Comme dans tous les autres secteurs, les acteurs de l’immobilier réagissent face à la crise sanitaire. Foncières, sociétés de gestion d’actifs immobiliers, mais aussi fédérations ou associations de consommateurs : leurs principales réactions…
Les foncières cotées communiquent
Plusieurs foncières cotées en Bourse ont commencé à commenter les effets de la crise sanitaire sur leurs activités. Ce sont évidemment les foncières de commerce qui sont les premières à réagir. Klépierre, le spécialiste des centres commerciaux, jugeait mardi qu’il était trop tôt pour évaluer l’incidence des fermetures administratives. En rappelant qu’il présentait pour l’heure « un bilan solide », et des lignes de crédits suffisantes pour couvrir ses besoins en liquidités. Unibail-Rodamco-Westfield, le leader mondial du secteur, reconnaissait dès lundi que les mesures prises par les différents gouvernements mondiaux «auraient un impact sur son activité ». Quant à Covivio, elle est plus précise. Sur son activité hôtels (18% de ses revenus en 2019, dont la moitié de nature variable), elle constate une baisse de l’ordre de 11% depuis le 1er janvier. La foncière confirme néanmoins son OPA sur la foncière de bureaux allemande Godewind Immobilien.
Les sociétés de gestion de SCPI rassurent leurs clients
Côtés sociétés de gestion de SCPI, les équipes s’organisent. Plusieurs gestionnaires ont déjà publié des communiqués, ou adressés des messages à leurs clients. Il s’agit d’abord de les rassurer sur la continuité des services, même à distance. Certains expliquent dans le détail les mesures mises en place pour assurer le maintien de l’activité tout en préservant leurs collaborateurs. D’autres rappellent que la gestion des risques « fait partie intégrante du métier d’investisseur ». Ou que le ralentissement attendu et simultané de la collecte et des investissements « ne devrait donc pas peser significativement sur les performances ». D’autres encore proposent une analyse plus prospective des conséquences à plus long terme de la crise d’aujourd’hui. Ces informations sont disponibles sur leurs sites respectifs. C’est le cas notamment pour Amundi Immobilier, Atland-Voisin, Fiducial Gérance, Foncia Pierre Gestion, Foncière Magellan , Immovalor Gestion, La Française, Primonial REIM, ou Sofidy.
Les fédérations du commerce demandent aux bailleurs l’annulation des loyers
Dans son allocution du lundi 16 mars, le chef de l’Etat avait demandé à ce que « les factures d’eau, de gaz, d’électricité ainsi que les loyers » soient suspendus pour les PME « qui font face à des difficultés ». Cinq fédérations représentatives de l’industrie du commerce – Alliance du commerce, FCA, Procos, FFF et FNH- vont encore plus loin. Dans un communiqué commun du 17 mars, elles demandent, pour les commerces fermés par arrêté, « l’annulation des loyers et des charges locatives dus pendant la période de fermeture des commerces, quelles que soient leurs tailles ». Pour les commerces dont l’exploitation est possible, elles souhaitent une « adaptation du montant des loyers au niveau de l’activité réelle ». Elles appellent également à mettre en place des aides aux propriétaires bailleurs. Car « locataires et bailleurs ont des intérêts communs », et doivent faire preuve de solidarité.
Une association de défense des locataires demande un moratoire sur les loyers résidentiels
Une association de défense des locataires, la Confédération Nationale du Logement, demande quant à elle des mesures fortes en faveur des locataires. Dont un moratoire des loyers dans les parcs privé et social, autorisant « la suspension du versement des loyers tant que l’épidémie ne sera pas contenue». Ainsi que, dans un second temps, des mesures d’assouplissement. Telles que l’étalement des paiements, la possibilité de paiement partiel, ou la mise en place d’un fonds de compensation. Certains réseaux d’agences immobilières ont déjà réagi à ces propositions. En rappelant notamment que les bailleurs avaient eux aussi des échéances à respecter…
Le secteur du bâtiment demande un arrêt temporaire des chantiers
Trois fédérations du secteur de la construction demandent « instamment au gouvernement d’arrêter temporairement les chantiers, à l’exception des interventions urgentes ». Dans un communiqué commun du 17 mars, elles souhaitent disposer d’une dizaine de jours pour s’organiser. Notamment pour être en mesure d’assurer la protection de leurs salariés. Le secteur emploie plus de 2 millions de personnes sur l’ensemble du territoire. Certains grands projets ont d’ores et déjà été suspendus. La Société du Grand Paris, notamment, aurait demandé aux entreprises de construction de suspendre temporairement leurs travaux.
Frédéric Tixier
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