Pierre Papier – Que pèse le crowdfunding immobilier aujourd’hui ?
Céline Mahinc – Le crowdfunding immobilier, c’est 201 millions de levées de fonds en 2018. Pour 375 projets, d’une valeur moyenne d’un peu plus de 530 000 €. Le ticket moyen de l’investisseur particulier, c’est à peu près 1 700 €. Donc on voit bien une belle diversification, une mutualisation des risques, une promesse de rendement légèrement inférieure à 9 points avec un horizon de placement à 24 mois.
Pierre Papier – Doit-on parler « du » crowdfunding immobilier , ou « des » crowdfunding immobiliers ?
Céline Mahinc – Tout l’attrait du crowdfunding c’est son hétérogénéité. Mais ça en fait aussi sa complexité, parce qu’il n’y a pas un seul crowdfunding mais des crowdfunding. Donc l’équivalent du tour de table du promoteur immobilier qu’on va retrouver dans l’equity crowdfunding ; l’équivalent de la banque dans le crowdlending, et donc je fais un prêt, et l’équivalent du club-deal immobilier, mais accessible à tous, ou de la SCPI, suivant comment chacun va le regarder, pour le crowdinvesting.
Pierre Papier – Quels sont les principaux attraits du crowdfunding immobilier ?
Céline Mahinc – L’intérêt pour les parties prenantes peut être vraiment divers et majeur. On va voir l’intérêt pour les promoteurs de chercher des financements autres, complémentaires, ou permettant de récupérer plus rapidement les fonds propres. On va trouver de l’intérêt pour les investisseurs institutionnels qui vont chercher du rendement, et puis bien sûr de l’intérêt pour les investisseurs particuliers qui ont ainsi accès à plusieurs types d’immobilier, de différentes façons, avec des tickets plutôt modestes, un risque qui existe certes, mais qui est limité, contrôlable, en tout cas maitrisable, analysable.
Pierre Papier – Quel avenir pour le crowdfunding immobilier ?
Céline Mahinc – L’avenir du crowdfunding est probablement lié à la faculté de mettre en place l’interprofessionnalité qui est maintenant possible grâce à l’évolution réglementaire, et donc, les parties prenantes de courtiers conseils en investissement financier, courtage en opération de banque, vont pouvoir travailler avec les plateformes de crowdfunding et se faire rémunérer en prestations de services d’investissement d’une part, et en mandats d’apporteurs d’affaires d’autre part.
Voir aussi Les chiffres-clés du crowdfunding immobilier
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