquisitions d’immeubles de bureaux parisiens, dont certaines sont actuellement sous promesse de vente.
Le groupe a par ailleurs enregistré des congés s’étalant entre mi-2014 et fin 2015, avec un impact théorique maximal sur le revenu locatif annuel de 8,3 M€, en prenant pour base les loyers annuels 2013 et en incluant l’effet perte de loyer sur l’immeuble du Plessis, reloué pour 9 ans ferme à compter du 1er janvier 2014 sur environ 2/3 des surfaces. Dans la majorité des cas, des discussions sont bien engagées avec des locataires alternatifs, pour des prises à bail qui pourraient, dans certaines situations, intervenir avant la date effective du congé.
Pierrepapier.fr