L’acquisition de parts de SCPI de rendement ne donne pas droit à un revenu immédiat. Les nouveaux souscripteurs de ces produits investis en immobilier d’entreprise « physique » doivent en effet souvent attendre plusieurs mois avant de percevoir leurs premiers dividendes. Qu’ils toucheront ensuite régulièrement, sur un rythme trimestriel.
Ce décalage entre la date de souscription et la « date d’entrée en jouissance » – d’où le terme de délai de jouissance, ou de report de jouissance – est fixé de façon discrétionnaire par la société de gestion de la SCPI. Ce n’est évidemment pas pour priver les actionnaires du plaisir d’empocher leur argent…
Contrainte technique liée aux investissements
Ce délai de jouissance correspond en effet à une contrainte technique : le temps dont doit disposer le gestionnaire pour rechercher et sélectionner les actifs immobiliers dans lesquels il investira l’épargne nouvellement collectée. Il permet également d’assurer l’égalité entre les nouveaux et les anciens associés. Tant que les nouvelles souscriptions n’ont pas été investies, leur rendement est en effet proche de zéro. Car rémunérer les nouveaux souscripteurs reviendrait à diluer le rendement des anciens…
Délai variable pour le délai de jouissance
Ce délai de jouissance est variable d’une SCPI à l’autre. Il dépend aussi de la conjoncture immobilière. Avec l’envolée de la collecte des SCPI, ces dernières années, et l’allongement des délais d’acquisition sur un marché immobilier de plus en plus recherché, ces délais sont en hausse. De l’ordre de 1 à 3 mois supplémentaires. Ils peuvent désormais atteindre 6 mois pour certaines SCPI…
Frédéric TIXIER
Cet article a été publié dans Le Monde Economie du 12.11.2016