Raymond Leban, président de la CGPC, face à la caméra de pierrepapier.fr. A quels enjeux sont confrontés les conseillers en gestion de patrimoine ? Si la digitalisation est déjà en marche, et devrait s’ajouter aux outils existants, le sujet du devoir de conseil est au centre des défis que les CGP vont devoir surmonter au cours des prochaines années. Opinion.
Une petite présentation ?
Je suis Raymond Leban, président de la CGPC, l’Association française des conseils en gestion de patrimoine certifiés. Qui certifie, comme son nom l’indique, les conseillers après les avoir formés.
La CGPC, quelles missions ?
La base des actions de la CGPC, c’est de permettre à des professionnels de faire le tour de la pratique et d’accroître fortement leurs compétences, dans une approche globale du client. Puis d’avoir des systèmes d’intervention qui leur permettent d’être performants. Ce qui, d’ailleurs, est en accord avec la réglementation, qui dit que tout conseiller doit agir impartialement, professionnellement et honnêtement, au mieux des intérêts du client. Ces formations ont donc également une mission de protection des consommateurs. Elles incluent, outre la conformité, d’autres formations de compétences techniques.
Quels enjeux pour la profession ?
Le premier enjeu pour la profession, c’est la conformité. Ou, plutôt, le risque de non-conformité. Les réglementations se sont beaucoup renforcées. La lutte contre le blanchiment est une préconisation des pouvoirs publics, sur laquelle il faut être irréprochable. S’y ajoutent la protection des données personnelles, le code de bonne conduite, etc. Donc, le risque de non-conformité est aujourd’hui élevé pour la profession.
Le deuxième enjeu, qui découle un peu du premier, ce sont des besoins de formation globale assez importants. A la CGPC, nous proposons par exemple aux professionnels de faire un audit en ligne de leur niveau de conformité. Et, donc, les axes d’amélioration qu’ils doivent suivre. Nous leur apprenons également ce qu’est le code de bonne conduite. Et comment le respecter.
D’autres formations dans votre dispositif ?
Nous pouvons également former à la lutte anti-blanchiment, contre le financement du terrorisme, ou aux règles de protection des données personnelles. Nous pouvons même aller encore plus loin. Se former, c’est améliorer ses compétences, de manière globale, avec l’objectif que ces compétences soient certifiées. Nous proposons donc une formation qui permet de devenir conseiller en gestion de patrimoine certifié.
La crise sanitaire, quel impact ?
La crise de la Covid nous a amenés à modifier nos pratiques de formation. Nous avons remplacé le présentiel par des tests virtuels. Nous avons même conduit des examens de certification en ligne. Ce qui, d’ailleurs, nous a permis de travailler pour le futur, puisque le digital va se développer. Le digital ne remplacera pas pour autant le présentiel. De la même manière que le contact client ne va pas disparaître parce que l’on dispose d’outils digitaux…
Un message d’optimisme ?
Le futur des conseillers en gestion de patrimoine et des courtiers me paraît radieux. Les besoins en conseil sont en augmentation. Car la durée de vie augmente, la vie est plus « compliquée », les trajectoires professionnelles sont plus incertaines… Mais l’avenir ne sera radieux que pour les conseillers qui auront fait l’effort de développer une approche globale. Et qui disposeront des techniques leur permettant de délivrer de bons conseils. Le défaut de conseil sera désormais en effet sanctionné beaucoup plus fortement que par le passé…
Propos recueillis par pierrepapier.fr
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A propos de la CGPC
La CGPC est une association à but non lucratif dont la vocation est de protéger le consommateur final (en protection sociale, retraite, épargne et investissement) en lui permettant de faire appel à des Conseils en gestion de patrimoine certifiés CFP®/CGPC et des Conseils spécialisés. La CGPC organise et accorde une certification aux professionnels qui présentent un socle fondamental de connaissances et de compétences et qui répondent aux critères de respect de la déontologie et de l’éthique ainsi que de la formation professionnelle.
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