La moisson des chiffres d’affaires trimestriels des SIIC livre des évolutions divergentes. Le commerce semble mieux s’en sortir que les bureaux, quoique ceux-ci offrent souvent une meilleure réévaluation des valeurs d’actif constatées par les experts.
Altaréa Cogedim enregistre un chiffre d’affaires des locataires en progression de + 0,5 % à périmètre constant qui évolue à l’inverse de l’indice CNCC qui s’inscrit en baisse de – 0,7% sur la même période. Le chiffre d’affaires locatif publié est de 42,6 millions d’euros (-1 ; 1 %) car le solde des cessions l’emporte sur celui des livraisons et les restructurations de certains centres commerciaux amputent les loyers de 0,6 millions d’euros. Le groupe connait parallèlement une reprise dans la promotion de logements avec des réservations en hausse de 42% (1 262 lots) et de 41% en valeur (298 millions d’euros TTC). Son pôle d’e-commerce renoue également avec la croissance, affichant un volume d’activité en hausse de 4,3 %, à 97 millions d’euros, générant 70,7 millions d’euros de chiffre d’affaires pour Rue du Commerce (+ 2,4 %) dont 2,7 de commissions galeries (+ 10,6 %). Enfin, la promotion bureaux affiche une croissance et un développement en ligne avec un chiffre d’affaires de 25,3 M€ (+ 71,5%) alors que le groupe fait état de nombreuses négociations en cours. Globalement, le chiffre d’affaires d’Altaréa Cogedim progresse de 15,8 % à 47,1 millions d’euros.
Le spécialiste des galeries marchandes, filiale de Casino, Mercialys, a bénéficié d’une croissance encore plus soutenue de ses loyers. La SIIC fait état d’une croissance organique des loyers à fin mars 2015, en ligne avec l’objectif annuel d’une progression supérieure à + 2% hors indexation. Mercialys a obtenu une progression de +2,5% des loyers facturés à périmètre constant. Les revenus locatifs s’élèvent à 39,6 millions d’euros au 31 mars 2015, en progression de +6,7% par rapport à fin mars 2014. La société versera un dividende de 0,88 euro par action (s’ajoutant à l’acompte sur dividende de 0,36 euro par action déjà versé en octobre 2014). Ce montant représente un rendement de 6,6% rapporté à l’actif net réévalué triple net (format EPRA) de Mercialys à fin 2014 (18,85 euros par action). Rapporté au cours de Bourse (23,70 euros jeudi 16 avril), le rendement ressort à 5,23 %.
Toujours dans le commerce, le spécialiste des « retail parks » Patrimoine & Commerce publie des loyers bruts totaux du portefeuille immobilier de 8,2 millions d’euros au premier trimestre, en augmentation de 4,6 %. A périmètre inchangé, la croissance ressort à + 0,2 %.
Du côté des bureaux, au contraire, les loyers à périmètre constant s’érodent. Chez Eurosic, l’érosion est de 2,8 %, dont 0,4 % sous le coup d’indexation négative. La baisse des loyers a été alimentée par la réduction de loyer liée à la fin du bail de Spie sur le Campus Saint-Christophe à Cergy, et à la libération de logements des portefeuilles de logements EDF avant leur mise en vente. Cependant, les revenus d’Eurosic s’élèvent à 34,2 millions d’euros, en augmentation de 30,8 % par rapport à la même période de 2014, en raison principalement de la prise de contrôle de la société SIIC de Paris. Dans son communiqué d’activité trimestrielle, Eurosic mentionne la signature récente d’une promesse de vente portant sur l’immeuble situé rue d’Anjou (Paris 8e). Trois opérations ont été livrées au cours du 1er trimestre : l’ensemble « Euler » (Paris 8e), le 163 boulevard Malesherbes (Paris 17e) et l’immeuble entièrement loué à DLA Piper, rue La Fayette (Paris 9e). En outre, l’immeuble clé en main pour Thomson Video Networks, à Rennes, vient d’être livré. Le patrimoine stabilisé affiche un taux d’occupation de près de 88 % et une durée moyenne des baux de près de 5 ans.
Enfin, CeGeREAL fait part de loyers en repli de 2,7 %, à 10,7 millions d’euros, quoique le taux d’occupation s’affiche en progression à 90,9 % contre 88,6 % il y a un an. Cette baisse des loyers n’empêche par une revalorisation de l’actif net réévaluée de la foncière, centrée sur trois très gros actifs immobiliers de la banlieue Ouest parisienne. L’ANR EPRA par action se hisse à 36 euros contre 34,1 euros un an plus tôt. Voilà qui ne facilitera pas une augmentation de capital à même de permettre à la SIIC de renouer avec la croissance de son patrimoine si ces principaux actionnaires exigent toujours qu’une augmentation de capital se fasse sur la base de l’ANR.
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