Dans l’univers des fonds immobiliers non côtés européens, les fonds allemands conservent leur première place en termes de capitalisation (87,3 Md€ au 30 juin 2016). Mais les fonds français (SCPI et OPCI), en raison d’un rythme de collecte exponentiel, représentent désormais 30% de leur capitalisation globale. Quant aux fonds anglais, en dépit d’un taux de croissance de leurs encours de plus de 170% ces 5 dernières années, ils sont actuellement soumis à une décollecte massive.
Le secteur des fonds immobiliers non cotés européens faisant appel public à l’épargne, autrement dit ceux destinés aux particuliers, « est porté depuis de longues années par trois grands pays, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni », rappelle en substance l’IEIF dans sa dernière étude consacrée à l’immobilier d’investissement dans le monde[1].
Allemagne, toujours en tête
Ce sont, là encore historiquement, les fonds ouverts allemands (German Property Retail Fund) qui dominent l’univers européen. A fin juin, leur capitalisation (87,3 Md€) en représentait près de 54%. Toutefois, « leur hégémonie pourrait bien être quelque peu déstabilisée par la récente croissance exponentielle du marché français », constate l’IEIF. Les SCPI et OPCI français ont en effet fait jeu égal avec les fonds allemands au 1er semestre 2016 en termes de collecte : +4,4 Md€, dont 2,4 Md€ pour les SCPI et 2 Md€ pour les OPCI. Une performance qui leur permet de représenter dorénavant près de 30% de l’ensemble des fonds immobiliers non cotés européens faisant appel public à l’épargne, contre seulement 20% en 2011.
Un nouveau rebond
Cette percée relative des fonds français s’explique toutefois surtout par la persistance d’un rythme de collecte annuelle supérieur à celui de leurs homologues germaniques au cours des 5 dernières années : 3,2 Md€ en moyenne annuelle, contre 2,8 Md€ pour les fonds allemands. Ces derniers ont en effet connu « une forte crise à partir de 2012, où un certain nombre de fonds ont dû fermer », rappelle l’IEIF. Résultat : une capitalisation et des souscriptions en baisse en 2013 et 2014, qui pourraient toutefois s’avérer de l’histoire ancienne puisque, « depuis 2015, ces fonds semblent renouer avec un certain rebond », poursuit le centre de recherche, constatant que le 1er semestre 2016 (4,4 Md€) signe la meilleure collecte enregistrée depuis 2007 (6,7 Md€) par les fonds germaniques.
Décollecte sur les fonds britanniques au 1er semestre 2016
Si le « duel » entre fonds allemands et fonds français reste donc d’actualité, le statut des fonds britanniques semble en revanche scellé. En dépit d’une forte croissance ces dernières années (+170 % en 5 ans), leurs actifs (26 Md€ à la fin du 1S 2016) demeurent marginaux par rapport à leurs homologues allemands et français. « Les fonds anglais restent encore peu significatifs à l’échelle du pays qui privilégient les fonds cotés », constate l’IEIF. Un mouvement qui pourrait encore se renforcer suite au Brexit, « comme le suggère la décollecte du 1er semestre », analyse l’IEIF. Les fonds anglais ont en effet subi 1,8 Md£ de retrait sur les six premiers mois de l’année, « effaçant presque la collecte réalisée en 2015 (2,4Md£) ».
A propos de l’IEIF
L’IEIF, centre de recherche indépendant, est le lieu privilégié d’échanges et de réflexions pour les professionnels de l’immobilier et de l’investissement. Sa mission est de fournir de l’information, des analyses et des prévisions, et d’être un incubateur d’idées pour la profession.
[1] IEIF, « L’immobilier d’investissement dans le monde » – Septembre 2016
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