Les cours des actions des deux grandes foncières affichent une progression de 30 % depuis le début de l’année. Plus encore que l’évolution satisfaisante de leurs loyers trimestriels communiqués hier, c’est le faible coût de leur dette qui rassure la Bourse.
Dans le sillage de la publication sans surprise de leurs chiffres trimestriels les titres de Klépierre et de Gecina, les deux plus grosses sociétés d’investissement immobilier cotées (SIIC) après Unibail-Rodamco, évoluaient mardi en adoptant une orientation similaire à la petite baisse générale du marché.
Sur les 9 premiers mois de l’année, les revenus de Klépierre ont progressé de 3,2 % (2 % à périmètre constant) à 729,4 millions d’euros. Ceux de Gecina se replient de 5,5 % (+1,2 % à périmètre homogène) à 476,5 millions d’euros.
Les actions de ces deux sociétés qui sont sujettes à une recomposition de leur actionnariat gagnent toutes deux près de 30 % depuis le début de l’année. Une performance qu’il convient de compléter par le rendement de leur dividende lui aussi très proche, légèrement supérieur à 5 %.
Au-delà des turbulences spéculatives de leur tour de table actionnarial, les investisseurs apprécient la stabilité des valeurs de leurs actifs immobiliers, de nature fort différente puisque le patrimoine de Klépierre est orienté vers les centres commerciaux alors que celui de Gecina privilégie les bureaux et conserve un pôle résidentiel. Mais ces sociétés disposent toutes deux d’une taille suffisante pour s’assurer un refinancement satisfaisant grâce à un accès direct sur le marché obligataire. Cependant, au vu de leurs dernières émissions, elles ne jouent pas à égalité puisque si Klépierre est parvenu à lever 500 millions d’euros à 7 ans à 2,75 %, Gecina a accepté de rémunérer les 650 millions d’euros levés en avril à 4,75 % pour une maturité identique. Leurs conditions devraient pourtant se rapprocher, car Gecina a vu à la mi-octobre sa notation relevée par l’agence S&P de BBB- / perspective stable, à BBB / perspective stable.
Au-delà de la qualité propre des patrimoines des foncières et de leurs équipes dirigeantes, l’accès au financement obligataire est devenu depuis la crise ouverte par la déconfiture de la banque Lehman Brothers, le facteur le plus clivant de l’appréciation des titres en Bourse. Unibail-Rodamco trouve d’ailleurs, à côté d’une stratégie convaincante et un pipeline de projets très riche, l’essentiel de la prime de son cours de Bourse sur sa valeur d’actif net réévalué (ANR) – qui atteint 28% – dans des conditions de financement extrêmement attractive sur le marché obligataire en raison de sa notation.
En contrepoint de ces SIIC qui ont sollicité le marché obligataire en 2012, Foncière Lyonnaise (SFL) qui n’a pas procédé à une émission de ce type depuis le mois de mai 2011 (pour un montant de 500 millions à 5 ans avec un coupon de 4,625%) n’affiche pour sa part qu’un léger gain de 2,6 % depuis le début de l’année. Mais mardi elle a figuré parmi les rares valeurs en hausse (+ 0,23 % à 34,28 euros) après avoir publié des revenus locatifs en sensible hausse. Ils atteignent 112,9 millions d’euros au 30 septembre 2012 contre 109,1 millions au 30 septembre 2011, en progression de 3,8 millions d’euros (+ 3,5 %). A périmètre constant, les loyers augmentent de 5,8 millions (+ 7,3 %) du fait des locations intervenues au cours de l’année 2011 et de l’indexation des baux.
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