Après une collecte nette de près de 85 millions d’euros en 2011, la société de gestion veut lever au moins 100 millions en 2012 sur les SCPI.
NAMI – AEW Europe a porté la collecte de l’année 2011 à près de 85 millions d’euros (contre 50 millions en 2010) dont près de 20 millions pour la SCPI Scellier Bâtiment Basse Consommation (BBC). Une bonne part de cette progression est aussi à mettre au crédit de la SCPI Laffite Pierre qui a lancé une augmentation de capital de 50 millions d’euros qui devrait être close avant la fin du mois de février 2012. De son côté, Fructipierre procède actuellement à une augmentation de capital de 40 millions d’euros montant dont le terme a été fixé à octobre prochain, « mais nous avons bon espoir de la boucler par anticipation » précise Alain Pivert directeur général de NAMI – AEW Europe.
La classe d’actif immobilier apparaît comme l’un des très rares refuges pour les investisseurs à l’heure où le benchmark des obligations d’Etat est remis en cause par la crise des dettes souveraines européennes. Avec un rendement allant de 5,10 à 5,50 % au titre de 2011, associé à une réévaluation de la valeur d’expertise des parts de 2 à 3 % pour les SCPI du groupe, on trouve peu de concurrents qui aient offerts de telles performances l’an dernier.
L’attrait pour ces placements ne se dément pas à l’aube d’une année dominée par les aléas politiques et économiques. De sorte qu’Alain Pivert envisage les mois qui viennent avec optimisme. Son objectif de collecte sera d’ailleurs sensiblement supérieur à son record de l’an passé. NAMI-AEW Europe ambitionne de collecter une centaine de millions d’euros en 2012, environ 8 % de son encours 2011 proche de 1,2 milliard d’euros.
Par ailleurs la collecte de l’OPCI grand public Fructifrance Immobilier dépendra de l’évolution de la fiscalité qui reste actuellement difficilement compatible avec le cadre de l’assurance-vie. Celle-ci n’a collecté pour cette raison que 30 millions d’euros. Il en est différemment pour la collecte des OPCI à règle de fonctionnement allégé qui représentent un encours appréciable de 4 milliards d’euros géré par AEW Europe SGP, l’autre filiale du groupe AEW – Europe.
Quant au refroidissement conjoncturel, il a lui aussi des bons côtés. Alain Pivert anticipe une remontée des taux de capitalisation des immeubles de bureaux « prime » au-dessus de 5 % plus en ligne avec les rendements servis par les SCPI de rendement du groupe, alors que le rendement des actifs situés en première périphérie devrait remonter entre 6,5 et 7%. Plus généralement, le professionnel qui a connu la crise des années 90 juge les SCPI mieux armées aujourd’hui pour faire face à un retournement du marché. En effet les SCPI ont grossi, la taille moyenne de leurs actifs – l’actif type est un immeuble d’une valeur de 20 millions d’euros – leur permet aujourd’hui d’avoir des locataires aux épaules plus larges pour affronter la crise.
Christophe Tricaud