L’OID, en partenariat avec l’IEIF et l’ASPIM, vient de publier le 1er Baromètre de l’immobilier responsable. Il couvre 56% du secteur de l’immobilier d’investissement en France, dont la totalité du patrimoine géré par les SCPI, les OPCI grand public et les SIIC.
Son ambition ? « Mesurer, sensibiliser et mobiliser les acteurs immobiliers vers des stratégies ISR ». Le nouveau Baromètre de l’immobilier responsable, publié par OID – l’Observatoire de l’immobilier durable -, en partenariat avec l’IEIFet l’ASPIM, souhaite accompagner les gérants immobiliers en proposant une « mesure périodique du niveau d’avancement des acteurs de l’immobilier d’investissement dans l’intégration des enjeux ESG¹ dans leurs stratégies ».
18 enjeux ESG retenus
Pour parvenir à cet objectif, l’OID a établi un benchmark des référentiels d’évaluation extra-financière disponibles, afin d’identifier les critères les plus couramment traités par les opérateurs immobiliers. « Une trentaine de matrices ont ainsi été analysées et 39 enjeux E, S et G ont été relevés, estimés selon leur récurrence, puis classés selon leur niveau de matérialité », détaille ainsi la méthodologie du baromètre. Dans un second temps, un « Comité d’experts », représentatif des trois principales typologies d’investisseur (SIIC, investisseurs institutionnels, sociétés de gestion d’OPCI et de SCPI) et des fédérations professionnelles, a été constitué pour procéder à l’évaluation des critères identifiés. En dernière analyse, 18 enjeux ESG considérés comme les plus « matériels » – c’est-à-dire prioritaires pour les acteurs – ont été retenus. Ils couvrent fort logiquement à la fois des critères environnementaux (énergie, eau, biodiversité, mobilité, changement climatique…), sociaux (santé des habitants, accessibilité, services…) et de gouvernance (éthique des affaires, achats responsables…).
56% du secteur de l’immobilier d’investissement couvert
Pour la première édition du baromètre, la collecte d’informations a été réalisée auprès d’un nombre restreint de sociétés, qui représentent néanmoins 56 % du secteur de l’immobilier d’investissement en France. Ont été ainsi pris en compte l’immobilier géré par l’ensemble des SCPI, OPCI grand public, SIIC, ainsi qu’une partie de celui détenu par les investisseurs institutionnels (soit 56% d’un patrimoine estimé à 346 Md€ fin 2017 par l’IEIF). Principalement documentaire, la collecte s’est en outre concentrée sur la mention de l’enjeu ESG – et/ou de sa prise en compte – et sur l’existence d’un indicateur de suivi.
Premiers résultats partiels
Les premiers résultat obtenus sont encore partiels et ne permettent pas de réellement comparer le niveau d’implication ESG des différentes typologies d’acteurs. Ceux-ci n’ont pas en effet les mêmes obligations de communication extra-financières. Les investisseurs institutionnels sont par exemple soumis à des obligations de reporting par l’article 173-VI de la loi de transition énergétique pour la croissance verte. Un texte qui s’applique aussi aux sociétés de gestion, mais pas nécessairement aux gestionnaires d’actifs immobiliers ne gérant que des SCPI ou des OPCI. Ces véhicules, éligibles depuis juin dernier au label TEEC², devraient toutefois aussi prochainement se distinguer via un nouvel label ISR – dont la mise en place est pilotée par l’ASPIM en collaboration avec l’AFG -, afin de mieux valoriser leurs pratiques d’investisseurs responsables. Les SIIC sont, à l’inverse, déjà soumises à de nombreuses obligations et bénéficient également de standards et référentiels plus poussés, à l’instar des recommandations de l’EPRA. « Ce contexte les incite à une structuration de reporting ESG perçue par le secteur de l’immobilier d’investissement comme faisant partie des plus élaborées », observe cette première édition du baromètre.
Frédéric Tixier
A propos de l’OID
L’Observatoire de l’immobilier durable est l’espace d’échange indépendant du secteur immobilier sur le développement durable et l’innovation. Penser l’immobilier responsable est la raison d’être de l’OID qui rassemble une cinquantaine de membres et partenaires parmi lesquels les leaders de l’immobilier tertiaire en France sur toute sa chaîne de valeur. Acteur indépendant des intérêts privés et publics, l’OID est une association qui participe, pragmatiquement et activement, à la montée en puissance des thématiques ESG en France et à l’international, par un programme d’actions sur le terrain et auprès des pouvoirs publics.
A propos de l’IEIF
Créé en 1986, l’Institut de l’Epargne Immobilière et Foncière est un centre d’études, de prospective et de recherche appliquée indépendant qui met à disposition des décideurs immobiliers des outils de veille, d’analyse et de prévision. Il regroupe 115 sociétés : investisseurs institutionnels, foncières cotées, gestionnaires d’actifs, promoteurs, banques, commercialisateurs… Il a pour vocation d’être un incubateur d’idées pour la profession et un cercle de réflexion des professionnels de l’immobilier et de la finance. L’activité de l’IEIF s’articule autour de trois pôles : Les marchés immobiliers (Tertiaire, Commerce et Logement), les fonds immobiliers cotés (SIIC-REITs) et non cotés (SCPI-OPCI) et le Club Analyse et Prévision.
A propos du Comité d’experts du Baromètre de l’immobilier responsable
Le rôle du Comité d’expertsdu Baromètre de l’immobilier responsable est de participer à l’élaboration du baromètre, dirigé par l’OID, et d’émettre un avis technique, stratégique et consultatif sur les étapes du projet. Il est composé de personnes physiques appartement aux sociétés et organismes référents suivants : ASPIM, AXA Investment Managers, BNP Paribas Cardif, IEIF, ICADE, La Française REM, Perial Asset Management. Les membres sont reconnus pour leur expertise sur la finance responsable en immobilier, qu’il s’agisse de la mise en œuvre de démarches ou de la coordination d’études. Le Comité d’experts s’est réuni tous les mois depuis le lancement du projet afin de participer aux orientations, à la structure, au contenu technique, à la rédaction et à la communication du Baromètre.
[2]Aucun fonds n’avait encore été labellisé en novembre 2018.