Le parc d’immobilier de bureau français ne saurait rester en dehors des tourments économiques. Une étude du commercialisateur immobilier DTZ sur les six premiers mois de l’année 2013 vient éclairer les conséquences de la crise sur la demande placée. Ces travaux mettent en évidence que les effets de la crise ne sont pas forcément tous néfastes pour le marché de bureaux. Les déménagements d’entreprise continuent d’être aiguillonnés par la nécessaire optimisation des coûts des locataires. Ce qui soutient les demandes actives, celles qui se traduisent par de réels mouvements. Selon DTZ, « les demandes actives résistent plutôt bien avec près d’une cinquantaine de mouvements annoncés pour environ 900 000 m² de bureaux ». Les auteurs de l’étude constatent que « Si la volonté de déménager est bel et bien réelle, les entreprises se donnent aujourd’hui le temps (12 à 24 mois) pour en étudier tous les aspects afin de prendre la meilleure décision, tout en profitant d’un choix plus important quant à l’offre neuve de bureaux ».
Si on y regarde de plus près, le segment des surfaces entre 10 000 et 25 000 m² domine le marché avec un volume total de 351 000 m² soit 39 % des demandes actives. Viennent ensuite les projets de 25 000 à 50 000 m² qui représentent un total de 300 000 m². En un an, les recherches de locaux sur ces deux créneaux auront progressé de plus de 30 %, marquant ainsi la volonté des entreprises de réaliser des économies en regroupant sur un site unique et d’un grand gabarit leurs implantations multiples.
Pour Magali Marton, Directrice des Etudes CEMEA « Ce sont bien la rationalisation des coûts immobiliers et les regroupements qui constituent actuellement les principaux moteurs de la demande (¾ des projets actuellement à l’étude)».
Géographiquement parlant, le Croissant Ouest, avec plus de 500 000 m² de recherches actives, domine le palmarès des destinations les plus courues : qualité de son tissu économique, capacité à proposer divers gabarits d’immeubles neufs dans une large gamme de valeurs locatives sont autant d’atouts pour ce territoire. Paris résiste bien et concentre encore un quart de la demande des entreprises sur des gabarits d’immeubles plus compacts. L’option parisienne est toutefois de plus en plus challengée par le Croissant Ouest ou la Première Couronne.
L’industrie, la finance et le secteur public concentrent les trois quarts de la demande aujourd’hui active. Si le secteur financier dispose encore d’un budget assez large pour ses futures implantations (valeurs locatives indiquées entre 250 et 600 €/m² par an), l’industrie et le secteur public affichent des capacités financières nettement plus faibles avec une valeur plancher de 200 €/m² par an et une valeur plafond inférieure à 400 €/m² par an en moyenne.
Face à ces données de marché, Marc-Henri Bladier, Directeur Général de DTZ Jean Thouard constate que « Si les fondamentaux de ces demandes (rationalisation et maîtrise des coûts) ne changent pas, notre activité commerciale liée à l’accompagnement de ces projets est aujourd’hui nettement plus soutenue qu’il y a 6 mois. Nous sommes relativement confiants pour une bonne tenue du créneau des grandes surfaces de bureaux en 2014 ».
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